Les citations liées à "Concerts – Tour 89 (après)"

Pour un clip avec toi - M6, le 07/04/1991

Je ne sais pas si on peut parler d’un manque. C’est très troublant, la scène. En tout cas, la façon dont moi j’ai abordé la scène et la façon dont je l’ai ressentie, c’est quelque chose de très troublant. Donc c’est quelque chose qui marque énormément. Là aussi, c’est difficile pour moi d’en parler parce que c’est très riche. C’est une grande émotion qui fait partie maintenant de mes souvenirs.
Mais, dans la mesure où c’est aujourd’hui, je peux le considérer comme étant du passé. C’est une plaie. En tout cas, dans mon souvenir, c’est une plaie parce que c’est quelque chose que je n’ai plus, actuellement. Ce qui ne veut pas dire que j’ai envie d’y retourner tout de suite non plus. J’ai envie de vivre dans ma vie des choses très, très fortes. Donc, je sais que je ne pourrai pas les renouveler quotidiennement. Donc je sais que ma première fois sur scène, c’était quelque chose d’incroyable pour ma vie. Est-ce que je ressentirais les mêmes choses si je remonte une deuxième fois sur scène ? C’est la question, en fait, que je me pose. Donc, c’est en ce sens que c’est très déstabilisant.

Génération Laser - RTL, le 08/04/1991

J’ai eu sincèrement en tout cas cette impression que c’était la dernière scène. Le dernier jour pour moi était réellement le dernier jour de spectacle et, pour la vie entière. Mais, c’est bien, finalement, c’est bien parce que je l’ai vécu d’une façon tellement intense. Maintenant, je ne m’interdis pas de remonter sur scène, mais c’est vrai que je voudrais avoir le même désir à l’égard de la scène. Je ne peux pas vous dire comme ça dans le temps. Mais je sais que je vais attendre. Ça, oui, je vais attendre !

Salut, le 10/04/1991

J’ai eu un peu de mal à gérer mon temps (après la fin du Tour 89, ndlr). J’ai eu des périodes un peu difficiles comme toute personne qui quitte un public et des émotions. Je crois que j’ai lu, beaucoup de poésie. J’ai surtout pensé en fait à faire un autre album.

Salut, le 10/04/1991

J ai pensé au nouvel album mais sans prendre ma plume (après la fin du Tour 89, ndlr). J’ai attendu un peu parce que je me suis aperçue que quand on sort d’états d’émotions fortes, ce n’est pas forcément le bon moment pour écrire. J’ai laissé venir pendant quatre-cinq mois. J’ai attendu. Il faut que ça vienne naturellement, ce n’est pas moi qui calcule. Comme je travaille avec Laurent Boutonnat il faut que ce soit une envie commune. On a besoin de souffle aussi pour créer. En fait, c’est ça, quand on sort de scène, on perd son souffle. Il y a cette peur de ne pas être capable de refaire quelque chose. Et puis il faut se nourrir un petit peu aussi !

Salut, le 10/04/1991

(Après la fin du Tour 89), j’ai beaucoup lu, énormément de poésie. Beaucoup de réflexion. Pas des choses forcément palpables. J’ai découvert la peinture, je m’y suis intéressée et ça demande du temps. Et puis ma foi j’ai fait tout ce que je n’avais pas pu faire pendant un an et demi, c’est-à-dire aller au cinéma ou passer des journées à ne rien faire. Ce qui n’est pas formidable d’ailleurs !

Salut, le 10/04/1991

On a formé une équipe qui me semblait la meilleure, en tout cas pour ce spectacle, avec des joies et des tristesses. Ça s’est très bien passé, on n’a pas eu de mauvaises surprises. Maintenant on sait aussi que c’est pour un temps déterminé et ce que sera l’après-demain. Et il y a fatalement des gens avec qui on est plus proche que d’autres. C’est un état animal, on a besoin de créer sa meute !

Salut, le 10/04/1991

Si je dois remonter sur scène, ce sera peut-être beaucoup moins spectaculaire ou en tout cas différent. Mais pour l’instant, ce n’est pas le temps de la scène, je le sais. Et je n’ai pas envie de rentrer dans ce train-train de faire un album, faire une scène, etc. Quand on parle de nourriture, j’en ai besoin aussi pour monter sur scène. Un album, des mots ne suffisent pas : il faut que je vive d’autres choses. Peut-être que je complique beaucoup la situation, mais ça c’est très personnel. Donc pour l’instant je ne pense pas à la scène. Demain je vais peut-être changer.

France Soir, le 13/04/1991

Avec la scène, j’entrevoyais la délivrance. Bercy fut quelque chose de magique et de prodigieux. On me disait, à présent que tu as connu ça, tu n’as plus le droit de douter. Tu passes à autre chose. Mais cette nourriture, dès qu’on ne l’a plus, on replonge.