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le 23/04/1990

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Mylène Farmer - Interview - OK - 15 avril 1991



  • Date
    15 avril 1991
  • Média / Presse
    OK !
  • Interview par
    Muriel Schwob
  • Fichiers
    Mylène Farmer Presse OK 15 avril 1991  Mylène Farmer Presse OK 15 avril 1991
  • Catégories interviews



OK : Que vous a appris la scène sur vous-même et sur votre public ?
Mylène Farmer : C'est encore un peu confus. Mais on est forcément transformée quand on fait de la scène. Écrire était très important pour moi. Mettre maintenant un visage sur mon public m'intéresse et m'impressionne. Tout à coup, il y a une correspondance.


OK : Votre public vous a-t-il surprise ?
Mylène Farmer : Ce qui m'a surprise, c'est la chaleur et la capacité d'émotion. Je m'aperçois qu'il est aussi difficile pour un public que pour soi-même d'aller au-devant de ses émotions. Il s'est laissé aller comme moi je me suis laissée aller sur scène.


OK : En quoi votre génération est-elle désenchantée ?
Mylène Farmer : Je me considère comme faisant partie d'une telle génération. Mais il s'agit ici d'un portrait narcissique. Cela n'engage que moi. Je dirais que cette génération n'a plus grand-chose à perdre, n'a plus grand espoir. Ou l'on se révolte, ou l'on pousse un cri. En tout cas, je ne crois pas qu'il y ait un sens pessimiste, à savoir qu'aujourd'hui on a conscience des choses et de ses propres désillusions. On les assume finalement.


OK : Au fond, chaque génération peut dire la même chose. Il y a eu la génération perdue, maintenant la désenchantée. Mais où va-t-on ?
Mylène Farmer : (Rires) Nous courons à notre perte. Etre désenchanté est pire qu'être perdu.


OK : Alors vous êtes toujours désespérée ?
Mylène Farmer :  Le désespoir fait partie de mes thèmes de prédilection, comme la tristesse, la mélancolie. On ne change pas. Je pense que c'est encore pire aujourd'hui, mais géré et ressenti d'une autre façon. J'ai un regard un peu différent sur la difficulté de vivre.


OK : Qui a à voir avec celle de Gainsbourg ?
Mylène Farmer : Par rapport à ce qu'il a écrit, oui. Je crois que la désespérance est commune à tout le monde. Après ce sont les mots qui changent.


OK : Vous avez eu beaucoup de peine lorsqu'il est parti ?
Mylène Farmer : Oh oui ! C'est triste pour l'homme, sa famille et égoïstement pour nous. Parce qu'il était infiniment doué. Je l'aimais réellement. Comme interprète aussi. On met toujours en avant les albums qu'il a fait pour les autres. J'adorais sa première période Poinçonneur des Lilas et ses albums conceptuels très beaux.


OK : Qui est "L'autre" ?
Mylène Farmer : Je puis dire que c'est la même personne, le même souffle, le même compositeur. Qu'il y a un avant scène et un après scène. Que nous avons passé quatre mois en studio.


OK : Pourquoi un duo, Regrets, avec Jean-Louis Murat ?
Mylène Farmer : Emmener quelqu'un dans mon univers n'est pas toujours facile. Mais quelle belle rencontre ! Pour moi, c'est la personne qui vient après Gainsbourg. Nous sommes très proches bien que nous ayons des lieux de naissance différents. Lui parle de nature vivante, moi de nature morte ou d'absence de nature. En cela c'était intéressant.


OK : Toujours fascinée par les miroirs ?
Mylène Farmer : Ils m'épouvantent toujours autant. Ils deviennent de plus en plus cruels. J'en ai beaucoup...


OK : Pourquoi avoir choisi la Hongrie pour votre clip ?
Mylène Farmer : La qualité de travail des Hongrois est formidable. C'est moins cher là-bas, on peut donc envisager des choses grandioses. Le dépaysement est total. Enfin, on désirait 100 enfants jeunes et déjà "habités". J'avoue qu'il n'y a pas mieux que les pays de l'Est pour ça. Ils portent une violence en eux très étonnante.


OK : La Fille de Ryan (une histoire d'amour impossible entre une Irlandaise et un officier anglais) est-il toujours votre film préféré ?
Mylène Farmer : Je m'autorise à en voir d'autres. Mais il fera partie des films que j'encenserai toujours. J'en ai vu un magnifique récemment : Danse avec les Loups.


OK : Un livre sur vous (Ainsi soit-elle de Philippe Séguy) vient de sortir. Comment le ressentez-vous ?
Mylène Farmer : Par pudeur, je dirais que cette idée me dérange. Cette personne a eu le souhait de réaliser ce livre. Je n'avais pas le droit de le lui interdire. Je sais qu'il s'agit de quelqu'un de grande qualité humaine. Malgré tout, je me sens absente de cela. C'est aussi en réaction à un précédent livre, qui, lui, était mal fait. On ne m'avait alors rien demandé, j'ai trouvé inadmissible que l'on se serve de mon image ainsi. Au moins, celui-là est beau. Le reste ne m'appartient pas.


OK : Quelles sont vos grandes craintes actuelles ?
Mylène Farmer : La mort des choses, plus que la mienne. La mort des sentiments, la déchéance physique, la maladie.


OK : A ce propos, pour en revenir à la génération dont vous faites partie, vous sentez-vous concernée par le sida ?
Mylène Farmer : C'est tragique parce qu'on ne vit plus. Cette association amour- mort mise en avant à ce point-là est terrifiante. On peut y voir le symbole de beaucoup de choses. La maladie est tellement monstrueuse.


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