Feder - Interview - "Var Matin" - 26 avril 2024
Interview sur les remixes d'Optimistique-moi et de Désenchantée réalisés par Feder pour l'album Remix XL.
Var Matin : Comment as-tu été amené à travailler sur cet album de remix ?
Feder : Avec Mylène, l'expérience qu'on a eue sur Désobéissance nous a rapprochés. On est devenus amis, on va dire. Et là, quand enfin elle a eu ce projet, elle m'a contacté, d'abord dans l'idée de remixer Optimistique-moi. J'ai pris ce titre et je l'ai transformé en mode afro-house. Mylène aime beaucoup cet univers, mais je pense qu'elle ne s'attendait pas à ça. Et je crois que ça lui a donné l'idée de me confier Désenchantée par la suite.
Optimistique-moi, c'était un morceau qui te parlait ?
Il est moins connu, c'est sûr. Au téléphone, j'ai eu un fou rire avec Mylène, je lui ai dit que je ne comprenais pas la production. Pour faire une proposition, il fallait que je puisse enlever beaucoup de choses et ne garder presque que sa voix. Elle m'a répondu qu'il n'y avait pas de problème, que je pouvais faire ce que je voulais. Je me suis même permis d'enlever ses paroles du premier couplet pour mettre une voix un peu arabisante à la place, puis j'ai tortillé tout ça dans tous les sens. À distance, on a fait des allers-retours pour des modifications et c'était bon. Je crois qu'il y a eu plus de discussion sur Optimistique-moi que sur Désenchantée, en fait.
C'est pourtant l'un des plus grands hits de son répertoire...
Oui, et je suis content parce qu'on a eu un très bon accueil à la sortie du remix. Rebotini avait terminé le sien en premier. Je n'ai pas voulu l'écouter pour ne pas avoir de références en tête. Mylène m'a juste demandé quelque chose de nouveau, que les DJs pourraient jouer. Je n'ai pas tout gardé là non plus, j'ai refait des accords, rajouté des motifs... Il fallait que j'apporte ma patte. Depuis quelque temps, je joue le morceau dans mes sets et il provoque de vraies réactions positives.
Ça prouve aussi que les frontières entre les genres musicaux n'existent plus trop ?
Voilà, on prend beaucoup plus de directions différentes maintenant. Le rap a pris une place importante alors qu'il était un peu "interdit" dans un mix avant. Même chose pour les chansons françaises. Quand tu tournais à l'étranger, ça ne parlait pas aux gens. Aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, il peut se passer un truc quand tu mets Mylène Farmer ! Mes copains Mont Rouge ont remixé Ella, elle l'a de France Gall, et ça marche très bien.
Tu as le sentiment d'avoir été "adopté" par les fans de Mylène Farmer ?
Oui, je crois, depuis Désobéissance. Ça me fait énormément plaisir parce que faire cet album, c'était un rêve, et je ne devais pas le foirer, ça aurait pu aussi très mal se passer. Mais j'ai préféré y aller dans une forme d'innocence. Ce métier est bourré de surprises, je fais des rencontres inimaginables. Quand ça arrive, j'essaie de ne pas me laisser gagner par la timidité ou l'émerveillement pour être le plus naturel possible.
Depuis tes débuts, tu as atteint 1,3 milliard de streams. Que t'inspire ce chiffre ?
Wow... Je ne surveille pas forcément les stats tout le temps. Quand j'ai atteint les 100 millions, c'était déjà comme si j'étais sur la Lune. L'idée, c'est surtout de continuer à faire de la musique qui me plaît. Et peut-être qu'un jour, d'autres titres "péteront". En tout cas, il n'y a pas du tout d'usure. Quand je vois tous ces métiers où tu trimes... Nous, on est là pour faire kiffer les gens.