"En 20 ans de
spectacles, c’est la 1ère fois
qu’on envahit une salle pas prévue pour
ça." Malgré ce challenge, Michael Drieberg,
l’organisateur des deux shows suisses de Mylène
Farmer, reste serein quant au montage de la structure d’un
coût d’un million de francs.
20 Minutes : Michael,
comment s'est déroulé le montage ?
Michael Drieberg : Ça nous a pris 10 jours. Nous nous sommes
occupés des gradins de 8000 places, des bars, de
l'agencement du backstage ou des rideaux de 18m de haut. Ils ne sont
pas là que pour faire joli. On voulait que les gens se
sentent comme dans un cocon, comme dans une vraie salle de spectacle et
pas dans une halle d’exposition. Et, évidemment,
c’est aussi pour l’acoustique même si
avec les 8000 personnes dans les gradins le son sera
déjà bien absorbé.
Le montage s'est
effectué en deux temps...
C'est inhabituel. On a dû préparer le terrain en
amont en calculant par exemple au laser les point d’accroche
de la scène. Ainsi, quand toute la structure arrive, deux
jours avant le premier concert, les techniciens savent exactement
où la poser.
Palexpo est une halle
d'exposition et non une salle de spectacle. Quelles ont
été les contraintes ?
Il y a pas mal de surprises. Certains points on les connaissait.
D’autres on les a découvert petit à
petit. Comme par exemple l’impossibilité
d’utiliser les lumières de la halle. Ce sont des
spots qui mettent un certain temps pour s’allumer. Ce qui
veut dire que quand on les éteint on ne peut pas les
rallumer directement. Niveau sécuritaire, ce n’est
pas bon. Donc, on a tout dû éclairer avec
d’autres projecteurs. Et pour les utiliser il faut une
structure. Et pour accrocher cette structure à 20m de haut
il faut des grues. On doit aussi installer les toilettes, tirer de
l'eau chaude pour les douches, préparer un restaurant en
backstages pour 400 personnes. D’ailleurs, pour ce point, on
a dû installer des extracteurs d’air pour que
l’odeur de la nourriture ne se répande pas dans la
salle.
Produire deux concerts de
Mylène Farmer à Palexpo, c'est un pari
risqué financièrement ?
Le risque était surtout lié au coût des
gradins. Sans eux, impossible d’atteindre la
qualité d’écoute requise pour ce type
de concert. Cette structure représente un surcoût
de 600'000 francs. Conséquence, le prix de la place assise
est plus élevé comparativement à la
France. Par contre, le tarif des places debout est identique
à celui pratiqué en France.
Que pensez-vous de tout
le mystère qui entoure Mylène Farmer ?
On a dit au début que c’était un
argument marketing. Mais comme ça fait trente ans que
ça dure, c’est devenu une marque de fabrique.
C’est aussi une manière de préserver la
magie de son show. Le secret, c’est aussi sa façon
de vivre. Elle vit cachée. Elle
n’apparaît jamais dans la presse people.
En tant qu'organisateur,
ce secret vous a-t-il causé des soucis ?
C'est cauchemardesque même! Surtout en 2009, au Stade de
Genève. C’était le premier show de sa
tournée des stades. Aucune photo ne devait filtrer, y
compris pendant ses répétitions. Avec une grue,
on a dû occulter les fenêtres de
l’hôtel qui jouxte le stade de la Praille pour que
personne ne puisse prendre de photos de la scène. On avait
aussi des agents de sécurités sur le toit du
stade.
Comment
résumeriez-vous son show Timeless ?
Mylène, il faut l’avoir vu une fois sur
scène. Ce n’est pas que de la musique mais tout un
univers. C’est un spectacle futuriste, en avance
technologiquement. Les gens seront surpris.