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Mylène Farmer - Interview - JT de 20 heures - France 2 - 14 juin 2009








Mylène est l'invitée en direct du JT de 20 heures de France 2, le dimanche 14 juin 2009. Alors en tournée, elle a regagné la capitale pour être présente sur le plateau du journal entre deux concerts à la Halle Tony Garnier de Lyon. 


Laurent Delahousse : Bonsoir Mylène Farmer. Merci d'être avec nous.
Mylène Farmer : Bonsoir. C'est moi qui vous remercie.


J'ai cru comprendre depuis quelques années maintenant, que vous n'aimez pas du tout ce type de rendez-vous, en direct, une interview, comme ça à la télévision...
Je les crains plus que je ne les aime pas mais j'ai plus de facilité sur scène, j'avoue, devant 12 000 personnes que dans un journal.


C'est de la timidité ?
Probablement.


Probablement... Pourtant, effectivement, vous vous exprimez sur scène depuis des années, c'est là où vous vous retrouvez le mieux finalement
C'est une immense liberté, une communion avec le public et ça m'est plus facile en effet.


Diffusion d'un extrait du concert, C'est dans l'air.


Alors, comment vous les vivez ces retrouvailles, dix ans après, avec votre public ?
C'est incroyable, c'est la chance de retourner en province puisque je l'avais non pas boudée mais, j'avais présenté un spectacle à Bercy et la structure scénique était telle qu'on est resté à Paris parce qu'on ne pouvait pas voyager avec toute la scène...


... et là, ce spectacle, on le retrouvera également en Belgique, en Suisse et puis à Moscou, St Pétersbourg...
et ensuite au Stade de France en septembre.


Mylène Farmer JT de 20 heures France 2 14 juin 2009


Comment vous expliquez cette relation si particulière que vous avez avec ce public... vous ne cherchez peut-être pas à l'expliquer ? 
J'ai du mal à trouver les mots, à trouver une réponse. Est-ce que c'est, je ne sais pas, une sincérité de ma part, mais encore, je ne pense pas que ça explique les choses.


Quand on dit de vous que vous êtes mystérieuse, douce, sombre, fragile, il y a plein de choses, il y a un peu tout et son contraire parfois. Lequel de ces qualificaifs vous sied le mieux ?
Je prendrais douce, j'espère et sombre à la fois. Quant au mystère, vous savez, je crois que c'est plus une discrétion de ma part... (long silence)


Une discrétion de votre part ! Et puis également une grande séductrice pas toujours discrète sur scène, effectivement, ça aussi, c'est une clé, également...
Ça fait partie de moi également.


Ou alors je me suis trompé...
Non ! Ce sont autant de facettes qui nous composent, en tout cas, nous, les femmes.



Et puis, une émotion, toujours. Quand vous interprétez Ainsi soit je..., c'est un titre que tout le monde connaît, version piano, comme ça, très proche du public, vous êtes parfois au bord des larmes, de cette émotion... 
Oui, tout en larmes même. J'ai d'abord la chance d'être sur scène avec Yvan Cassar qui est un immense pianiste et interprète et, puisque j'écris moi-même mes textes, ce sont autant d'émotions qui sont miennes et que je partage après avec le public.
Mais, en tout cas, je ne m'empêche pas de pleurer, ni de rire, ni de rien d'ailleurs ; c'est vraiment un sentiment de liberté totale sur scène.


Je vous trouve plutôt souriante, ce soir en tout cas. On dit souvent de vous que vous êtes sombre, que vous êtes parfois tellement accablée par la douleur du monde...
Je crois que tout être est accablé par la douleur du monde, quand on voit le journal et ce qui le compose, c'est difficile, c'est douloureux. Maintenant, plus sombre qu'une autre, je ne sais pas. Mais habitée par certaines choses sombres, oui.


Est-ce que parfois, Mylène Farmer, malgré ce public, malgré tout cela après toutes ces années, elle se sent un peu seule ? La solitude, c'est parfois agréable, puis parfois c'est douloureux ou pas ?
Mais là encore, je n'ai pas l'impression d'être très différente de la plupart des gens. Je suis quelqu'un de relativement solitaire mais qui a un grand, grand besoin de l'autre. Est-ce qu'on en souffre ? Oui, bien sûr. Est-ce que l'idée de quitter ce public, de quitter la scène m'angoissent? Terriblement, chaque soir. On a toujours l'impression que c'est la dernière fois et, ma foi, que sera demain ?


Vous me tendez justement une petite perche. Est-ce qu'on pense quand on fait une tournée comme celle-là - il a fallu attendre dix ans - à celle d'après ? On l'envisage ? On y pense ?
Moi, je vis vraiment autant que faire se peut le moment présent ; ce n'est pas toujours facile. Mais là, pour le coup, c'est une source d'angoisse pour moi que de se projeter dans l'avenir, donc, j'essaye de ne pas y penser, parce que ce serait vous mentir que dire... Parfois, ça m'effraie un peu...


On est obligé d'y penser. On est obligé aussi de se dire parfois il est possible que ça s'arrête, qu'à un moment donné on passe à autre chose.
Probablement un jour, mais je le déciderai en tout cas. Là, je serai maître de mon avenir, si je puis dire.


La musique. On voit des clips souvent étonnants, des spectacles hallucinants. Vous avez d'autres envies ou pas ? Ou pour le moment, vous vous concentrez là-dessus et puis peut-être autre chose, plus tard ?
Je suis tout à fait dans ce que je fais actuellement. J'ai toujours des désirs de cinéma parce que j'ai une passion pour le cinéma.


On le voit dans vos clips avec Laurent Boutonnat depuis des années...
Entre autre, oui. J'adore le cinéma, vraiment. J'ai un projet de film. Est-ce que ce film existera, je laisse pour le coup le...


... suspense ...
Le suspense, oui.


Vous savez qu'il y en a beaucoup beaucoup en tout cas qui sont derrière leur écran et qui y pensent déjà peut-être, alors, on ne va aller trop loin et garder le suspense. Merci beaucoup !
C'est moi, merci !


Belle tournée à vous. Et puis voilà, en direct tout se passe bien, vous savez, tout va bien et j'étais ravi de vous recevoir.
Moi aussi. Merci beaucoup.


Et puis belle tournée à vous. Et puis, on n'attendra pas, j'imagine, dix ans avant de vous revoir
Et venez me voir, ce serait très, très gentil...


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