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Mylène Farmer - Interview - France Soir - 07 décembre 1989






La dernière interview accordée par Mylène lors du Tour 89 et publiée le 07 décembre 1989, jour du premier concert à Bercy, avant-dernière date de la tournée.

Dernière interview avant un long silence, Mylène n'accordera plus d'interview en France avant avril 1991.


France Soir : Comment Mylène vit-elle cette flamboyante épopée ?
Mylène Farmer : C'est la grande révélation de ma vie. Pour la première fois vraiment j'ai eu confiance en moi. Et cette confiance, c'est le public qui me l'a donnée. Pour Bercy, j'ai le trac bien sûr. Il y a le vertige de la démesure. Mais l'examen de passage est réussi. Les choses essentielles ont eu lieu le premier soir au Palais des sports.


Sa rencontre avec le public :
Juste avant d'entrer en scène le premier jour, j'ai vu un ami. Un chanteur que j'aime beaucoup. Il m'a demandé : "Pour qui tu chantes ?" Je lui ai dit : "Pour moi, et toi ?" Il m'a répondu : "Pour eux". Ça m'a sonnée. Je me suis demandée si je n'étais pas en train de me mentir. Deux heures plus tard la communion avec le public m'avait bouleversée. J'avais ma réponse.


Pourquoi alors avoir écrit A quoi je sers... juste après ?
Précisément pour mieux cerner ce qui s'était passé. C'était si gigantesque. Les jeunes, souvent encombrés de tabous, ont tellement besoin d'être compris... Et moi j'ai le sentiment de leur dire, comme Brel dans sa chanson : "Non Jeff, t'es pas tout seul". Sans aucune prétention, je sais à présent que c'est à cela que je sers. A leur dire qu'il n'y a pas à avoir honte du sexe. Tout est normal dans l'amour. (Elle baisse les yeux) Je n'aurais jamais cru un jour faire partie de ces artistes qui subliment leur public.


Le spectacle présenté à Bercy :
Il sera le même. On ne retouche pas un film une fois qu'il est passé en salle. Ici c'est la même chose.


Ce qui a changé en elle :
C'est bizarre ce début de sérénité. C'est si fragile. J'ai sans doute perdu un peu de paranoïa. Mais d'une certaine façon, c'était aussi un rempart. Peut-être que je suis plus humaine.


Qu'y a-t-il au bout de cet exorcisme ?
L'autre Mylène. Avec les même délires. Mais pleinement assumée (rire). Peut-être qu'un jour j'écrirai des romans. Mais j'aimerais qu'on puisse dire, comme dans cette préface de Lanza Del Vasto à propos d'Eric Dietrich (erreur dans l'article, il s'agit en fait de Luc Dietrich, ndlr) : "C'est un peu comme ces auteurs russes qui écrivent avec leur sang".


La chanson Pourvu qu’elles soient douces :
Ma chanson Pourvu qu'elles soient douces est un pamphlet écrit comme on se venge... des hommes, des tabous, de l'enfance. Un jour, adolescente, comme j'étais très attirée par les garçons, quelqu'un m'a traitée de "pute" alors que j'étais aussi blanche que le plat de la main. Ça a été terrible. Ça a tout compliqué dans ma tête. Et comme il m'était impossible d'en parler dans ma famille, cette révolte refoulée a généré mon côté castrateur.


Ça vous met en colère quand on dit que ces fantasmes ne sont pas les vôtres ?
Ça m'amuse. On dit aussi que c'est mon mentor, mon Pygmalion, Laurent Boutonnat, qui m'inspire... En fait, il est comme mon jumeau. Ses fantasmes sont les miens, et vice versa. Le danger dans cette relation où on est si semblables, c'est la destruction. Heureusement, il y a Bertrand Le Page, mon manager. On vit pratiquement à trois depuis cinq ans. Pas simple, mais riche. J'ai toujours su que le chiffre trois était le chiffre parfait.


Le comportement le plus choquant pour vous ?
Un homme qui se détourne trente secondes après l'amour. Alors qu'une femme, dans l'absolu, en est incapable. C'est ce que je méprise le plus.

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