L'avantage avec le
clip
Lonely
Lisa est que l'on peut le regarder
différemment au gré de ses humeurs comme nous
ferions devant un tableau de Dali.
On peut s'embarquer pour ce trop court voyage, laissant voguer son
imagination, cherchant des sens cachés, des
références plus ou moins probables (et on n'a pas
fini
d'en trouver) ou simplement contempler la beauté des images
qui
se suffit à elle-même.
Les interprétations potentielles sont si nombreuses qu'en
cherchant à comprendre c'est un peu de nous-mêmes
que nous
pourrons peut-être mieux découvrir.
Ce clip deviendrait
presque une radiographie de nos âmes.
Les trois
précédents clips
Concernant les références, difficile
de ne pas établir un lien avec les trois clips
précédents de Mylène.
Les néons (à la fois de la "machine à
UV" et ceux
qui se brisent à la fin du clip) nous renvoient à
ceux du
clip
Oui mais.. Non
(2010),
ainsi que les chorégrapies et le fauteuil (nous on
préfère d'ailleurs ce fauteuil-ci, pas vous ?)
Certains plans sur Mylène mais aussi le ciel qui du bleu
vire au
noir évoquent eux le clip précédent
Bleu Noir
(2011).
Le désert était évidemment
présent dans le clip
Leila
(2010).
Clip Désenchantée
En regardant Mylène de dos faisant face au désert
et son
ciel s'assombrissant, comment ne pas penser à la fin du clip
Désenchantée
lorsque
Mylène, après avoir acquis la liberté
grâce
à une lutte sans merci comprend regardant une plaine
enneigée sans fin que ses pas peuvent à
présent la
conduire à sa propre fin.
Et pourtant, elle avance.
Dans le clip
Lonely Lisa,
Mylène semble tout aussi téméraire et
avance
lentement, avec un calme désarmant vers un inconnu ou un
futur
bien inquiétants.
Les trois
étoiles & les trois hommes
Trois hommes mystérieux. Trois femmes
mystérieuses. Et l'on pense aux trois étoiles du
clip
Bleu
Noir qui nous avaient déjà fait
beaucoup réfléchir.
Les fraises
Enfin, soyons concrets.
Mylène
aime les fraises (tagada ou fraisier - cf ses interviews)
Contraste
Le
contraste
marqué entre la musique rythmée et une
certaine
lenteur des images ou séquences
chorégraphiées
peuvent rappeler clip
Dégénération.
Le contraste vestimentaire blanc / noir renvoie lui au clip
Que
mon coeur lâche.
Et, certains de penser que ces deux couleurs pourraient
représenter "deux Mylène": l'une
destinée à
vivre, l'autre destinée à mourir
D'autres que ces deux couleurs reflètent une
dualité présente en permanence dans ce clip entre
une euphorie liée à l'imagination et une
mélancolie plus associée à la
réalité.
Références
cinématographiques
L'esthétique du clip peut être
rapprochée de certains films de
David Lynch dont
Mylène est particulièrement friande.
On notera d'ailleurs la ressemblance physique frappante entre l'homme
aux cheveux blancs du clip et le réalisateur de
Dune.
Toujours dans les références
cinématographiques, beaucoup ont
évoqué une possible influence du film
récent,
Black
Swan de Darren Aronofsky (les plumes noires
tombant sur les danseuses).
Il faut enfin regarder les autres clips de
Roy Raz
afin d'y découvrir quelques similitudes dans les
thèmes abordés (le vieillissement et la
modification du corps, la liberté comme un désir
utopique, la tentation ou le péché
symbolisés par la nourriture, etc.)..
Les thématiques les
plus probables de ce clip semblent être
l'inexorabilité du
temps qui passe, la solitude et la différence.
Une petite
fille rousse
Cette
petite
fille rouse
est-elle la
représentation de Mylène enfant ? Est-elle Lonely
Lisa ?
Elle semble bien
seule,
pourtant cernée par d'autres
petites filles .
Les autres dansent; elle, reste immobile.
Elle seule ne porte pas cette coiffe faisant ressembler les
autres à des agneaux ou à des religieuses.
Est-ce sa différence qui crée sa solitude
?
Plus tard, ce sont des danseuses adultes que l'on découvre.
A côté de ces danseuses, une rousse a pris place:
Mylène.
Ceci tendrait à confirmer que notre petite rouquine danseuse
pourrait être la représentation de
Mylène
enfant.
Nous savons que Mylène ne garde que peu de souvenirs de son
enfance mais qu'elle a évoqué son sentiment de
s'être souvent sentie différente.
Mylène apparaît seule, à
l'écart des autres.
Une
différence
à présent
affirmée, assumée.
Une jeune
fille rousse
Une jeune fille rousse traverse à plusieurs
instants le clip.
Elle court.
On subodore qu' il s'agit de notre petite rousse qui aurait grandi.
Que fuit-elle ? Le temps ? Cherche-t-elle à
s'éloigner de son passé tout en
renonçant à
un futur noir, préférant le saut dans le
vide.
Elle est seule.
Elle semble dans tous les cas avoir choisi sa route. Rien ne pourra
l'arrêter.
nb: quelques demoiselles mais aussi
garçons de notre site émoustillés par
la vision du jeune homme guidant le dromadaire sont
persuadés que la jeune fille ne peut courir
qu'après lui !
On peut retrouver le thème de la
transition difficile entre
l'enfance et l'âge adulte,
thème déjà abordé dans le
clip
Plus
Grandir en 1985.
Le sentiment que la beauté du monde née de
l'imagination
d'un enfant ne peut perdurer et est destinée à
s'effacer
.
Le symbole le plus clair reste les oeillères
portées par
les danseuses adultes semblant formatées à avoir
une
vision unique du monde qui les entoure. La liberté de
l'être ne serait-elle qu'une pure utopie ?
Le
désert
Le désert a une place
prépondérante dans cette vidéo.
"C'est la solitude de
l'espace
Qui résonne en
nous
On est si seul, parfois"
(Mylène Farmer -
L'autre)
Comment mieux symboliser la solitude d'un être ou sa
différence qu'en le plaçant dans le
désert ?
Ce désert de sable est aussi là, tel un sablier
qui égrène le temps qui passe.
On ne sait si ce désert est
onirique ou bien réel mais
un réel alors aride dont ne peut plus distinguer le vrai du
mirage.
Tant d'éléments semblent issus du
rêve d'un enfant :
le marchand de glaces et son camion pailleté, le petit
garçon si candide son cornet à la main et,
évidemment, notre déjà culte
dromadaire à
paillettes.
(à noter aussi que le dromadaire est dans certains pays
symbole
de richesse - mais il peut y avoir tant de richesses
différentes
pour un Homme)
Ces étranges et surréalistes lampes à
UV devenues
instruments de toutes les convoitises puisque sources de
rajeunissement, une quête si souvent recherchée
mais,
restant vaine.
Un lien avec l'alchimie dont l'un des objectifs est la prolongation de
la vie ? ("Aimer / Et fondre l'or / Faire de la mort / Une
immortelle")
Ces étranges femmes âgées qui sont la
probable représentation
de l'obsession de l'apparence dans notre société.
Encore des espoirs voués à devenir
désespoir.
Puis, de voir ces mêmes femmes dévorer un
dessert aux fraises tels des
enfants dont elles n'auront plus jamais les traits mais dont elles
gardent des traits... de caractère.
La dégradation les a-t-elle déjà
réduites à "sucrer les fraises" ?
De
l'incohérence ?
Certes.
Mais le propre d'un rêve n'est-il pas d'être une
succession
d'images sans qu'une signification évidente ou univoque ne
s'en
dégage.
Et le
rêve se brise / Et l'enfance prend fin
Le ciel s'assombrit de façon terrifiante.
Fini de rêver, il faut faire face à la
réalité.
Le petit garçon lève les yeux, inquiet. Sa glace
a fondu.
Les femmes lèvent les yeux. Finie la bronzette.
Fin du conte de fée.
Le dromadaire redevient citrouille ? Non ! Simplement dromadaire.
Les petites danseuses voient aussi leur monde envahi par cette noirceur
soudaine symbolisée par des plumes noires tombant du ciel
avant
que les néons, lumière artificielle ne tombent et
se
fragmentent.
Et, enfin, une danseuse se brise en mille morceaux tel un fragile objet
de porcelaine (à l'instant même où
Mylène
prononce "démolition" dans la chanson). C'est alors tous
les désirs, tous les rêves de Lisa, de
Mylène qui
semblent réduits à néant.
merci
à tous ceux ayant posté des commentaires ou nous
ayant envoyé des mails avec leurs interprétations
(Julien alias Loulou, Sandy Bruno alias CdansLR, Zoltan, Marc, Jipe,
Bouc
Young, mizu610, Jipe, mymy du 13,
lanecatin, Nadrathen, ewenrieg, anti70, lancelot31, caramel44,
thomawak, Mariedeliege, Manitou, eaunane, chrysantheme, des anonymes et
ceux oubliés bien involontairement
D'autres
idées ?
Que pensez-vous de
celles-ci ?
Et n'oubliez pas :
même si tout cela vous paraît un peu
tiré par les cheveux, un peu fou, un peu too much :
"Un peu de
déraison" (c'est
Mylène qui l'a dit !)
Un anonyme
le 01/06/21 à 10:27