IAO : Avant tout,
dites-nous en quoi consiste votre métier ?
Gérard Simon : Un directeur photo est, pour faire court, la
personne responsable de la plastique de l'image. La
lumière, le cadre, la façon dont ça
s'imprime sur la pellicule : voilà mon travail.
IAO :
L'essentiel se fait au moment du tournage ou en amont ?
Gérard Simon : Les deux. On lit le scénario ou le
story-board. Puis on fait des repérages avec le
réalisateur. Il indique, à peu près,
dans quels décors, dans quels axes il va tourner. Et il
évoque les lumières qu'il souhaite
avoir. A partir de là, je prends en charge
l'éclairage pour être prêt le
jour du tournage, ou la veille pour ce que l'on appelle des
"prélight" lorsque ce sont de gros décors. On
dispose alors les projecteurs avec l'aide des
électriciens.
IAO : Donc ça
relève essentiellement des lumières ?
Gérard Simon : Oui. Et du cadre, quand c'est moi
qui tiens la caméra.
IAO : Quelle ambiance de
lumières souhaitait Laurent Boutonnat pour Sans contrefaçon
?
Gérard Simon : La référence de
départ pour ce clip, c'était "Le petit
cirque" de Fred, une bande dessinée assez noire, assez
sinistre, qui correspondait assez bien à Sans contrefaçon.
IAO : C'est le
troisième clip de Mylène auquel vous avez
participé ?
Gérard Simon : Oui, j'avais fait les deux
précédents, Libertine
et Tristana.
IAO : Quelles
étaient les références choisies pour
ces deux clips ?
Gérard Simon : Pour Libertine, les
références étaient clairement
cinématographiques : "Les duellistes"
de Ridley Scott et "Barry Lindon" de Stanley
Kubrick. Laurent voulait des éclairages à la
bougie, très dorés, et une ambiance
très froide pour le duel au petit matin. Pour Tristana,
c'était un curieux télescopage : la
trame narrative de "Blanche-Neige et les sept nains"
mêlée à l'univers
du "Docteur Jivago" de David Lean.
IAO : Comment
êtes-vous arrivé dans
l'équipe Farmer / Boutonnat ?
Gérard Simon : J'avais rencontré
Laurent sur le tournage d'une toute petite
publicité qu'il réalisait pour un
événement qui avait lieu à la Grande
Halle de la Villette à Paris. Je ne me souviens plus de ce
que c'était précisément
(silence). Ça s'appelait FIT, je crois. Ce sont
les producteurs de ce spot, avec qui j'avais
déjà travaillé, qui lui avaient
suggéré mon nom. C'était un
tout petit spot qui n'a nécessité
qu'un seul jour de tournage.
IAO : C'était
quand ? Gérard Simon : Je ne sais plus exactement. Mais
Laurent avait déjà tourné les deux
premiers clips de Mylène.
IAO : En arrivant sur Libertine,
avez-vous été étonné par
les moyens déployés pour un simple 'clip' ?
Gérard Simon : Un peu oui. C'était
Noël pour moi qui venais du doc (rires). J'ai
été surpris que Laurent tourne non seulement en
film, mais en 35mm et en vrai cinémascope. Le
cinémascope, c'était la
première fois pour moi. C'était
étonnant dans la mesure où, à
l'époque, on avait déjà la
possibilité technique de faire quelque chose qui
apparaîtrait comme du format scope à la
télévision. Donc ce n'était
pas nécessaire. Mais j'ai rapidement compris que
la volonté de Laurent, c'était de faire
plus qu'un clip. C'était de
réaliser un vrai 'bout' de long métrage.
IAO : Vous avez
trouvé cela mégalo ?
Gérard Simon : Avec le recul, non parce que Laurent a une
qualité que j'ai rarement retrouvée
depuis : un vrai savoir-faire, une aisance assez virtuose avec
"l'outil cinéma". Il travaille très
vite, il sait ce qu'il veut et met en place ses plans
très rapidement. C'est vrai qu'il y
avait beaucoup de moyens sur ce clip, mais pas tant que ça ;
il y avait surtout beaucoup de détermination et
d'aisance. Je dirais même une sorte de malice ;
Laurent était très habile à utiliser
des systèmes dont il savait que ça ferait
"opulent" à l'image.
IAO : Vous avez un
exemple précis ?
Gérard Simon : J'ai un souvenir pour Tristana, clip dans
lequel il y avait pas mal de poursuites en forêt. Et bien,
ça n'a été tourné
quasiment que sur un seul travelling. Laurent a fait installer 15 ou 20
mètres de rails et il a utilisé les quatre sens
du travelling vers les quatre points cardinaux. Et il a eu raison !
Rien ne ressemble plus à un coin de forêt sous la
neige qu'un autre coin de forêt sous la neige. Nul
besoin de faire 100 mètres pour défaire le
travelling et en refaire un autre plus loin. Tout est très
malin chez Laurent. Il a un œil. C'est un vrai
scénographe. Cela permettait à
l'époque de faire des clips longs relativement
rapidement.
IAO : Vous dites que
"avec le recul", vous ne trouvez pas ses clips
mégalo. Cela signifie qu'à
l'époque, vous pensiez qu'ils
l'étaient ?
Gérard Simon : Au début de
l'aventure Libertine,
quand on m'a donné le budget du film,
ça me semblait énorme.
IAO : On parlait de
2millions de francs (300 000 euros) je crois…
Gérard Simon : Il me semble qu'on
m'avait dit 1,7 million, mais sincèrement, je ne
m'en souviens pas. En tout cas, c'était
colossal. Le temps de tournage aussi était hors du commun -
4 ou 5 jours, ce qui était assez considérable
pour un clip.
IAO : Vous avez
retrouvé les mêmes temps de tournage pour Tristana
et Sans
contrefaçon ?
Gérard Simon : Oui, sensiblement. Tristana
c'était peut-être encore un peu plus long parce
qu'il y avait des problèmes de logistique. On
tournait sur le plateau du Vercors enneigé et certains
endroits n'étaient accessibles qu'avec
des tout petits véhicules tout terrains, des Poncins ; il
fallait donc transporter tout le matériel ainsi.
IAO : Où a
été tourné Sans
contrefaçon ?
Gérard Simon : Dans le Cotentin, sur une plage, pas
très loin de Cherbourg.
IAO : Et Libertine ?
Gérard Simon : Dans deux châteaux de
Seine-et-Marne. L'essentiel a été
tourné à Ferrières-en-Brie, mais pour
la scène de la salle de bains, nous sommes allés
à Brou-sur-Chantereine.
IAO : Ils ont
loué deux châteaux pour le clip ?!
Gérard Simon : Oui. Mais ce n'est pas extravagant
vous savez. Reconstituer le décor en studio aurait
coûté beaucoup plus cher.
IAO : J'ai
l'impression que Libertine
vous a plus touché que les deux clips qui ont suivi ?
Gérard Simon : C'est le premier. C'est
aussi celui qui a le plus surpris et le plus marqué
à l'époque. Et je lui dois beaucoup
quant à ma carrière. Dès que les gens
ont vu Libertine,
ils ont cherché à savoir qui était le
directeur photo et ça m'a apporté
beaucoup de travail.
IAO : En participant
à Libertine,
aviez-vous le sentiment de participer à quelque chose
d'important ?
Gérard Simon : Oui. Je sentais qu'on allait en
parler. Pas forcément de la chanson, mais du clip,
ça oui !
IAO : Pourquoi ne plus
avoir travaillé avec Mylène et Laurent
après Sans
contrefaçon ?
Gérard Simon : En fait, ce dernier tournage a
été assez fastidieux.
C'était en décembre. Il faisait
très froid et très humide. Il y avait, en outre,
et je ne sais plus pour quelles raisons, des temps d'attente
considérables. Tout cela rendait tout le monde un peu
grognon, y compris moi. L'ambiance
n'était pas aussi bonne que sur les deux autres
tournages. Avec le recul, je me dis que c'est
peut-être moi qui avais mauvais caractère.
IAO : Vous
n'avez donc pas souhaité poursuivre cette collaboration
?
Gérard Simon : Non, ce sont eux qui ne m'ont pas
rappelé.
IAO : Ce que vous avez
regretté ?
Gérard Simon : Oui. J'ai été
déçu de ne pas faire la suite de Libertine
; je me suis senti un peu dépossédé.
Et puis, j'aurais aimé retravailler avec Laurent.
C'est un réalisateur formidable pour un directeur
photo. C'est quelqu'un qui est très
soucieux de la plastique de ses films. Ce qui n'est pas
toujours le cas en France où la considération
pour notre métier n'est pas toujours pleine. On a
ici une vision très conceptuelle des choses. Du coup, on a
parfois affaire à des réalisateurs
hésitants, maladroits ou désemparés,
comme s'il leur manquait une aisance à
'spacialiser' leur mise en scène. Ce n'est pas le
cas de Laurent qui est quelqu'un de très
décidé. Il est vraiment très habile
avec ce que j'appelle la "mise en place", la construction des
plans, à un point que j'ai rarement vu.
IAO :
Déplorez-vous qu'il ait, pour l'instant,
mis davantage ce talent au service de clips que de longs
métrages ?
Gérard Simon : Je pense que Laurent a souffert ici du
syndrome "nouvelle vague" qui veut que les réalisateurs
écrivent eux-mêmes leurs scenarii et montent
eux-mêmes leurs films, même en terme de production.
Pour moi, il est un merveilleux metteur en scène comme il y
en a eu dans le système Hollywoodien de la grande
époque des studios; des réalisateurs à
qui on donnait des scenarii très aboutis en sachant
qu'ils allaient en décupler les
qualités. Je pense qu'il manque à
Laurent un bon scénario et un bon producteur pour que le
souci esthétique qui est le sien soit moins envahissant.
IAO : Ça va
peut-être arriver avec Jacquou
le croquant ?
Gérard Simon : Je ne sais pas si c'est une bonne
idée parce que c'est un remake d'une
série télé. Est-ce que le
scénario sera bon ? On verra...
IAO :
Qu'avez-vous pensé de Giorgino ?
Gérard Simon : Je ne l'ai pas vu. Je me souviens
que Laurent en parlait déjà sur le tournage
de Sans
contrefaçon ; il avait d'ailleurs
souhaité la présence d'une roulotte
baptisée "Giorgino" sur le clip.
J'ai le souvenir que, quand il me parlait de ce projet de
long métrage, il n'était pas question
que Mylène en soit l'actrice.
C'était vraiment un pur projet de
cinéma, très personnel.
IAO : Pourquoi a-t-elle
eu le rôle finalement alors ?
Gérard Simon : Je n'en sais rien.
Peut-être que c'était plus facile
de trouver des financements avec le nom de Mylène
Farmer au
générique.
IAO : Pensez-vous
qu'elle aurait pu avoir une belle carrière
d'actrice ?
Gérard Simon : Je ne sais pas. Je ne l'ai jamais
vue jouer la comédie.
IAO : Mais vous avez
capté son image. Vous avez pu vous rendre compte de son
impact à l'écran...
Gérard Simon : Oui, elle est jolie, elle a un beau visage,
très fin, avec une belle structure et une très
belle peau. Tout cela la rend très photogénique
(silence). J'avoue être troublé car je
n'ai jamais envisagé Mylène comme
comédienne pour une raison toute bête : elle a
toujours cultivé un style unique, on l'a toujours
vue avec ses cheveux rouges. Et, pour moi, une actrice, c'est
l'inverse ; c'est quelqu'un qui endosse
des personnages, des identités très
variées, un caméléon.
IAO : Malgré
leurs objectifs premiers, Laurent et Mylène ont finalement
plus réussi dans la musique que dans le
cinéma...
Gérard Simon : Oui. Et là encore, je pense que
Laurent a des talents non exploités. L'autre jour,
j'écoutais un disque d'Arvo
Pärt, et je me disais que ça collait assez
à son univers. Il pourrait être un grand
compositeur, notamment pour le cinéma.
IAO : Quand vous parliez
avec lui, compreniez-vous qu'il ambitionnait plus une
carrière dans le cinéma que dans la musique ?
Gérard Simon : Ah oui clairement !
C'était un vrai passionné de
cinéma. J'ai en mémoire un voyage en
voiture, de nuit, entre Paris et le Cotentin. Il y avait Laurent, son
assistant François Hanss, qui est d'ailleurs
réalisateur dans une seconde équipe sur Jacquou le croquant,
et moi. On n'a
parlé que de cinéma pendant tout le trajet, et en
particulier de David Lean qui était l'idole de
Laurent et François à
l'époque, et sans doute encore
aujourd'hui. Moi, un peu moins. On citait des exemples de
plans, de cadrages, la façon dont il filmait.
C'était une sorte de quiz constant sur la
façon dont ses films étaient tournés.
J'ai trouvé cela extrêmement brillant.
Un voyage d'adorateurs, mais avec beaucoup de pertinence et
d'humour. Laurent et François ont beaucoup
d'humour et peuvent être très moqueurs ;
lorsqu'ils sont en association, ils ont l'ironie au
bord des lèvres.
IAO : Ce qui va
à l'encontre de l'image
d'artiste torturé, reclus dans son manoir, que
l'on peut avoir parfois de Laurent...
Gérard Simon : L'homme que vous me
décrivez là n'est pas celui que
j'ai rencontré. Il avait toujours
l'œil malin, qui frisait un peu, il
était très proche des gens, il était
totalement décontracté, ravi de tourner.
IAO : Vous semblez avoir
été plus marqué par Laurent que par
Mylène...
Gérard Simon : Vous savez, je n'étais
qu'un technicien de l'équipe, donc
j'étais bien plus en relation avec Laurent. Et
puis, je n'ai eu que de bons rapports avec lui.
Même sur le tournage de Sans contrefaçon
dont je vous peignais tout à l'heure une ambiance
un peu grognonne. J'ai eu quelques soucis avec ce que
j'appellerais une mauvaise organisation du tournage qui
faisait qu'on attendait beaucoup que Mylène soit
prête. Mais jamais aucun problème avec Laurent.
IAO : Quelles
étaient vos relations avec Mylène ?
Gérard Simon : Autant Laurent ne m'a jamais
semblé énigmatique, autant Mylène
reste un mystère pour moi. C'est
quelqu'un qui semblait fuir les rapports. Je me souviens
d'un déjeuner lors du tournage de Sans contrefaçon.
J'étais en face de Mylène ; Zouc
était à côté. Avec Zouc, la
conversation était assez simple ; on parlait de tout.
Mylène, c'était tout
l'inverse. Dès qu'elle sentait
qu'on allait susciter ou réclamer une
réaction un peu personnelle, qu'une question
était trop précise, ça
s'arrêtait par une pirouette, par une petite
plaisanterie.
IAO : Vous mettez cela
sur le compte d'une paranoïa par rapport aux
médias ?
Gérard Simon : Non. On était entre nous sur un
bout de table. Il n'y avait pas d'oreilles
vagabondes. Disons simplement qu'avec Mylène, ce
qu'on appelle des ‘small talks', les
petites conversations de tous les jours, c'était
possible, mais ça n'allait pas au-delà.
Dès lors qu'on entrait dans le domaine de la
confidence ou même de la discussion un peu fondée,
on sentait une barrière.
IAO : Le syndrome star ?
Gérard Simon : Pas du tout ! Je n'ai jamais senti
aucun rapport hiérarchique de ce genre avec
Mylène. Elle était accessible, proche des gens,
souriante, agréable, douce, gentille. Mais elle
était dans sa bulle. Pas exemple, on a
évoqué avec Laurent la présence du
singe qu'ils avaient dans leur appartement. Je n'ai
jamais pu en parler avec Mylène.
IAO :
L'avez-vous vue évoluer au fil des trois tournages
alors qu'elle devenait célèbre ?
Gérard Simon : Non, pas vraiment. J'ai seulement
le souvenir que sur Sans
contrefaçon on l'a beaucoup
attendue...
IAO : Vous voulez dire
qu'elle jouait un peu la diva ?
Gérard Simon : Non... Je crois que
c'étaient des problèmes
d'organisation au niveau maquillage, coiffure ou autre
chose... Mais ce qui est sûr c'est que le
fait d'attendre ainsi alors qu'on devait tous se
lever très tôt pour être prêts
à tourner à une certaine heure - les
conditions climatiques restreignant considérablement la
plage horaire pendant laquelle on pouvait obtenir une
luminosité suffisante - cela a
créé une mauvaise ambiance dans
l'équipe. Mais, encore une fois, je ne sais pas si
c'était dû à
Mylène ou à une mauvaise organisation.
IAO : Mylène
s'est-elle plaint de ces conditions climatiques ?
Gérard Simon : Non. Elle est très facile
à tourner. J'ai par exemple le souvenir que,
sur Libertine,
elle s'était mise nue avec une aisance qui
m'avait étonné. Il est
fréquent qu'on limite
l'équipe de tournage et qu'on ferme
strictement les accès au plateau dans ces
moments-là. La production a organisé un plateau
réduit, mais sans plus, sans la paranoïa nerveuse
qui existe souvent dans ces cas-là.
IAO : Comment
réagissez-vous au fait qu'un magazine comme le
nôtre vous contacte au sujet de clips que vous avez
tournés voilà près de vingt ans ?
Gérard Simon : Je suis étonné et
amusé. Je suis venu par curiosité. Ceci dit, je
sais qu'il existe un réel mythe autour de
Mylène. Mais je ne le comprends pas bien parce que, moi,
j'ai rencontré une fille toute simple et gentille,
facile à travailler, et pas une star dans sa tour
d'ivoire.
IAO : Vous
n'avez pas du tout senti ce qu'elle allait devenir ?
Gérard Simon : Absolument pas.
IAO : En fait, vous
imaginiez plus une brillante carrière pour Laurent que pour
Mylène ?
Gérard Simon : Oui, mais c'est normal, il est plus
proche de ma "boutique" (sourire). Je me rappelle que quand
j'ai fait le clip Etienne
de Guesch
Patti, j'étais sûr qu'ils ne
feraient pas un sou avec, et ça a été
un
tube ! (rires) La chanson, ce n'est pas mon domaine. La
rencontre avec Laurent m'a fatalement plus marqué
; tout d'un coup, j'avais en face de moi un
très jeune réalisateur qui me subjuguait par son
aisance et sa sûreté. C'est, je crois,
ce qui m'a le plus bluffé quand on a fait Libertine ensemble.
IAO : Avez-vous revu
Mylène ou Laurent depuis Sans
contrefaçon ?
Gérard Simon : J'ai croisé Laurent par
hasard dans la cour des studios Barrandov à Prague,
lorsqu'il tournait Giorgino.
Moi
j'y faisais une publicité.
IAO : Avez-vous
parlé ? Avez-vous envisagé une
éventuelle collaboration dans le futur ?
Gérard Simon : Oui, nous avons parlé, et Laurent
m'a montré une partie des décors de son
film. Nous n'avons pas envisagé de
collaboration...