Il
est déja difficile de tirer une conclusion simple
à
partir de données aussi objectives que des chiffres de
vente,
alors émettre un jugement qui se voudrait qualitatif
sur
l'album est presque impossible.
Aimer ou non cet album est évidemment un avis
très
personnel, et, au final, ce qui importe est ce qu'a ressenti
ou ressent encore chacun d'entre nous à l'écoute
d' Avant que l'ombre...
Peu
importent alors l'avis des autres ou les classements.
Ces quelques lignes essaieront simplement de retranscrire l'avis de la
"majorité".
"Textuellement",
Mylène
aura su évoluer.
Les thématiques sont nombreuses: le
côté obscur de l'artiste reste présent
avec
certains titres évoquant la mort ou la religion (Avant que l'ombre, Ange, parle-moi)
mais cet album est empreint d'un optimisme
nouveau et inhabituel. Se côtoient au sein de
cet opus le sexe avec un texte délicieusement
coquin et riche en jeux de mots (Q.I.)
ou un texte érotico-provocateur (Porno...Graphique)
et l'amour traité à de multiples reprises et sous
des angles plutôt optimistes.
Les références
littéraires se font moins
nombreuses et moins lourdes.
Mylène retrouve également sa verve
féministe au détour d'un de ses
textes les plus
complexes et les plus aboutis (Fuck
them all).
Certains textes de l'album Avant
que l'ombre... , notamment ceux
considérés comme les plus
"crus", rappellent beaucoup plus certains titres
de l'album Anamorphosée
tels L'Instant X
ou Mylène
s'en fout que ceux de l'album
précédent Innamoramento.
L'optimisme rayonne donc sur l'album Avant que l'ombre...
A présent, même lorsqu'elle évoque la
mort dans le
titre éponyme, Mylène semble vouloir transmettre
une plus
grande quiétude car, à présent, elle
sait qu'elle a aimé (Avant
que l'ombre).
Enfin, à travers certains titres, Mylène, non
seulement offre un peu plus de son
intimité (Redonne-moi, L'Amour
n'est rien...)
mais laisse aussi de côté l'artiste pour mettre en
avant
la femme, qui pourrait presque au détour de certaines
phrases
devenir une femme comme les autres (Q.I.).
La
musique est plus sujet
à discussion. Difficile de se permettre d'émettre
une
critique concernant le travail de Laurent Boutonnat, vrai prodige comme
un
siècle en offre peu. Cependant, à
l'écoute de
certains titres de l'album Avant
que l'ombre...,
on pourrait se demander si la créativité de Sieur
Boutonnat n'est pas épuissée, si ceux-ci, ne
cotoyaient
pas de purs joyaux, preuves d'un talent inaltéré
toujours
apte à nous surprendre et nous envoûter en
quelques
secondes.
Etonnant donc, de voir coexister au sein de cet album le plus
audacieux et le plus convenu, le meilleur et peut-être le
pire.
A travers les titres Avant
que l'ombre, Porno...Graphique ou Nobody knows,
Laurent Boutonnat livre parmi ses plus belles partitions.
Certains titres démontrent d'une volonté de
s'ouvrir ou plutôt s'entrouvrir vers d'autres univers
musicaux (Fuck them all
et son pont "rap", le très électro Peut-être toi)
D'autres titres, aux tonalités très
"Boutonnesques" n'en demeurent pas moins réussis et
efficaces (L'Amour n'est
rien...).
Et il y a des faiblesses. Aime
considéré par beaucoup comme une
resucée de
chansons d'Alizée et surtout, trop de ballades soporifiques
au
goût de déja entendu.
A la première écoute de l'album, beaucoup
affirmèrent qu'aucun titre ne surpassait les autres. Les
plus
opitmistes y voyaient alors chaque titre comme un single et un
succés potentiels. Les plus pessimistes concluaient qu'il
n'y
avait aucun tube potentiel sur cet album. Quelques années
après,
nous
savons qui avait raison...
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Un anonyme
le 31/01/24 à 11:56