Bonjour ! Je m'appelle Chloé, j'ai 22 ans et
j'ai eu la chance de rencontrer Mylène Farmer il y a
quelques années au détour d'une rue
vénitienne... Voici le récit de cette fabuleuse
rencontre :
Novembre 2008. Je suis en séjour linguistique d'une semaine
à Venise. Le soleil est au rendez-vous, le froid aussi, et
le retour en France approche à grands pas.
Fin d'après-midi. Avec deux amies, nous décidons
de retourner vers l'auberge où nous logeons,
après avoir visité de nombreuses galeries d'art
et après avoir tenté de sauver un petit pigeon de
l'asphyxie sur la place Saint-Marc.
Sur la route, je me dis que c'est le moment opportun pour trouver des
petits cadeaux souvenirs à ramener à ma famille.
J'arpente alors chaque rue et chaque vitrine à la recherche
des petits masques typiques de la ville. Mes deux amies finissent par
me perdre (enfin, me font clairement comprendre qu'elles en ont marre
de m'attendre !) et continuent leur chemin sans moi. Me rendant alors
compte que je suis seule au milieu des ruelles vénitiennes
et étant tout de même consciente que mon sens de
l'orientation laisse à désirer, je
décide d'abandonner mes recherches afin de rejoindre mes
deux amies que je ne vois déjà plus. Je tourne la
tête à gauche, personne. Je tourne la
tête à droite tout en continuant à
marcher et là...
Mon regard se pose sur un visage ne m'étant pas inconnu...
Celui de Benoît Di Sabatino (et oui, nous sommes en Italie
!). A ce moment-là, mes pieds s'entremêlent, mes
genoux s'entrechoquent, je me dis "Naaan, c'est trop bizarre...", une
jeune fille se cogne à moi et me dit quelque chose que je ne
relève pas.
J'analyse la situation. Le bel homme (il est vraiment très
charmant) se tient debout, une valise à roulettes
à ses pieds, il est face à moi. A sa gauche, se
trouve une jeune fille à laquelle je ne prête pas
vraiment attention. Cette dernière discute, en
anglais, avec une autre dame que je ne vois que de dos. Un long manteau
noir, des bottines vernies noires et surtout...
Une chevelure très rousse coiffée d'un joli
chignon. Je ne titube plus. Je suis figée, le coeur vraiment
très serré et les membres tremblotants.
Je ne sais plus vraiment si je réfléchis
à ce moment-là, mais je m'approche quand
même vers le trio. Tout doucement, sur la pointe des pieds
comme pour ne pas briser cet instant qui me semble décisif.
Je vois le grand Benoît me regarder, il sourit.
Cette chevelure rousse est à un mètre de moi et
je murmure : "Excusez-moi... Vous... Vous êtes bien Myl..."
Pas le temps de terminer ma phrase que cette jolie chevelure rousse se
tourne vers moi pour enfin me dévoiler son visage et me
destiner son plus joli sourire "Euh oui... Oui, c'est bien moi".
Bon, là je me dis que je rêve et que j'ai vraiment
un sérieux problème. Je pleure toute
l'émotion que contient mon corps... Mon plus grand
rêve de gamine est en train de se réaliser, et
à Venise en plus de ça ! Mylène me
prend la main et glisse un mot à la jeune fille avec qui
elle discutait, cette dernière s'éclipse je ne
sais où. Je continue de pleurer, je dis "J'hallucine, ce
n'est pas possible !", Mylène me prend alors dans ses bras
et m'embrasse les deux joues en me disant "Ce n'est pas grave, il ne
faut pas pleurer" (facile à dire !). Elle me dit "C'est
incroyable, vous ressemblez comme deux gouttes d'eau à ma
petite nièce, vous avez les mêmes yeux !".
Finalement, je suis restée environ 20 ou peut-être
30 minutes aux côtés de Mylène qui
m'invitait, de temps à autre, à me blottir au
creux de son cou. Mylène sent merveilleusement bon, une
délicieuse odeur poudrée. Elle est divinement
belle, un brin de maquillage pour souligner ses yeux noisettes, un
soupçon de rouge à lèvres et la frange
toujours impeccable.
Après m'avoir demandé si j'allais un peu mieux,
Mylène s'avance vers son ami, Benoît, et me
présente à lui (il est vrai que nous n'avons pas
vraiment eu le temps de faire les présentations). Sa valise
tombe à la renverse, je me penche pour la redresser et il me
dit "Mais non, ne vous embêtez pas...".
Au même moment, mes deux amies, m'ayant abandonnée
auparavant, débarquent assez brusquement et me crient "Mais
Chloé, tu étais passée où
?" avant de se rendre compte de la personnalité qu'elles
avaient en face d'elles. Gros silence donc...
Puis un énorme éclat de rire
général. Mylène a refusé
que l'on prenne une photo, mais a volontiers accepté de
laisser un petit mot dans mon carnet à dessins,
malgré ma grande difficulté à trouver
un crayon dans mes affaires (trop d'émotions).
Mylène s'est excusée de devoir partir avant de
m'embrasser pour la dernière fois. Elle a salué
mes deux amies et a pris la main de Benoît. Ils se sont
dirigés de l'autre côté de la rue, vers
l'énorme porte en bois d'un bâtiment. Avant d'y
entrer, Mylène s'est tournée vers moi et m'a
adressée, souriante, un signe de la main. Autant vous dire
que je suis restée un long moment scotchée...
"Pour vous Chloé, toute ma tendresse, Mylène
Farmer" reste accroché sur le mur de ma chambre depuis mon
retour en France et les frissons sont toujours présents
quand je me remémore cette impensable rencontre. Ce moment
privilégié restera, je l'espère,
gravé dans ma mémoire pour très
longtemps.
Chloé
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