Une longue interview dans
laquelle Mylène se dévoile en toute
intimité...
Mylène est à la Une du magazine "Gala" dans les
kiosques ce jeudi 21 mars 2024. Un numéro un peu particulier
puisqu' il inaugure une nouvelle formule de l'hebdomadaire.
Deux unes alternatives sont proposées.
Une longue interview de dix pages illustrée par des photos
inédites de Marcel Hartmann qui, selon le magazine, sont
pour
certaines "inspirées par les clichés de Marilyn
Monroe surprise dans l'écume de Malibu, par Milton
Greene, ou jouant avec les vagues d'un drap, devant Douglas
Kirkland".
Des clichés réalisés en Normandie au
début du mois de février.
C'est la
huitième fois que le magazine
"Gala" consacre sa Une à Mylène.
Morceaux
choisis de l'interview de Mylène
Ses 40 ans de
carrière
Je crois qu'on n'oublie
rien, qu'on
compile plutôt les événements.
Heureusement, la mémoire, la mienne en tout cas, est
sélective. C'est une aide pour avancer. Je ne
retiens que ce qui me protège et me construit. Dans cette
traversée que vous évoquez, je me sens
accompagnée par des moments de joie immense et des instants
de bonheur plus fugaces. Ils resurgissent lors d'une
rêverie ou au détour d'une conversation.
Mes peines, mes déceptions, mes hantises? je les
garde pour moi, elles m'appartiennent.
L'annulation de ses
concerts au Stade de France en 2023
Nous étions en
train de quitter l'hôtel
pour le Stade, quand la voiture suivant la mienne nous a fait signe de
nous arrêter. La phrase tombe : « C'est
fini, les concerts sont annulés. » Je
m'entends encore répondre, d'une voix
à peine audible, le souffle coupé : «
Non, non, on doit y aller. » Vertige absolu. Nous sommes
restés sur le trottoir, complètement abasourdis,
pendant une vingtaine de minutes. Je ne pensais qu'au public
déçu, désemparé.
J'ai vécu un cauchemar
éveillé. Cela reste un très mauvais
souvenir, j'avoue. Heureusement, nous nous retrouvons
bientôt.
Être devenue un
mythe
Mes clips, spectacles et
textes esquissent sans doute un univers. Mais
je ne me lève pas en me disant que je suis un mythe ! Je me
demande plutôt ce que j'ai fait pour
mériter autant d'amour de la part du public. Un
sentiment d'illégitimité
m'accable parfois. Mais parlons d'Olivier (Olivier
Theyskens créateur des costumes du spectacle Nevermore,
ndlr). C'est un garçon unique. Un artiste
complètement « martien » et
doué, à la fois. Il dessine incroyablement bien.
Dans son domaine, il me rappelle un peu David Lynch [le
réalisateur est un ami de la chanteuse depuis plus de vingt
ans, ndlr]. Olivier incarne la patience et la passion. Quand il est
à l'ouvrage sur sa machine à coudre, le
monde pourrait s'écrouler autour de lui sans
qu'il s'en aperçoive ! Pour se
concentrer, il écoute des bandes-son de grands films dont il
connaît la musique, les dialogues et les bruitages, parfois
mieux que les images. *
Désenchantée
qui
réunit toutes les générations
Une sidération
que différentes
générations se soient retrouvées dans
les paroles de ce titre. Le renoncement aux idéaux est une
constante qui devrait inquiéter ceux qui pensent le monde. A
l'évidence, ils n'ont pas su trouver les mots, depuis trois
décennies. Les jeunes sont toujours à la
recherche d'une âme qui pourrait les aider, qui devrait les
aider ! C'est triste. Même si j'éprouve une
certaine joie à les voir danser, chanter, crier : j'y vois
le signe d'une envie de changement profond. Je trouve les jeunes
courageux, parce qu'on les a malmenés, parce qu'il y a de
quoi être angoissé par ces lendemains qui, eux, ne
chantent pas? ou plus.
L'écriture et
ses shows
L'écriture est pour moi une béquille.
Elle m'aide à soigner mes plaies et à
maintenir un équilibre fragile. Si vous faites plus
particulièrement référence
à mes shows, ils sont sans doute ma façon de
célébrer la vie. Voir grand, toujours plus grand,
pour défier la mort. Et emmener le public loin,
très loin, de ce monde...
Son quotidien
Je me reconstruis dans le
silence, moi aussi. J'ai la
névrose du bruit. Je fais du sport, je travaille mon
endurance, j'entre en studio, je regarde et nourris les
oiseaux. Je vais au cinéma, je plonge dans des
documentaires, je retrouve mes plus proches amis? Je marche
toujours autant, même si cela ne me procure plus la
même joie. Mes chiens me manquent, je ressens leur absence
jusque dans mes os (Mylène a 'perdu' ses deux chiens
récemment, ndlr).
Marilyn Monroe
Marilyn était
une femme extrêmement libre dans ses
propos, en avance sur son temps, avec sa part d'ombre. Je ne
revendique pas l'égoïsme, je suis
plutôt tournée vers les autres. Suis-je impatiente
? Sans doute? Peu sûre de moi ? Très
certainement !? Difficile à gérer ?
Aucunement? Mais il me semble que Marilyn exprimait surtout
la grande souffrance d'une femme qui ne se sentait pas
aimée pour qui elle était. Elle devait souffrir
d'être réduite à son statut
de sex-symbol. Ce n'est pas mon cas. Je pense que
l'amour s'apprivoise. Le pire et le meilleur
coexistant en chacun de nous, il ne s'agit pas de supporter
l'un ou de mériter l'autre.
Jodie Foster qu'elle a
rencontrée au Festival de Cannes en 2021)
Jodie Foster est un
être d'exception. Alors
qu'elle a débuté sa carrière
de comédienne à l'âge de 6
ans, elle parvient encore à nous surprendre et à
nous émouvoir. Elle a également
démontré ses talents de réalisatrice.
Je crois que tant qu'on arrive à se projeter,
comme cette femme remarquable, la peur de vieillir est moins vive.
Même si elle ne disparaît pas.
Son "mantra"
J'en reviens toujours
à « tomber sept fois, se
relever huit ». Il faut réinventer sa vie chaque
fois que l'on trébuche. Moi-même, il m'arrive de
tomber et je me relève. Je dois beaucoup, je le reconnais,
au public qui m'accompagne depuis toutes ces années et me
donne une force de vie inimaginable.
La phrase 'choc' de
Mylène
J'adresse volontiers un
« je m'en fous
» à tous les « redresseurs de torts
» !