Mylène Farmer - Dans les rues de Londres

Pour l'ensemble du texte de cette chanson, Mylène pourrait avoir été inspirée par Mrs. Dalloway, le roman de Virginia Woolf publié en 1925 qui décrit le cheminement d'une femme élégante dans les rues de Londres, ses rencontres et ses réflexions sur la vie, l'amour et la mort. Référence également à la vie de l'auteure et sa destinée tragique puisqu'elle mettra fin à ses jours en se jetant dans une rivière après avoir rempli ses poches de cailloux et écrit une lettre à son mari. (plus d'infos sur Virginia Woolf)

Possible influence par ailleurs du journal intime d'Etty Hillesum, Une vie bouleversée dans lequel on peut lire : "Tu essaies de réduire la vie à quelques formules, mais c'est impossible, elle est nuancée à l'infini, ne peut-être ni enfermée ni simplifiée." alors que Mylène écrit de son côté : "Réduire la vie à... / Des formules indécises / C'est bien impossible, elle / Tu vois, se nuance à l'infini".
On retrouve également dans ce roman des formulations similaires à celles utilisées par Mylène :
"Je remets ma vie à plus tard" (" Je remets ma vie à... / Un plus tard" pour Mylène),
"J'ai tout simplement à être, à vivre, à tenter d'atteindre une certaine humanité" ("Pour simplement vivre / Tenter d'atteindre une humanité),
"Tu dois conquérir de petits lambeaux de terre" (Tenter d'a...tteindre une humanité / Des lambeaux de terre").

Enfin, Pierre Reverdy que Mylène affectionne particulièrement pourrait l'avoir inspirée pour une partie du texte.
Ainsi, on retrouve dans le poème Derrière la gare (1917) le vers : "Dans ma tête il y a un monde fou", là où Mylène écrit : "Coule dans ma tête / Un monde fou qui veut naître."
Autre référence avec le poème Histoires, issu du recueil Sources du vent (1929), dans lequel on peut lire: "Une lettre écrite à l'envers / La main qui passe sur ta tête / Et l'heure / Où l'on se lève le matin..." quand Mylène chante : "C'est comme une lettre / Qui s'était écrite à l'envers...".

"Parmi les quinze titres réalisés avec son acolyte Laurent Boutonnat, on retiendra une poignée de belles chansons quand même, comme le lumineux L'Amour n'est rien..., Tous ces combats ou le cafardeux hommage à Virginia Woolf (Dans les rues de Londres). On retrouve alors Mylène Farmer au meilleur de son inspiration, textes touchants, mélodies évocatrices. (Le Journal du Dimanche - Eric Mandel - 10 avril 2005)

"La mélodie de voix emmène les textes sur des musiques (claviers, programmations, guitares) où les ballades dominent agréablement. Se détachent Dans les rues de Londres évoquant l'auteur anglais Virginia Woolf; Avant que l'ombre... au gimmick tenace; la fragile Redonne-moi, la contemplative Derrière les fenêtres ou les entraînantes L'Amour n'est rien... et Peut-être toi." ("Ouest France" - Michel Troadec - 12 avril 2005)

"Trois bons moments: étonnamment réussi, Fuck Them All venge avec rage toutes les femmes sacrifiées sur l'autel de la conquête masculine, Dans les rues de Londres évoque Virginia Woolf avec subtilité et Redonne-moi tisse une toile poétique bienvenue. ("L'Hebdo" - Isabelle Falconnier - 14 avril 2005)

Dans les rues de Londres a été chantée sur toutes les dates du spectacle Avant que l'ombre... à Bercy du 13 au 29 janvier 2006.