Les années Ainsi soit je… et Tour 89
Rockland, le 01/11/1988
Si j’avais un rôle à reprendre, ce serait dans La fille de Ryan de David Lean. J’aimerais aussi aller vers Louis Malle, Jean-Jacques Annaud, Polanski… Malgré tout, j’aurais peur de m’en remettre à quelqu’un d’autre, c’est pourquoi mon choix sera très pensé : soit ça marchera, soit on me coupera la tête. C’est vraiment quelque chose qui me torture l’esprit. |
Rockland, le 01/11/1988
Je donne l’image de ce que je pense être dans la vie. |
Rockland, le 01/11/1988
Je crois que mon public est composé de beaucoup de gens mal dans leur peau qui ont envie d’entendre autre chose que « la vie est belle, tout va bien »… Je pense instaurer un dialogue avec eux à travers mes chansons… |
Rockland, le 01/11/1988
Je trouve beaucoup de joie dans la lecture d’un livre. C’est comme une jouissance. |
Rockland, le 01/11/1988
Je ne m’aime pas beaucoup. C’est certainement mieux à l’écran, car il y a les artifices. Je me vois moi-même en pensant à une peinture pour laquelle l’artiste ne serait pas allé jusqu’au bout ; et il ne l’aurait pas aboutie, il lui manque quelque chose. |
Rockland, le 01/11/1988
Je redoute la déchéance physique. Edgar Poe a dit : « La vie est une longue tragédie dont le héros est le ver conquérant ». J’ai peur de vieillir. Pas encore énormément aujourd’hui ; mais ça viendra, je le sais… |
Rockland, le 01/11/1988
A 40 ou 50 ans, je serai très mal. Vieillir me fait très peur. Avec le temps, on ne peut plus vous accorder une certaine fragilité, une certaine innocence. La fuite du temps me persécute et j’ai une boulimie qui me pousse à ne jamais arrêter de bouger… En aucun cas je ne veux penser aux vacances ou songer à autre chose qu’à mon métier. |
Rockland, le 01/11/1988
La mort est présente dans l’existence de chacun de nous, mais c’est une obsession étouffante pour moi. Je crois qu’on a besoin de croire en quelque chose, et c’est bien là notre faiblesse. Ce n’est pas la mort qui m’effraie, c’est « l’après mort » ; pour moi, il n’y a rien après. Ce n’est pas du tout la prolongation de la vie. Je pense que si on n’a pas peur de la vie, on ne doit pas avoir peur de la mort… |
Rockland, le 01/11/1988
Chaque mère est infanticide et cela m’effraie. J’ai toujours cette pensée aujourd’hui, mais elle est sans doute moins douloureuse, moins présente. |
Rockland, le 01/11/1988
J’ai l’impression d’avoir méconnu mon enfance ; je n’en ai pas de souvenirs. Ça a été pour moi une période difficile. |