Chorégraphe
sur leTour 2009
2010
Vidéo Stade
de France - Bonus "L'esprit du pas"
Je suis le
coordinateur des chorégraphies et aussi
chorégraphe. On travaille ensemble avec Mylène
depuis très longtemps, depuis vingt ans. Tout part d'une
communion, on travaille vraiment l'un avec l'autre, puisque
Mylène a le regard et l'intelligence de vouloir toujours
quelque chose de très précis par rapport
à ce qu'elle veut livrer sur scène.
Mylène
Farmer et Christophe Danchaud (Tour
2009)
Je commence à
travailler avec Mylène seul, trois
à quatre semaines, tous les deux. J'intègre ses
chorégraphies puisqu'il va falloir que je les retransmette
aux danseurs plus tard.
Et puis, on fait d'abord une audition. Il va falloir qu'on choisisse
des danseurs et, qu'elle choisisse des danseurs surtout. Et
voilà, nous avons choisi huit danseurs qui allaient faire la
tournée indoor et puis, deux autres jeunes filles, plus pour
le outdoor.
Et puis, je pars à New York pour apprendre aux danseurs tout
ce qui va se passer sur scène, en tout cas une grosse,
grosse partie. Et là, on travaille huit heures par jour
toute la semaine et, on danse, on transpire. On travaille, on
travaille, on répète. Donc, les pas sont
intégrés, on va dire.
Et puis, vient le moment où Mylène doit voir la
façon dont j'ai mis en place les choses. Elle va me donner
son avis sur ce que j'ai fait moi personnellement, si il y a des
petites choses à changer.
Et puis, le moment arrive où elle va s'intégrer
dans la chorégraphie. Donc, c'est toujours un petit moment
d'émotion pour moi car c'est le moment où moi je
me retire, où je deviens le spectateur de tout ce travail.
Et, j'adore toujours le moment où, au début,
Mylène s'intègre avec les danseurs parce que tout
le monde est très à l'écoute des
autres, tout le monde s'observe un petit peu et, c'est un moment
très particulier dans les répétitions
et, qui sont des moments assez forts.
Très vite
d'ailleurs, il y a une énergie
incroyable. Encore une fois, Mylène était
très heureuse de l'équipe. Quelque chose est
sorti en plus au départ qui a fait que Mylène
s'est sentie relativement bien, vite. Et, les danseurs
étaient très avec elle. Et, on a pu exploiter
d'une façon un peu plus forte les chorégraphies.
Je suis l'oeil de la chorégraphie parce que dans la danse
les choses peuvent se décaler, ça peut aller
très vite donc, je suis là pour faire
répéter les danseurs. Même si
l'amusement arrive et, même si d'un seul coup les choses sont
plus légères, de ramener tout le monde au vrai
sens du mouvement. Il faut beaucoup de rigueur d'abord pour apprendre
la danse parce que quand on commence jeune, on travaille beaucoup le
corps avec une rigueur absolument phénoménale.
Donc, la discipline du corps, on l'a. Après, retenir les
pas, c'est comme un musicien : une fois qu'on sait jouer de la guitare
ou faire du vélo, on sait pour la vie. Donc, on a une
mémoire comme ça qui est automatique. Les pas
s'intègrent dans notre corps et restent pour longtemps. Sur
la tournée, la discipline va être dans la
répétition mais, après, nous sommes
là aussi pour vivre et nous amuser.
La routine est
impossible avec Mylène puisqu'elle est dans
un mouvement perpétuel. C'est quelqu'un qui crée
en permanence, qui pense, qui écrit, qui fait partager sa
création. Et, à partir du moment où
elle donne sa confiance, c'est très intéressant
parce que c'est une artiste avec laquelle on est sans arrêt
en
mouvement même si ce sont des chansons qui ont
été faites il y a longtemps avec des
chorégraphies existantes, tout est remis en cause
à chaque fois. On travaille en collaboration sur les
chansons existantes réaménagées pour
la scène. J'ai des maquettes qui sont
généralement faites par Yvan Cassar avec Laurent.
J'ai un bout à bout de chansons avec toutes les
réorchestrations parce que c'est ça aussi qui
nous pousse. Et là, je dois dire que le travail d'Yvan est
toujours très important mais, aussi pour moi en amont
puisque
c'est par une nouvelle rythmique, un nouvel esprit qu'on va pouvoir
donner une âme à la nouvelle
chorégraphie.
On cherche tous à réinventer les choses, je pense
que c'est très important de ne pas rester sur des acquis et,
là où Yvan est très, très
fort c'est qu'il arrive à attraper des chansons et
à leur redonner des nouvelles couleurs. Ce qui est
très important et, encore une fois qui est la base d'un
énorme travail qui va suivre. Le travail d'Yvan,
là, était très fort parce qu'il nous a
donné des rythmes nouveaux, percutants, un peu plus rock. Je
pense à Sans
contrefaçon par exemple. Il y avait
beaucoup de guitares tout d'un coup. J'étais
frappé qu'on pouvait faire encore quelque chose de
très nouveau avec cette merveilleuse chanson.
Mylène
Farmer - Tour 2009 Sans
contrefaçon
Il y a de l'intelligence
derrière tout ça, ce
n'est pas du pas pour faire du pas. Je pense que Mylène a
besoin de réfléchir au sens du pas et
à l'esprit du pas. L'Âme-Stram-Gram,
c'était une chorégraphie existante que
Mylène avait créé pour le spectacle en
99 qu'il a fallu réadapter un petit peu au départ
puisque la musique avait changé, elle était plus
ryrhmée, plus forte, plus saccadée. Elle a un
esprit chorégraphique, très particulier,
très fort, très carré.
Mylène
Farmer - Tour 2009
L'Âme-Stram-Gram
Je m'ennuie,
c'est Mylène qui a créé
cette chorégaphie qui était parfaitement
adaptée à l'esprit du costume. En fait, elle
avait créé quelque chose d'assez statique mais de
très précis dans les bras, une gestuelle
très, très particulière que je
trouvais très intéressante sur scène
parce que c'était un tableau visuellement où tout
s'intégrait, c'est à dire la
chorégraphie, le costume, la musique où, tout
était très présent. Mylène
a enregistré avec des capteurs sur son corps la
chorégraphie. Je l'ai fait aussi sur d'autres petits
passages. Mais, je n'avais pas la vision d'ensemble et la puissance
scénique que ça a eu à
l'arrivée. Je suis toujours très admiratif de
voir que Mylène peut en amont créer
des choses en sachant, finalement, ce que ça va donner. Elle
visualise très bien les choses, et, elle est capable d'en
parler de façon très claire.
Mylène
Farmer - Tour 2009 Je
m'ennuie
Et puis, il y a aussi
d'autres choses où Mylène
me demande de créer moi-même quelque choses. Elle
a envie d'être surprise par une autre gestuelle. Laurent m'a
demandé de créer un moment de
chorégraphie. J'ai trouvé intéressant
qu'on utilise les danseurs seuls ce qui est toujours un peu
risqué parce que les gens sont habitués
à voir Mylène danser avec les danseurs et, c'est
rare aussi qu'on donne comme ça un cadeau aux danseurs
d'être seuls sur scène, et, elle nous l'a offert.
J'ai trouvé qu'il s'intégrait bien dans le show.
Tou se liait très, très bien. On a d'ailleurs
travaillé pour que les fins des chansons puissent s'accorder
avec le début des autres. Après, il y a toujours
des petits détails qui changent par rapport aux
entrées en scène, aux sorties de
scène, à la façon dont Laurent va voir
les choses aussi. C'est à dire que si d'un seul coup Laurent
me dit : "Il faut peut-être changer ça",
voilà, tout peut changer. On essaye aussi de comprendre la
personnalité de chacun pour savoir qui, à
certains moments va être plus en avant et puis, plus en
retrait. Et puis, d'autres, à d'autres moments qui viennent
aussi devant. Donc, il y a toute une mise en place qui se fait.
C'est une expérience, encore une fois, très
ludique de se retrouver sur une scène aussi
énorme avec une artiste pareille. C'est otrujours angoissant
d'imaginer son travail dans un stade, où, effectivement les
gans vont avoir une perception beaucoup plus petite des choses. Mais,
on le dépasse puisqu'on est pris dans un tourbillon que
Mylène nous insûfle. Le décor
était fait d'une façon que nous étions
très, très proches d'elle. On était
dans un cocon, on était pris dans quelque chose de
très rond, comme dans une bulle. Ca a
été un choc en tout sens. Ils ont
adoré évidemment d'être sur
scène avec Mylène.
Sur ce
spectacle-là, Mylène a eu l'envie de
donner cette chorégraphie (Dégénération,
NDLR) à Nataly Aveillan.
C'était bien qu'il y ait des yeux différents.
C'est une chorégraphie qu'elle a faite d'une
façon remarquable. Il y avait des poses assez lascives. Et
puis, à côté, d'avoir cette
chorégaphie comme ça qui tendait à
aller vers le contemporain, ça apportait un nouveau souffle.
Du coup, il y avait beaucoup d'énergie entre ce que
crée Mylène, ce que moi je peux apporter aussi et
Nataly Aveillan.
Oui, le cercle qui monte, avec Mylène, à la fin,
la fumée. Il y a beaucoup d"éléments.
D'abord, il y avait des images très fortes de Alain Escalle.
Et puis, Laurent (Boutonnat, NDLR) avait l'envie de mettre beaucoup de
lasers. C'était
très impressionnant ce tableau parce qu'il y a tellement de
choses, il est très riche, très fort. Tout
ça faisait un bloc, un bloc d'énergie.
Mylène
Farmer - Tour 2009Dégénération
C'est dans l'air,
c'est une chanson déjà
extrêmement dynamique et très forte, avec un
rythme très particulier. C'était la chanson
absolument idéale pour clore le spectacle parce qu'il y a un
sentiment de fête et que ça s'intégrait
bien dans le fait que les danseurs puissent être sur
scène avec les choristes, avec les musiciens qui descendent.
Toute la troupe entoure Mylène pour fêter cette
fin de spectacle.
Mylène
Farmer - Tour 2009
C'est dans l'air
Je les aime tous
beaucoup parce que on a beaucoup travaillé
et transpiré ensemble donc, ce sont des souvenirs
très forts. J'ai le souvenir d'un garçon comme
Kyle avec une énergie très forte, très
masculine. Myte, Maria, les deux jeunes filles qui ont fait
la tournée, une précision incroyable. Il y a
Victor que j'adore aussi. Reed et Cris que je trouve absolument
incroyables. Mike qui nous a beaucoup fait rire et qui bosse comme un
dingue.
Esther et Johanna (les choristes, NDLR) sont là depuis
longtemps aussi. Elles ont envie de participer d'une façon
ou d'une autre à la chorégraphie. Tout
ça fait qu'il y a une ambiance très
particulière. Tout ça est fait de
feu, donc, c'est passionnant. Il y a une part d'amusement qui
est très importante au bon esprit de la troupe.
Je pense qu'ils
ont une passion pour Mylène. Lorqu'ils communiquent, il y a
quelque chose de très spécial. Elle est
très tendre avec eux.
Tous les gens ont leur
importance et, comment ne pas parler de tous les
techniciens, de tous les gens qui travaillent pour le
bien-être des artistes mais aussi qui font que ce specatcle
existe, et que Mylène qui est le pilier central de tout
ça soit soit au maximum de son bien-être, de sa
faculté d'artiste.