Critique de l'album Désobéissance par Fabien (29 septembre 2018)
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Merci aux lectrices et lecteurs, à Mylene.net.
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A 9 ans, je découvre Mylène Farmer avec Sans
logique et sa face B Dernier sourire. Dès lors elle
m'accompagnera dans ma construction d'adolescent. Mon idole. Ma ferveur
atteindra son paroxysme avec Innamoramento. Avant que l'ombre, le
Farmer-scepticisme me gagne. Bleu Noir, un espoir vite
déchu. Monkey me, quelques pas en arrière, on
recule. Stop les synthétiseurs. Plaisant ovni
Interstellaire. Mon rapport aux albums de Mylène fluctue,
connaît ses hauts, ses bas, mais le respect envers l'artiste,
la femme, l'œuvre demeure intact. Les concerts rattrapent
tout quoi qu'il arrive.
Grosse frayeur pour Désobéissance... Bleu Noir,
Mylène tente une nouvelle approche avec, selon moi quelques
vraies réussites. Puis, paf, retour des synthés.
Alors, après Interstellaire que va-t-il arriver ? Ben
Mylène enfonce le clou et transforme l'essai. Me
voilà rassuré ! Un très bel album.
Au lecteur et Retenir l'eau pour commencer. Oui, à ma
première écoute, j'ai été
séduit par l'ensemble. Mais fatalement ces deux chansons se
remarquent, elles sortent du lot de par leur rythme, beaucoup plus
lent. « Respiration au milieu de l'album »,
« conclusion farmerienne », OK, Mylène
respecte la forme. Sentiments mitigés, quand même,
ça plombe un peu le tempo à mi-album. «
Une intro de concert » ai-je lu par ici ? Why not ?
Épaté par les ambiances et les
tonalités que Feder a été capable
d'introduire dans chacune de ses compositions. Je n'y aurais pas cru si
je ne l'avais pas entendu. Tantôt comptine, tantôt
suave, langoureuse ou insolite son électro s'adapte, enrobe
la voix, la sublime parfois, la met en avant, toujours. J'aime. J'y
retrouve ici Stromae, là Moby aussi. Ça m'va.
Mylène aussi s'adapte. Adapte sa voix, l'aggrave et
l'aiguise, la module. Elle s'amuse. Bravo. Sentimentale, je souri
tendrement. Histoires de fesses, les pâtes au sel, j'aime, je
ri. Prière, m'ensorcelle. Merci Mylène.
De la fraîcheur avec LP. N'oublie pas et Des larmes. Deux
chansons, deux pincées de sel, deux bouffées
d'air. La première consensuelle, les deux artistes se
complètent et s'équilibrent. Pas mal. Des larmes,
de joie évidemment pour moi. Musicalement elle sort du lot,
contient son lot de bizarreries, dispose de son refrain
entêtant. Très sympa.
Restent les trois du « jeune compositeur ».
Ça ressemble vachement à ce que faisait Laurent
Boutonnat. Oui, mais... le bon Boutonnat. Celui qui n'mettait pas des
synthés à fond partout. Alors c'est
cohérent. Désobéissance, un hymne ?
J'ai comme un doute. Elle est jolie mais il lui manque une petit je ne
sais quoi. Pas de quoi crier au génie. Ne mérite
pas l'opprobre non plus. Du Farmer « pur et doux »
conclurai-je.
Si Interstellaire m'attisait, Désobéissance
m'embrase à nouveau. Mon lien avec Mylène
renaît. J'ai envie de le partager. Un album bien produit,
encore une fois cohérent, farmerien à souhait,
contemporain, positivement surprenant à plus d'un titre.
Très bien.
Mylène fait ce qu'elle veut. Mylène propose et je
dispose, j'aime, je n'aime pas... Mylène s'en fout et c'est
tant mieux. Chapeau bas l'artiste pour ce nouvel album. Vivement les
concerts. Merci Mylène.
Fabien