Le moins que l'on puisse
dire est que Mylène aura fait son retour 2008 avec
un
single
déroutant.
Un titre
électro qui
décoiffe et surprend.
Un
texte
bref et volontairement redondant (ce qui ne lui
enlève
en rien qualité ou sens -
LIRE NOTRE ANALYSE DES PAROLES DE DEGENERATION)
et une
chanson
dépourvue de la structure classique couplets / refrains.
L'arrivée de ce nouveau single va être
associée aux
premières fuites sur le net, fuites qui vont se multiplier
pendant l'exploitation de l'album
Point
de Suture.
Deux extraits de
Dégénération
ainsi que la pochette du single sont mis en ligne sur le site musicme
le samedi 07 juin. Chacun pense
alors découvrir un couplet et le "pont" de la
chanson.
Mieux (ou plutôt pire !), dans la nuit du 13 au 14 juin,
quelques jours avant la date officielle (le 19 juin)
annoncée
pour la mise en radio et en téléchargement du
single, le
site ecompil (site de téléchargement d'Universal
Music)
propose pendant quelques heures
Dégénération
en téléchargement. Le single sera ensuite
retiré
et le site Universal Music inaccessible plusieurs jours. Une belle
surprise pour les fans mais une surprise probablement moins
agréable pour Mylène et son staff car les jours
suivants
les fichiers mp3 s'échangeront
illégalement
au-delà du cercle des fans ce qui diminuera
considérablement les chiffres de
téléchargements (qui resteront
néanmoins excellents).
L'accueil chez les fans est plutôt
mitigé.
Mylène
qui n'aime pas le tiède a du être ravie.
Guère
d'indifférence, d'indécision.
C'est l'adhésion ou le rejet.
Un titre tellement surprenant que beaucoup sont initialement
persuadés
d'avoir alors écouté un remix et non la version
originale.
Les médias sont
partagés sur ce titre souvent qualifié de
"dancefloor".
"Var Matin" met en avant "un titre assez efficace avec son piano
électrique un peu rêche et sa rythmique big beat,
d'où les exégètes déduisent
un possible
virage "électro" de leur diva rouquine. "Faut
qu'ça
bouge" intime la chanteuse avec une voix qui évoque
curieusement
Catherine Ringer ("faut qu'on s'mouve")."
"Télé Star" trouve dans
Dégénération
(comme pour
C'est dans
l'air) "des rimes faciles aux relents no future un brin
benêts."
Pour le quotidien suisse "Le Matin", "avec ses beats glacés
eighties tout droit sortis d'un vieux Depeche Mode,
"Dégénération" prouve qu'à
défaut
d'être chez Björk on n'est pas non plus chez
Céline
Dion."
"Dégénération" ouvre l'album "Point de
Suture" et
selon "Le Monde" "donne le ton électro-pop d'une partie du
disque
avec pour mot d'ordre "faut qu'ça bouge" avec "des
arrangements
minimalistes, dans une sécheresse de ton à
laquelle il
faut s'acclimater."
Constat assez proche pour "Le Figaro":
"Dégénération" donne "la
tonalité du
disque: rythmique puissante, voix très en avant, texte
imperturbablement farmérien."
Cette chanson rappelle
Psychiatric, Agnus Dei, Effets Secondaires...
C'est cependant la première fois que
Mylène
décide de
mettre en avant un titre aussi peu commercial en le
choisissant pour
devenir un single et à fortiori le premier single, celui qui
doit
"lancer" l'album.
Un choix audacieux démontrant avant tout que
Mylène
privilégie à présent les
choix
artistiques au
commercial ou marketing pur.
Mais aussi, la mise en exergue d'un
message
fort à
travers ce choix. (
cf à nouveau l'analyse de la
chanson)
Comme pour les albums précédents (
Innamoramento en
1999
et
Avant que l'ombre...
en 2005), on peut noter que
le premier
single extrait ne représente pas la tonalité
musicale
dominante de l'album.
Point
de Suture sera un album essentiellement up
tempo mais pas électro pour autant.
On retrouvera en fait
tous les
styles musicaux (pop, rock, ballades) qui ont
émaillé la
carrière de Mylène avec, certes, de petites
touches
électro ici ou là plus marquées
qu'auparavant.
Dégénération
va avoir du mal à séduire un
large
public.
Il sera
numéro
1 du top
téléchargements
(avec
le record historique de téléchargements pour la
première semaine - 4 998 en trois jours - on n'ose imaginer
ce que cela aurait
été sans les fuites) et numéro 1 du
top singles
(avec également le meilleur
démarrage
pour un single en 2008 avec 27 400 exemplaires !) mais, pendant une
semaine seulement pour chacun,
avant de
connaître une
chute rapide et irréversible.
Au final, il se sera vendu environ 45 000 exemplaires des
différents supports commercialisés (un cd single,
un cd maxi et un maxi vinyle -
LE REFERENTIEL DES SUPPORTS DEGENERATION)
et plus de 17 000
téléchargements légaux auront
été comptabilisés.
Un
succès mais
pas un tube.
Les radios n'auront guère aidé en ne diffusant
que très peu le titre.
Mylène ne défendra pas ce single en
télévision, ne l'ayant même jamais
interprété
à ce jour.
On peut également se demander si le choix en premier single
de
Dégénération qui
n'aura pas trouvé l'écho
probablement
escompté auprès du grand public n'a pas
altéré les ventes de l'album
Point de Suture sur
ses
premières semaines.
Les pochettes des différents supports sont
illustrées par
une photo
inédite de Simon
Hawk (alias John Nollet, photographe, coiffeur
attitré et ami proche de Mylène depuis des
années) qui
va
faire
réfléchir les fans comme rarement
une photo
l'avait fait auparavant.
Après le single
Rêver
en 1996 et la photo de Karl
Dickenson, c'est la deuxième fois que Mylène
apparaît entièrement nue sur la pochette d'un
support.
Beaucoup ont suggéré que cette photo
évoque à la fois "Le violon d'Ingres" de
Man
Ray mais aussi la pochette du single
L'histoire
d'une fée
c'est....
Concernant la cicatrice, on observe que l'on peut lire les
lettres IY'H, ou plus exactement
IY/H ce qui
signifie en
hébreux "Avec la volonté de Dieu".
Une autre référence ou influence potentielle:
Il s'agit d'une photo de
Sophie
Ristelhueber.
"Sophie Ristelhueber accomplit dans ses travaux un retour au
« monde du
réel ». La confrontation avec le terrain et ses
territoires cicatrisés
est vécue par l'artiste comme un engagement complet. Son
travail entier
est compris dans une série d'expéditions avec ce
que cela implique de
préparation minutieuse et réfléchie,
d'organisation humaine et
matérielle. A l'heure où les secousses du monde
sont souvent reçues
comme des
war game ou des
reality shows,
l'expérience de
terrain est ainsi la condition d'une pratique du regard
profondément
originale. Par son implication extrême, Sophie Ristelhueber
rend
visibles pour nous les cicatrices et les ruines : celles des corps
comme celles des territoires. Bien éloignés du
travail d'un reporter
photographe qui courrait après les images choc des
catastrophes ou des
conflits, la prise de risque, l'engagement personnel, sont ici
l'occasion d'un exercice de la trace délicat mais puissant."
(source:http://seminaire.photo.ens.free.fr)
Cette photo évoquerait les conflits en Cisjordanie. Le
thème du single
étant "faites l'amour pas la guerre...", cela rend la
référence encore plus évidente.
merci à Myange pour son com sur ce site
Une découverte
étrange faite par des fans fin 2008 en faisant
un petit montage photo: