Mylène Farmer - Influences - Tour 1996
La Naissance de Vénus est un tableau de Sandro Botticelli, peint vers 1485 et conservé aux Offices de Florence.
Botticelli y représente la déesse du Temps recouvrant d'un manteau Vénus, déesse de l'amour, de la beauté, de la fertilité et de la mer dans la mythologie gréco-romaine.
Vénus sort des eaux, debout dans la conque d'un coquillage géant dans une pluie de roses.
Vénus est entourée sur sa droite par Zéphyr Dieu du Vent et sa femme Chloris qui ont poussé Vénus jusqu’au rivage grâce à leur souffle et sur sa gauche par Hora, une des quatre déesses du Temps qui tient dans ses mains un grand habit afin d'en vêtir Vénus encore dénudée.
Vénus symbolise la douceur, la fragilité et la beauté à l'état pur.
Ce tableau est une allégorie (c'est-à-dire la représentation d'idées abstraites sous forme de figure humaine ou animale, ou d’objets symboliques) de la pureté.
Influence confirmée par Mylène :
"Pour moi, c'est l'évocation de la naissance et de la pureté comme la Vénus de Botticelli." (France Soir - 30 mai 1996)
Poème de Portia Nelson, cité dans Le livre tibétain de la vie et de la mort de Sogyal Rimpoché
"Je descends la rue...
Il y a un trou profond dans le trottoir :
Je tombe dedans.
Je suis perdu...je suis désespéré.
Ce n’est pas ma faute.
Il me faut du temps pour en sortir.
Je descends la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir :
Je fais semblant de ne pas le voir.
Je tombe dedans à nouveau.
J’ai du mal à croire que je suis au même endroit.
Mais ce n’est pas ma faute.
Il me faut encore longtemps pour en sortir.
Je descends la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir :
Je le vois bien.
J’y retombe quand même...c’est devenu une habitude.
J’ai les yeux ouverts.
Je sais ou je suis.
C’est bien de ma faute.
Je ressors immédiatement.
Je descends la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir :
Je le contourne.
Je descends une autre rue... "
Il n'est pas étonnant de retrouver un extrait de cet ouvrage souvent cité en interview par Mylène en 1995 / 1996 comme source d'influence profonde sur sa création mais aussi sur sa vie.
"J'oserais dire, par hasard, ma route a croisé un auteur, Sogyal Rimpoche, une philosophie, Le livre tibétain de la vie et de la mort. Ce n'est pas tant le bouddhisme qui m'attire que les mots, les images, le réconfort. L'idée que, pour apprivoiser la vie, il faut d'abord accepter la mort." (L'Express - 02 novembre 1995)
L'impermanence - Extrait des Essais de Montaigne Livre I, Chapitre XIX
"Il n'est place sur terre où la mort ne nous puisse trouver;
nous pouvons tourner sans cesse la teste ça et là comme en pays suspect...
En quelque manière qu'on se puisse mettre à l'abri des coups,
je ne suis pas homme qui y reculasse... Mais c'est folie d'y penser y arriver...
Ils vont, ils viennent, ils trottent, ils dansent, de mort nulles nouvelles.
Tout cela est beau.
Mais aussi quand elle arrive, ou à eux, ou à leurs femmes, enfants et amis,
les surprenant à l'improviste et sans défense, quels tourments, quels cris, quelle rage,
et quel désespoir les accable !...
Pour commencer à luy oster son plus grand avantage contre nous,
prenons voye toute contraire à la commune.
Ostons luy l'estrangeté, pratiquons-la, accoustumons-la,
n'ayant rien si souvent en la teste que la mort...
Il est incertain où la mort nous attende, attendons-la partout.
La préméditation de la mort est préméditation de la liberté...
Le savoir mourir nous affranchit de toute subjection et contrainte."
La notion d'impermanence renvoie aussi directement à nouveau à l'ouvrage de Sogyal Rimpoché :
"J’ai tiré grand profit d’une lecture bouleversante, un ouvrage de Sogyal Rinpoché, Le livre tibétain de la vie et de la mort. J’y ai appris quelques mots-clés comme "impermanence". L’idée que pour apprivoiser la vie, il faut d’abord accepter la mort. Celle aussi qu’il y a une vie après la mort. Si on les reçoit plein pot, ces idées-là font office de détonateur. Et lorsqu’on les digère, on sent en soi une énergie nouvelle." (Ciné Télé Revue - 26 novembre 1996)
L'impermanence est directement évoquée dans le premier couplet de la chanson Vertige sur l'album Anamorphosée :
Rain, nudité / Nuit sois plus lente / Délivrante /
Rain, volupté / Impermanente l'existence /
Vois comme la vie est éphémère / Comme les nuages /
Juste un passage / Une goutte d'eau nécessaire / Au voyage