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Trois jours
après la sortie du duo Mylène Farmer &
Sting, qu'en reste-t-il ?
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Pour ma part, d'abord le grand plaisir que de me sentir
habité par une mélodie, des mots... Avec Stolen
Car, c'est encore le cas, la magie opère une fois de plus.
La voix de Sting me parvient avec les mots "poor boy in a rich man's
car", puis l'enchaînement de Mylène.
Le refrain est efficace, très mylénien dans le
fond, ce qui est une prouesse étant donnée
l'origine de la chanson.
"Les promesses d'un jour, d'un soir, je les entends comme un psaume"...
la phrase mylénienne du texte, qui fait écho
à "oh pour un jour croire aux dieux croire aux fables" sur
Crier la vie avec Moby. Même schéma de
construction, Mylène aime triturer...
"Prisonnière de mes failles"... ce vers
mélancolique renvoie à tout le parcours de
Mylène, ses textes, ses paroles (dites et
écrites), sa philosophie de vie, ses démons...
Une mélancolie habillée de
sensualité...
Le refrain est une libération, une envolée... une
danse... "please take me dancing tonight"...
Les couplets sont sont plus difficiles à retenir du fait
d'un mélange complexe français/anglais; si le
thème de la chanson parle d'emblée à
l'auditeur, il n'est pas dit pour autant que le ton soit
donné... Car dans ce "company director" tant
décrié, ne peut-on pas y reconnaître le
ton de l'ironie ? Un sous-entendu pointant la parfaite apparence d'une
vie réussie, celle de l'homme riche, avec "une vie de
famille"... alors qu'il pourrait y avoir bien plus de choses
à dire... laisser l'homme se libérer de ses
carcans d'obligation sociale et épouser l'envolée
de son moi profond, dont l'aboutissement serait cette danse d'amour
clamée et réclamée dans le refrain,
"comme une chanson d'amour"...
Dans le deuxième couplet après le refrain,
Mylène (ou l'amante) énonce une règle
: "être chasseur ou bien la proie", qui rappelle le livre de
Andrew Fukuda, Traqué-Cessez d'être la proie,
devenez le chasseur, l'histoire d'un ado qui est un des derniers
humains sur Terre et qui tente de survivre dans un monde hostile,
jusqu'au jour où il est sélectionné
pour un grand jeu : la Traque... (Cette règle est aussi
très connue dans le monde de la chasse, mais de
là à imaginer Mylène chasser tous les
week-ends dans la forêt de Boutonnat, ce serait bien mal la
connaître...:)
La fin précipitée du titre, sans pont musical ni
reprise du refrain, m'est un peu frustrante, on aimerait entendre
encore. Mais pour entendre encore, on la remet, et encore et encore, et
finalement, le titre devient assez addictif.
Cette création, avec la participation du bienvenu The
Avener, permet de se pencher sur un titre méconnu de Sting
tout en appréciant une nouvelle chanson de
Mylène; c'est là que se trouve la prouesse,
opérer à la fois ces deux
caractéristiques. En découvrant The Avener,
peut-être Mylène a-t-elle bien souri :"c'est lui
qu'il me faut!"... ? En attendant le clip qui "risque" de donner du
galon au titre à travers le monde, sous l'oeil
ciselé de B.Aveillan, je me réjouis de ce nouveau
chapitre et me met à rêver en chantant Stolen Car,
des constellations plein la tête...
Lelou