La pochette du nouvel album de Mylène, Désobéissance
séduit
mais intrigue également. Analyse.
Les journalistes se sont penchés sur le sujet comme de
nombreux fans et ont essayé de décrypter cette
pochette
(avec la photo de Jean-Baptiste Mondino) et d'y trouver des sens
cachés.
Nous vous invitons à lire les différents articles
déjà publiés sur ce thème :
Les
symboles cachés de la pochette de son nouvel album /
lefigaro.fr
On
a traqué les messages cachés sur la pochette
de Désobéissance / 20minutes.fr
Les secrets cachés de la pochette
d'album Désobéissance / purecharts
Les-messages-caches-sur-la-pochette-de-l-album
/ virginradio.fr
Tous les secrets cachés dans la
pochette de son nouvel
album Désobéissance / gala.fr
Les-secrets-de-la-pochette-de-son-nouvel-album
/ femmeactuelle.fr
Voici une synthèse des ces différentes analyses
avec également d'autres pistes de réflexion.
Il s'agit
d'hypothèses et non d'affirmations.
Une pochette
ou (presque) un tableau
On aime surnommer parfois Mylène : la "Reine". En fait,
"l'impératrice" serait peut-être plus
adapté ?
La journaliste Léna Lutaud note dans un article
publié sur lefigaro.fr (le premier sur ce sujet) : "la
chanteuse pose comme dans un tableau qui reprend les codes de ceux
accrochés dans l'un des hauts lieux de pouvoir
napoléonien tel le Château de Fontainebleau. C'est
un grand portrait d'Empire où elle mélange
allègrement les styles."
Mylène aime la peinture (sans oublier qu'elle dessine
également) et peut-être a-t-elle
été inspirée par un tableau pour cette
photo ?
Les références "napoléoniennes"
semblent nombreuses
le rouge Empire (le rideau peut évoquer le manteau
impérial)
le fauteuil XIXè
l'aigle impérial (l'aigle a été
choisi par Napoléon comme emblème du nouveau
régime, le 10 juillet 1804 ; symbole de puissance et de
majesté ; il est associé depuis la plus haute
antiquité aux victoires militaires)
On peut penser plus particulièrement à ce tableau
de Paul Delaroche,
Napoléon
à Fontainebleau, le 31 mars 1814.
Même si au premier coup d'?il on note des
similarités avec la photo de Jean-Baptiste Mondino, tout
semble finalement s'opposer (dans le fond).
Ici, un homme vieilli, dont le visage et le corps semblent
épuisés. Un homme marqué par une
défaite et redoutant ou attendant la chute.
Là, une femme sublime et forte qui semble regarder vers
l'avenir.
D'une même nonchalance émanent d'un
côté une faiblesse et de l'autre la force.
"La force est
féminine"
On pourrait voir en Mylène sur cette photo une
guerrière, une "femme libre" qui "n'a peur de rien".
Une femme forte, une femme de pouvoir : "Les symboles de pouvoir sont
là mais elle les tient à distance. L'arme
rangée dans son fourreau est négligemment
posée par terre" observe "Le Figaro".
"20 Minutes" note également que tous les signes
matériels du pouvoir sont relégués au
second plan : "modestes accessoires entreposés dans
l?atelier d?un peintre, jonchant le sol ou
cachés en partie sous des draps, ils perdent de leur
superbe".
"20 Minutes" établit un lien entre la force que
dégage Mylène qui "trône dans
l'image"et le fémininsme, se référant
également à l'actualité
récente : "dans un contexte post-#MeToo et post-
#BalanceTonPorc, comme un appel à la
désobéissance face à la structure
patriarcale." Et de rappeler que "la chanteuse a
célébré la force des femmes tout au
long de sa carrière."
Un féminisme que l'on retrouvera peut-être dans la
chanson
Get Up Girl
comme le suggère "Pure Charts".
Notons que malgré un look vestimentaire un peu "androgyne",
Mylène est plus que jamais féminine sur cette
photo. On n'est plus à un paradoxe près avec elle.
Et, si la force est féminine, le sabre
déposé à terre pourrait symboliser une
désobéissance sans violence, pacifique. Une
possible référence à la notion de
désobéissance civile dont Gandhi, Martin
Luther-King ou Nelson Madela ont su démontrer
l'efficacité.
Désobéissance
nous met la tête à l'envers
Pour "Le Figaro" : "Les lettres S, A et N sont écrites
à l'envers. En retournant la pochette, cela donne "NASSI".
Là aussi, elle mélange les
références culturelles. En hébreu,
Nassi signifie "président" ou "prince". Sous
Napoléon, c'est le nom du conseil chargé de
gérer les affaires juives. Renverser ces lettres, c'est
également un clin d'?il à l'alphabet
cyrillique et à ses nombreux fans russes."
Le journaliste Fabien Randanne va plus loin et rebondit sur ces
observations du "Figaro"
en extrapolant, non sans une pointe d'humour : "Faut-il y voir une
allusion à Emmanuel Macron, souvent comparé
à l?empereur ? Mylène Farmer ose-t-elle
appeler à la désobéissance civile ? Et
si Nicolas Hulot avait décidé de
démissionner du gouvernement après avoir
découvert cette pochette ?"
Certains fans ont noté qu'en fait toutes les lettres de
"désobéissance" seraient inversées.
La
vanité et autres détails
La
vanité
représentée ici par le
crâne doré sur lequel Mylène pose un
pied interroge.
Rappelons que le crâne est une vanité qui
symbolise le caractère transitoire de la vie humaine.
Pour "Le Figaro", "Mylène Farmer semble défier le
temps et la mort. Comme pour rappeler qu'à bientôt
57 ans, elle est toujours très belle et domine plus que
jamais l'industrie de la musique."
Interprétation similaire pour "20 Minutes" : "Avec ce pied
posé de manière provocatrice sur ce
crâne, elle semble dire à ses
détracteurs qu?il ne faut pas l?enterrer
trop vite et qu?elle est là pour durer."
Au-delà de l'affront à la mort, et si
Mylène voulait aussi s'opposer à la notion du
temps qui s'écoule et dont on ne retiendrait rien. Ne
mettrait-elle pas cette vanité à terre juste par
la pratique de son Art. L'Art plus fort que la mort.
Parmi les autres détails de cette photo, le
rouge du rideau
pourrait évoquer le sang, un thème important dans
l'oeuvre de Mylène parmi d'autres comme justement
la mort (le
crâne) ou les combats (le sabre).
Un fan a mentionné sur notre site une possible
référence au tableau de Fragonard,
Le verrou : "le
drapé gris forme une sorte de phallus : dans le tableau de
Fragonard, les coussins du lit forment un motif similaire, et c'est
voulu par l'artiste."
Pour "Pure Charts" ce rideau rouge derrière
Mylène "pourrait symboliser la scène" (une
idée qui nous plaît beaucoup, en
espérant qu'il va vite s'ouvrir alors !)
L'aigle comme
mentionné plus haut sur cette page, symbole
des victoires militaires semble rangé. Un combat est-il
terminé ?
À partir du XVIIIè siècle
la mouche
(grain de beauté dessiné sur le
visage) va
prendre des significations différentes selon sa
localisation.
Sur la joue (comme pour Mylène sur cette photo), c'est la
galante, celle qui appelle le baiser.
Au final, sur cette photo, Mylène nous apparaît
telle une femme qui n'a plus peur de rien. Et de penser à
ces mots de Feder prononcés récemment en
interview : "Elle est tellement au-dessus. Elle fait ce qu'elle veut !"
Les clins
d'?il
Nombreux ont été ceux qui ont
évoqué les clips
Libertine et
Pourvu qu'elles soient douces en
découvrant cette pochette d'album mais, comme le note la
journaliste du
"Figaro" : "ici on est au XIXe siècle.
Libertine se
situait au XVIIIe."
Mais, après tout, Libertine pourrait-elle être
"ALIVE" au XIXème siècle ? Et de rêver
(encore) secrètement à un clip "Libertine III"...
Parmi les clins d'oeils (possible)
le sabre : le clip
Fuck
them all
Posé au sol, on pense à une partie du texte de
cette
chanson : "Faites l'amour pas la guerre".
le look de
Libertine,
selon 20 minutes, "revisité cette fois avec beaucoup moins
de maquillage"
le rapace qui fait penser au corbeau de
L'autre...
ou au texte de
Pas
d'access : "Rapace / Je m'évade" puis
"Là, je vole / M'affolle / Suis faucon / Je suis birdy".
le crâne (vanité) et le clip
C'est dans l'air
ou le
Tour 2009
"C?est obsédant et inhumain
d?envisager son propre anéantissement et de celui
de ses proches! La représentation de la mort dans
l?art, sous toutes ses formes, aussi bien dans la
littérature, la peinture et la photographie me fascine.
J?adore m?entourer de vanités.
C?est pour moi une façon de supporter
l?insupportable." (Mylène Farmer dans "Paris
Match" le 20 mars 2008).
On espère que Mylène dans de prochaines
interviews nous
dira s'il y a vraiment des sens cachés sur cette pochette.