Pour
moi, Libertine
c'est un peu l'équivalent, par exemple de Like a virgin
de Madonna. C'est une génération de fans qui
avait un
message, je trouve, féministe et vindicatif à un
moment
où il avait un écho concret. À
l'époque, la
provocation avait presque des fins politiques alors qu'aujourd'hui la
provocation, elle a plus des fins commerciales ou de buzz. Et je trouve
que Mylène Farmer ou Madonna ont toujours eu l'art de
mêler le buzz et le vrai fond du message politique.
C'est quelqu'un qui paraît totalement inaccessible mais qui
en
même temps sait toujours, je trouve, dans sa musique, dans
ses
textes, parler avec poésie d'un contexte qui est toujours
très en phase avec la vie des gens. Et c'est ça
que je
trouve très très fort.
Autant il y a eu Michael Jackson qui a amené la notion de
court-métrage en terme de musique. Mais, Mylène
Farmer
est l'artiste française qui a fait des clips hallucinants.
Donc,
ça reste quelqu'un qui est une
référence
là-dedans et quelqu'un qui a su toujours et qui sait
toujours se
renouveler.
D'un seul coup, t'arrives avec un titre comme Rêver
et tu te dis : "Non seulement, la fille elle peut te faire remuer sur
une piste de danse et, en même temps, elle peut te tirer les
larmes en trois secondes sur un titre comme ça.
Mylène Farmer, c'est toujours aujourd'hui l'artiste
française féminine qui est vraiment culte. C'est
un
emblème. Mylène Farmer, à chaque
album, il y a son
identité qui est le fil conducteur mais il y a aussi
toujours
une recherche de nouveautés. Je ne sais pas si
après
Mylène Farmer on aura des artistes qui pourront avoir le
même impact lié à la rareté
et au
côté très énigmatique
qu'elle peut avoir.