Difficile de trouver un
sens évident à ce
clip
Oui mais... Non réalisé par
Chris
Sweeney.
Une
première
analyse globale du clip
proposée par
Hugues
Royer l'auteur de la bio non officielle
"Mylène" (analyse plutôt concise et pertinente)
"Le mouvement du désir est contradictoire », a
écrit le philosophe Hegel. Tel pourrait être, en
substance, le message de « Oui mais...non
», le nouveau tube de Mylène Farmer.
Message remarquablement illustré dans le clip de la chanson.
Chaque sexe est renvoyé à ses
stéréotypes : vêtues de noir, les
femmes incarnent le mystère ; coiffés de
perruques larges comme des bicornes, les hommes symbolisent la force,
l'énergie à l'état
brut. Comment les deux pôles s'attirent-ils ?
La vidéo le suggère en alliant
l'élément liquide, féminin,
et l'élément terrestre, cette poudre
noire ou blanche qui recouvre les corps des danseurs.
Et puis, soudain, au terme d'une parade amoureuse,
l'étincelle jaillit au bout d'une sorte
de baguette magique. L'homme se tourne vers la femme, qui se
tourne vers l'homme. Instant du désir,
insaisissable et magique. Avec cette envie de traverser le mur qui
sépare les sexes : chacun son tour, l'homme et la
femme brisent la paroi de verre pour se rencontrer.
Quant à Mylène, ondulant sous les
néons, elle montre à quel point le
désir est moteur : il réchauffe le coeur de celui
qui l'éprouve, lui insuffle
l'énergie."
http://huguesroyer.wordpress.com
Deuxième analyse du
clip avec un parallèle avec le texte par ikkyusan:
"Ne serait ce pas là, la réincarnation de
l'être-ange créature qui figurait dans
the Farmer Project....
Elle nous apparait comme une beauté fatale,
sexy.............
Qui vient pour nous délivrer d'un message
Ne serait-elle pas la voie à suivre, la voix à
écouter ..........
A noter le jeu de lumière, comme un rappel des
ondes luminescentes qu'elles déversent sur les gens
L'eau laiteuse pour évoquer la
fécondité
La vitre brisée par le poing comme le signe d'une
protestation ....sur le regard que nous portons sur nous
même, parfois...
souvent........ mais, surtout envers
l'autre...forcément
Il faut pour cela prêter attention aux paroles de oui mais
non qui dans le fond délivrent:
Un message sombre sur la société:
Le monde entier dépend de nous
Destin fragile et monde hostile, on devient fou (...)
Tac au tac c'est l'ère du toc
C'est non, ah han (...)
Bon (....)
Pour l'authentique on traque du stock
Du tac au tac changeons d'époque
Sur nos actes dans la vie:
Regarde-moi, être au pas c'est n'être pas
C'est peut-être chic de faire du toc
Tout pas tout dit mais la vie m'effraie elle a bon dos, oh oh
(...)
Dis-moi, oui mais non
Ne dis plus jamais non
Et plus mon coeur sous X (....)
Dieu mon Dieu que c'est long
Tout pas tout dit, ode à la vie, la mort compose
Tout pas tout dit, si la vie est gaie tout va à l'eau, oh oh
Oh bateau ivre et joie de vivre me fait défaut
N'est elle pas alors cette chanson une ironie du sort, de la
vie ,de l'ère du temps
ou bien une résonnance dans l' Évangile
de Jésus Christ selon saint Matthieu
Quand vous dites « oui », que ce soit un Oui, quand
vous dites « non »', que ce soit un Non. Tout ce
qui est en plus vient du mauvais."
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour
de Jésus, sur la montagne, il leur disait : [...] "
Lorsque tu vas présenter ton offrande sur l'autel, si,
là, tu te souviens que ton frère a quelque chose
contre toi, laisse ton offrande là, devant l'autel, va
d'abord te réconcilier avec ton frère et ensuite
viens présenter ton offrande. [...]
Ou simplement que tout dans notre vie dépend de nos choix :
oui / non"
Certains ont vu en
Mylène la reine
d'une tribu voire même
d'une secte
ce que suggèrent particulièrement les
scènes dans lesquelles les danseurs semblent se prosterner
devant elle alors installée telle une souveraine sur son
trône.
Cerains voient une
référence à la
culture nippone, d''autres à l'égyptologie.
Mylène serait une déeese égyptienne.
Ce qui ne nous semblait qu'un vaste hangar serait en fait le naos du
temple.
Beaucoup ont noté la qualité de la
chorégraphie exécutée
à la
perfection par les danseurs profitant pour souligner la
diversité physique de ces danseuses / danseurs comme
déjà dans le clip
Dégénération
nous faisant
échapper aux clichés des corps
musclés,
imberbes et "body-huilés".
Un clip différent ? Mylène l'a dit: "Changeons
d'époque".
Quelle époque ? Celle du toc ?
Certains ont appréhendé un possible doute chez
Mylène, une remise en question. (selon docteurDegrace)
Dans le clip, quand elle est allongée sur la table sous les
néons, cela pourrait illustrer les paroles
« quand nuit meurt, allongée sur le dos
» ou « mon corps sous X (rayons X ?)».
De plus, les mouvements qu'elle fait à ce moment
sont certes supposés sensuels, mais quelque part,
c'est comme si elle se tordait de souffrance. Le
clip serait une sorte d'introspection où
Mylène se parlerait à elle-même, les
impératifs « dis-moi » seraient des
invectives qu'elle se lancerait à
elle-même, une hésitation entre continuer comme
avant ou changer de cap musical et artistique.
D'où, « l'aube est morose
» (aube = fin de la nuit/l'ancien, et
début de la journée/le nouveau),
l'effet stroboscopique de certains passages du clip
(hésitation entre noir/ancien et
blanc/nouveauté), le mélange costumes noirs et
blancs, les ralentis...(et peut-être le titre
Bleu/Noir ?)
Ainsi, le poing qui brise la glace dans le clip serait une
métaphore de cette velléité de changer
de cap, tout comme le liquide laiteux
(lait=maternité=renouveau).
D'ailleurs, le fait que les danseurs soient d'abord
statiques, puis en mouvement dans la poussière, puis en
relation avec des matières fluides (tissu,
liquide...) pourrait illustrer ça: "au diable
l'ancien poussiéreux, et bonjour au renouveau."
Dans le poème « Zone
», Apollinaire décrit une zone
industrielle (cf. l'espèce
d'entrepôt dans le clip ?) , et affirme
qu'il est las du monde ancien et est en quête de
modernité : comme Mylène qui clame
qu'elle veut changer d'époque, de style
? tout en faisant référence à
d'anciens clips (terre et mouvements tauromachiques de "Sans
logique", personnages se mouvant dans un liquide de "A quoi je sers",
le jeu avec les tissus de "L'Ame-stram-gram",...)
Autres
références potentielles (selon EiffelNord)
- animation/manga de Go Nagai (Goldorak & Chérie
Miel) :
Devilman (les hommes ressemblent à Siren)
- animation/manga de Clamp (X & Tsubasa Reservoir Chronicles) :
SM
gothique chic entre croix et bandes de tissus
- film "The Cell" : les looks des femmes et des hommes rappellent ceux
de l'héroïne et du psychopathe
- clip "Solaar pleure" de MC Solaar : monstres-bêtes humaines
dans un décor glacé entourant le chanteur
- clip "Bad Romance" de Lady Gaga
: fond, forme et couleur blanche... décalque où
LA bête remplace LE robot ?
Possible référence également au clip
de
Björk, "All is full of love" (néons,
étincelles, lait).
Intéressant
aussi de rechercher des
références dans l'oeuvre passée de
Mylène (selon EiffelNord):
- l'esthétique léchée à
l'extrême, les ralentis, la chorégraphie
exécutée par les danseurs seuls autour d'une
Mylène plus stattique mais non moins dominatrice rappellent
le clip Dégénération
- la religion via la croix, des démons et un
enfer-paradis-purgatoire renvoient à Je te rends ton amour
- la statture assise sur un fauteuil exécutant des
mouvements de bras stylisés rappellent les tableaux de Libertine pour le Tour 1996 ou Dégénération
sur le Tour
2009
- allongée, en noir, la tête à droite
(pochette de l'album Avant
que l'ombre...) sur un socle, scrutée et
sur-éclairée (Dégénération)
- gesticulations d'hommes dans une "sexy" et fluide matière
organique blanche (L'Instant
X)
- des hommes blafards (dans quasiment tous ses clips) et des
sous-vêtements neutres (Dégénération)
+ les références citées plus haut.
Encore probablement
beaucoup d'éléments à
découvrir.
Et peut-être Mylène s'exprimera-t-elle un jour sur
le sens de la chanson ou du clip car, elle seule sait vraiment...
merci à ceux
déjà cités:
Hugues Royer, EiffelNord, ikkyusan, docteurDegrace du forum
mais aussi à
Jordan et à Lou
Un anonyme
le 12/10/23 à 12:37