Les années Ainsi soit je… et Tour 89

Télé 7 Jours, le 27/11/1989

Jusqu’à ce que je monte sur scène, je n’avais pas compris le retentissement que mes paroles pouvaient trouver auprès du public. Je chantais mes peurs, j’exorcisais mes fantasmes avec le sentiment de crier. Là, dans la communion avec le public, dans la ferveur, j’ai mesuré l’énorme attente que ces jeunes avaient de moi.
Je n’étais plus seule.

Télé 7 Jours, le 27/11/1989

J’ai écrit A quoi je sers… un peu après le début du Palais des Sports. Parce que c’est la question que je me suis posée. […] Justement à cela : à crier ce que les autres n’osent pas crier.

Télé 7 Jours, le 27/11/1989

Lors des premiers concerts, je crevais de trac. Mais je me suis dit que si je ne parvenais pas à chanter, j’en mourrais.

Télé 7 Jours, le 27/11/1989

Je voulais maintenir une certaine distance avec le public. Parce que le racolage n’est ni dans mes principes ni dans ma nature. Mais en chantant Je voudrais tant que tu comprennes, que j’ai emprunté à Marie Laforêt, j’ai senti les larmes me monter aux yeux. Les premiers soirs, j’ai refusé de les laisser couler. Puis, j’ai fini par admettre que cette fausse pudeur n’était que lâcheté, devant un public qui demandait des émotions vraies.

Télé 7 Jours, le 27/11/1989

Cultiver, cultiver, comme si on cultivait autre chose que ce que l’on est. Je ne pense pas que le public soit idiot. Il ne marche pas longtemps derrière des mirages. Mais c’est vrai que lorsqu’on commence, on a tendance à s’exagérer un peu pour mieux s’affirmer.

Télé 7 Jours, le 27/11/1989

J’ai heureusement en moi une force qui me dit que je n’irai pas jusqu’au bout ; pas vraiment un bonheur à vivre qui me retienne, plutôt une volonté. Mais si je ne veux pas d’enfants, c’est justement pour avoir la possibilité, si cette volonté venait à me faire défaut, de tirer un jour ma révérence.

Télé 7 Jours, le 27/11/1989

Je suis un peu plus en paix avec mon passé. J’ai détesté mon enfance et mon adolescence. Mais aujourd’hui, je pense que ce que j’ai vécu a fait de moi celle que je suis. Je n’ai rien oublié, mais j’en veux moins à ceux qui m’ont fait souffrir. Eux aussi étaient prisonniers de leurs problèmes.

Télé 7 Jours, le 27/11/1989

Si je n’avais pas eu l’occasion de voir un être très cher se laisser détruire par la drogue, j’aurais peut-être été tentée d’y plonger. Si je peux prendre des risques pour mon équilibre mental, je n’accepterai jamais cette déchéance physique à laquelle condamne la drogue.

Télé 7 Jours, le 27/11/1989

Je n’accepterai jamais d’offrir au public un produit bâclé. Ou alors je préfère annuler.