Les années Ainsi soit je… et Tour 89

Lyon Matin, le 11/05/1989

Il n’y a pas de différence entre Mylène, ma vie intime et Farmer, ma vie professionnelle. On est tous doubles, mais c’est plus violent chez moi, par la confrontation de sentiments et d’états très différents. Tout être a ses paradoxes, les miens sont plus connus : c’est comme une mer qui ne serait jamais calme.

Lyon Matin, le 11/05/1989

Les plus grandes œuvres se sont faites en état de crise. Combien d’artistes ont créé, au moment où ils sont anéantis partout…

Lyon Matin, le 11/05/1989

J’aimerais être la muse de Villiers de l’Isle Adam. J’aime son désir d’absolu et son style d’écriture métaphorique. Rilke, quitte à voler son homme à Lou Salomé ! Sans oublier David Lean, Jérôme Bosch, Baudelaire. Comme lui, je pense que le beau est bizarre. Il suscite des sensations indéfinissables, donc étranges. Il peut faire pleurer.

Lyon Matin, le 11/05/1989

L’écriture m’aide à ne pas me taire. Ce qui m’insupporte c’est que l’on vous demande à l’école de vous taire. Quand on naît, on crie. Pourquoi n’aurait-on pas le droit de crier tout le temps. Je suis lucide : je n’écris que des chansons, même si pour moi, c’est très sérieux.

Lyon Matin, le 11/05/1989

On peut franchir la barrière populaire sans se sentir une intellectuelle ; mais on aime à séduire d’autres personnes que celles du Top 50 ; même si ce public est pour moi le plus direct, le plus sensitif et le plus bouleversant.

Lyon Matin, le 11/05/1989

Ce succès qui a l’air d’être là… Il est vrai que c’est fondamental dans ma vie.

Lyon Matin, le 11/05/1989

L’amour, c’est la plaie ! Je n’arrive pas à en parler en termes de bonheur, de sérénité. Car je suis en quête d’un idéal qui n’existe pas. Ce qui ne m’empêche pas de multiplier les moments de bonheur. Comme l’héroïne du film La fille de Ryan, je cours après des chimères. Mais je ne suis pas complètement pessimiste !

JT de 20 heures - TF1, le 18/05/1989

Je parle souvent de la caméra : je ne la considère pas comme étant une amie. Et pourtant, j’arrive à me dénuder devant elle. Donc ce sont plein de paradoxes. J’ai en tout cas besoin de ce miroir, quand même. J’appellerai ça presque une survie. C’est quelque chose d’essentiel.

JT de 20 heures - TF1, le 18/05/1989

C’est une bonne étoile. Ce sont des rencontres de la vie comme on en a peu, certainement. Pour moi, c’est une rencontre magique par rapport à bien évidemment plein de choses, mais également par rapport au cinéma et à l’image, à sa façon de l’imaginer, de la créer.

JT de 20 heures - TF1, le 18/05/1989

Si il y a une image à trouver, je voudrais être un compagnon de route,. C’est un peu le Jeff de Jacques Brel : « Jeff, t’es pas tout seul ». C’est un peu ce sentiment-là que j’ai. Quelquefois, c’est moi qui ai besoin d’eux, et d’autres fois c’est peut-être eux qui ont besoin de moi.