Mylène Farmer - Influences - Tour 89
Il est situé dans le comté du Wiltshire au Royaume-Uni et composé d'un ensemble de cercles concentriques de menhirs aux origines variées. Le caractère majestueux du site lui a valu d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Sa construction s'est étendue de 3000 ans à 1600 ans av. J.-C.
L'ensemble du site de Stonehenge et le cromlech d'Avebury, à une quarantaine de kilomètres au nord, sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco dans un ensemble intitulé "Stonehenge, Avebury et sites associés".
Référence confirmée par Gilles Laurent, co-concepteur du spectacle.
"Ce n'était pas vraiment un cimetière. On est partis de photos de Stonehenge que j'avais trouvées - des pierres en ruine, mystérieusement agencées, véritable observatoire des planètes, qui raconte les hommes face au temps. On y trouvait une liaison symbolique évidente avec l'idée maîtresse des saisons et du temps qui passe. Que cela ait revêtu des habits de cimetière au final, c'est une dérive, sans doute, mais qui raconte aussi 'le temps assassin' dont parle L'Horloge. La mort a toujours été une attirance très profonde, tant chez Mylène et Laurent que chez moi." (IAO - 2006)
"Une gouvernante chargée de l’éducation de deux petits orphelins est sujette à des apparitions et se persuade que les enfants, Flora et Miles, en sont également les victimes. Grâce à Mrs Grose qui a connu les précédents occupants, elle identifie un homme et une femme, un valet et la gouvernante précédente, tous les deux décédés. Elle en conclut qu’il s'agit de leurs spectres qui rôdent autour des enfants…
Ce conte de Noël noir peut se lire comme une histoire de fantômes qu'une éducatrice attentive veut éloigner de la compagnie de deux enfants innocents ou comme le récit d’une détraquée qui, confinée dans une endroit isolé et à qui on a confié une charge trop lourde, pète les plombs et se monte un scénario à la hauteur de ses inhibitions et de ses propres peurs.
C'est aussi une illustration du désarroi, de la fragilité de l'adulte confronté à l’enfant, à son innocence supposée, à l’absence de repères pour interpréter leurs comportements, leurs silences, grillager des conduites déviant de la norme (le contexte est celui de l'époque victorienne).
C'est aussi bien une mise en cause de la parole de celui qui parle, une incitation à remettre en cause la véracité des faits proposés et une mise en doute par là même de la parole de l’auteur. Si la narratrice ment, si elle est folle, l’auteur qui la met en scène ment peut-être aussi. Lui aussi fait surgir des êtres, il fait croire à leur existence, il monte de toutes pièces des histoires entièrement fabriquées pour faire peur et émouvoir. La leçon de Heny James est peut-être celle ci : méfiez-vous des éducateurs de toutes sortes qui, en voulant vous éloigner d’un mal arbitraire, vous y précipitent ; sachez que les auteurs qui vous racontent des histoires censées vous édifier, des histoires à dormir debout, vous mentent en livrant leurs rêves hantés dans la nuit de mots." (critiqueslibres.com)
Référence confirmée par Gilles Laurent, co-concepteur du spectacle.
"On avait, avec Laurent, une fascination commune pour une certaine littérature, qu'on pourrait illustrer par Le tour d'écrou. Un roman angoissant et tragique, à la fin obscure, que beaucoup de cinéastes ont vainement essayé de restituer. Il s'agit de l'histoire d'une hantise qui touche un enfant. Le visuel du spectacle de Mylène a très naturellement été imprégné par cette littérature du XIXème, morbide, effrayante et romantique. Mais je ne sais pas trop ce qui en est resté dans le spectacle, au final." ( IAO - 2006)
L'univers du célèbre réalisateur britannique, Alfred Hitchcock le maître du suspense, a été source d'inspiration pour l'affiche des concerts du Tour 89.
Référence confirmée par Gilles Laurent, co-concepteur du spectacle.
"L'affiche illustre un monde fermé, rendu mystérieux par la brume, auquel le commun des mortels n'a pas forcément accès, et dont Mylène est le gardien. Elle invite le public à y entrer, à la manière d'un Hitchcock nous disant : "C'est ici que tout a commencé, entrez, je vais vous expliquer comment c'est arrivé..." (IAO - 2006)
La séance photos pour l'affiche a été réalisée par Marianne Rosenstiehl à l'automne 1988.
Laurence Olivier tient également le rôle principal d'Hamlet prince du Danemark.
Ce film a remporté quatre Oscars en 1948 dont ceux de meilleur film et meilleur acteur pour Laurence Olivier mais aussi le Lion d'Or à la Mostra de Venise.
Extrait du film dans lequel Hamlet fait face au spectre de son père (c'est d'ailleurs la voix de Laurence Olivier enregistrée et diffusée au ralenti qui est utilisée pour la voix du spectre).
Extrait de la pièce de Shakespeare :
Hamlet, Acte I, Scène 5
"Let not the royal bed of Denmark be
A couch for luxury and damnèd incest.
But howsoever thou pursuest this act,
Taint not thy mind, nor let thy soul contrive
Against thy mother aught. Leave her to heaven
And to those thorns that in her bosom lodge
To prick and sting her. Fare thee well at once.
The glowworm shows the matin to be near,
And 'gins to pale his uneffectual fire.
Adieu, adieu, adieu. Remember me."
L'introduction de Libertine dans la version du Tour 89 intègre cette tirade de Hamlet. Il s'agit plus précisément de la voix de Laurence Olivier dans le film qu'il a réalisé en 1948.
"Entrer en scène sous un masque n'est pas un mensonge : c'est le plus souvent le seul moyen de tout dire sans offenser la pudeur ni trahir les secrets qu'il faut respecter" (Lanza del Vasto, extrait de L'apprentissage de la ville, Luc Dietrich)
"L'oubli c'est le sommeil de nos douleurs"
Deux citations de Luc Dietrich ouvrent et concluent le programme des concerts (rédigées de la main de Mylène) :
En 1989, Mylène cite souvent Luc Dietrich en interview parmi ses écrivains favoris.
A noter que Mylène reprenait déjà les mots de Luc Dietrich de la seconde citation du programme avant même le début du Tour 89 dans une interview à OK ! le 20 février 1989.
"Entre la tristesse et rien je choisis la tristesse"
William Faulkner est un écrivain américain né le 25 septembre 1897 et mort le 6 juillet 1962.
Citation extraite du roman Les palmiers sauvages paru aux Etats-Unis en 1939.
Dans sa version originale : "Between grief and nothing, I will take grief."