Les années Ainsi soit je… et Tour 89
Graffiti, le 01/04/1988
Lou Andreas Salome : j’ai découvert son existence hier, grâce à un portrait télévisé. C’est une femme qui a eu une vie incroyable, exemplaire, elle a séduit des hommes tels que Nietzsche, Freud et Rilke. En plus, elle débordait d’une intelligence rare; bien qu’elle ait été un écrivain non reconnu par la postérité. Qu’elle ne soit pas devenue un panthéon, là n’est pas mon propos. Ce qui m’intéresse c’est sa vie, sa sexualité troublée, sa quête perpétuelle d’absolu. |
Graffiti, le 01/04/1988
Mutisme, j’apprécie la sonorité de ce mot. Il me concerne dans la mesure où j’ai sombré dans cet état mais, rassurez-vous, à court terme. C’est vrai que j’ai pu passer d’une envie formidable de parler et de me faire remarquer, à une envie de complètement m’extraire du monde. |
Graffiti, le 01/04/1988
La noyade, ça fait partie de mes phobies. L’eau plus que la noyade, d’ailleurs car l’eau est un élément qui me fait très peur. Je ne me baigne jamais. |
Graffiti, le 01/04/1988
Je suis réfractaire à toute forme d’obéissance, c’est l’école etc… une certaine soumission qui me dérange. À travers mon métier, par contre, je suis restée fidèle à ma désobéissance. |
Graffiti, le 01/04/1988
Je ne sais pas prendre de repos. Je lui préfère son cousin, le Travail je crois. |
Graffiti, le 01/04/1988
Ça me fascine ! C’est un acte que je pourrais qualifier de beau, et de courageux, certainement. Dans Jardin de Vienne, je parle de quelqu’un qui habille, qui met en scène son suicide. Là, c’est romantique, esthétique même. Quelque part, j’ai une âme suicidaire, c’est à la fois une peur quant à l’au-delà mais aussi une détermination, l’envie de dire « maintenant ça suffit ». |
Graffiti, le 01/04/1988
« Tu t’entêtes à te foutre de tout ! » : c’est plaisant, à écrire, à lire et à chanter surtout… |
Graffiti, le 01/04/1988
À l’école, le russe c’était ma 3è langue; je l’ai vite abandonnée parce que c’était vraiment trop dur à assimiler. Pour apprendre le russe, il faut pénétrer l’univers d’un pays, d’une culture, y consacrer l’intégralité de son temps, « Rentrer au couvent ». |
Graffiti, le 01/04/1988
C’est l’insecte que je déteste le plus au monde sans pour autant vouloir le détruire parce que j’en suis parfaitement incapable. Mais c’est vrai, je ressens une phobie inexplicable concernant cette bête. Cela dit, « la veuve noire », c’est un bien joli mot pour une araignée. |
Graffiti, le 01/04/1988
Le voyage c’est théoriquement une manière de s’extraire de soi, pourtant, je n’en suis pas si sûre ! Ne se projette-t-on pas de toute façon, lorsqu’on lit un roman ou lorsque l’on va voir un film au cinéma ? Si on se retrouve dans ces univers, c’est que forcément ils s’en réfèrent soit à notre vécu, soit à notre imaginaire. Sans doute doit-on avoir besoin de cette identification, de ce dédoublement, de ce « détriplement » |