Interview enregistrée sur le tournage du clip
Désenchantée
en février 1991 et diffusée pour la
première fois le 07 avril 1991 sur M6.
Laurent Boyer : Qu'est-ce que
vous préparez ici ?
Laurent Boutonnat : On a une scène avec tous les figurants,
avec
Mylène. C'est un raccord en fait sur ce petit monticule.
Nous,
on est derrière avec la caméra et on va faire
brûler des pneus pour avoir une grosse fumée
noire, pour
être raccord avec l'usine d'hier où il y avait le
feu. Ils
sont sensés s'échapper de l'usine, et ils vont
descende
de cette petite colline pour courir dans cette immense plaine, vers
rien.
Ça sera
le dernier plan du clip ?
C'est l'amorce des dernier plans en fait. C'est le premier plan
où ils s'échappent de cette 'prison-usine' pour
partir
dans la plaine. Et, après, on a plusieurs plans à
faire
de leurs visages qui courent...
Ça a
été un bonheur pour toi d'avoir cent figurants,
des jeunes hongrois comme ça ?
Oui, oui,
c'est formidable !
C'est pas trop difficile
à gérer ?
Non, non parce qu'il y a une équipe très solide
qui tient
bien tout ce monde là, et ils ont des têtes
extraordinaires en plus. Et, il y a une chose de formidable ici, c'est
qu'ils sont... qu'ils jouent bien. C'est même pas jouer
d'ailleurs parce que ça leur plait de faire ça,
donc,
c'est presque naturel.
Oui, c'est
peut-être mieux que des comédiens. Ils ne
surjouent pas.
Oui ! C'est impossible les comédiens, c'est impossible...
Ils
ont quelque chose de naturel et, comme ils n'ont jamais fait
ça
de leur vie, ils ont une espèce de maladresse qui est
formidable. Parce que ça donne l'impression qu'ils ont fait
ça toute leur vie, que ce sont de grands professionnels.
T'as voulu tourner ici,
ça
s'appelle la Puszta, c'est la plaine hongroise... c'est quelque chose
d'énorme, c'est à dire que le ciel se rejoint
avec la
terre.
Absolument, c'est à dire que la Hongrie est un pays plat
où il n'y a que des plaines. Et tout le centre de la Hongrie
c'est ça : sur des centaines et des centaines de
kilomètres avec : rien. Et, c'est très
impressionnant.
Surtout avec la neige, on a l'impression que le ciel et la terre se
rejoignent et que...il n'y a rien. C'est le néant
et, c'est
beau.