Les années Ainsi soit je… et Tour 89

Super, le 01/05/1988

Le titre de mon dernier album Ainsi soit je…, il ne faut pas se méprendre, j’ai voulu faire un constat. C’est comme si je disais : « Voilà, je me présente, je suis comme ça ».

Super, le 01/05/1988

Au collège, je passais peut-être pour une égocentrique, je voulais être le centre d’intérêt, c’était pour être reconnue. J’ai un souvenir épouvantable de l’école. Le pouvoir des professeurs me révoltait, leur pouvoir de dire qu’une rédaction est bonne ou mauvaise. Ce n’était pas les notes qui me scandalisaient, c’était surtout les appréciations.

Super, le 01/05/1988

Tout le monde sait que Laurent Boutonnat est à mes côtés, qu’il compose mes chansons et réalise mes clips. C’est la personne qui me connaît le mieux, plus que ma mère certainement.

Super, le 01/05/1988

Quand j’apparais nue dans un clip, moi, je n’appelle pas ça de l’impudeur, parce que c’est dans un contexte précis. Si je vais dans un magasin essayer des dessous féminins, je suis très pudique. J’ai beaucoup de mal si la vendeuse reste derrière moi, je préfère être seule.

Super, le 01/05/1988

Avec l’écriture, on peut peut-être parler d’impudeur. Sur mon premier album, je chantais des textes écrits par Laurent. C’était comme si je chantais mes propres mots, mais les écrire soi-même, c’est différent. Avant, ce qui me bloquait, c’était l’idée de dévoiler des choses trop personnelles. Je suis arrivée à maîtriser ça sur mon dernier album. Les textes de mes chansons sont tous de ma plume, à deux exceptions près. L’une, c’est la reprise de Déshabillez-moi, l’autre c’est l’adaptation d’un texte de Charles Baudelaire.

Super, le 01/05/1988

Il y a sur l’album une chanson qui m’a été inspirée en regardant les autres. C’est celle qui s’appelle Jardin de Vienne. C’est l’histoire d’une personne que j’ai connue. Un garçon français qui a fini par se pendre dans un jardin public à Vienne. J’ai trouvé son geste extrêmement romantique.

Super, le 01/05/1988

C’est vrai que j’ai du mal à m’extraire de l’enfance. Je crois que je ne le pourrai jamais d’ailleurs. Ce que j’aime chez les enfants, c’est leur cruauté, qui est très dérangeante. On leur pardonne, parce qu’on dit qu’un enfant est innocent. Je ne le crois pas.

Super, le 01/05/1988

Avoir des enfants, je n’en ai ni l’envie, ni le souci. Mais j’ai la fibre maternelle pour mes proches, mes amis, mes animaux.

Super, le 01/05/1988

J’ai deux singes. L’un s’appelle E.T., il est trapu et rondelet. L’autre, Léon, est un bébé de la même race, mais pas du même pays. Il est un peu plus fou que E.T.