Mylène Farmer - Influences - Rêver (Texte)
Boris
Vian (sous le pseudo Vernon Sullivan) J'irai cracher sur vos tombes (1946) |
Mylène Farmer
- Rêver (1995) |
"J'irai cracher sur vos tombeaux N'est pas le vrai n'est pas le beau" |
Pierre Reverdy Recueil Plupart du temps (1915-1922) Poème Dans le monde étranger |
Mylène Farmer
- Rêver (1995) |
"De loin je revois ton visage Mais je ne l’ai pas retrouvé Disparaissant à mon passage De la fenêtre refermée Nous ne marcherons plus ensemble" |
"A quoi bon abattre des murs Pour y dresser des sépultures A force d'ignorer la tolérance Nous ne marcherons plus ensemble" |
Pierre Reverdy Recueil Poèmes en prose (1915) Poème Esprit pesant |
Mylène Farmer
- Rêver (1995) |
"Il est allongé et il
dort. C'est un corps mort. Un dernier rayon éclaire son
visage calme où brillent des dents sans éclats.
Les heures sonnent doucement autour de sa tête; il ne les
entends pas. De temps en temps un rêve passe comme un nuage
où se mêlent les gravures du fond. A droite dansent quelques flammes qui n'iront pas plus haut, et si les bras se lèvent ils touchent le plafond. Des hommes sans existence réelle soupirent dans les coins et tous les livres entr'ouverts sont tombés un à un<br> sur le tapis déteint. Le silence, le calme, le sommeil qui descendent aussi lentement que la nuit." |
"Sa vie ne bat plus que d'une aile Dansent les flammes, les bras se lèvent Là où il va il fait un froid mortel" |
Pierre Reverdy Poème Poème |
Mylène Farmer
- Rêver (1995) |
"La neige tombe Et le ciel gris Sur ma tête où le toit est pris La nui Où ira l'ombre qui me suit A qui est-elle Une étoile ou une hirondelle Au coin de la fenêtre La lune Et une femme brune C'est là Quelqu'un passe et ne me voit pas Je regarde tourner la grille Et le feu presque éteint qui brille Pour moi seu Mais là où je m'en vais il fait un froid mortel" |
"Sa vie ne bat plus que d'une aile Dansent les flammes, les bras se lèvent Là où il va il fait un froid mortel Si l'homme ne change de ciel Pourtant j'ai rêvé..." |
Pierre Reverdy Recueil La lucarne ovale (1916) Poème Toujours là |
Mylène Farmer
- Rêver (1995) |
"J'ai besoin de ne plus me voir et
d'oublier De parler à des gens que je ne connais pas De crier sans être entendu Pour rien tout seul Je connais tout le monde et chacun de vos pas Je voudrais raconter et personne n'écoute Les têtes et les yeux se détournent de moi Vers la nuit Ma tête est une boule pleine et lourde Qui roule sur la terre avec un peu de bruit Loin Rien derrière moi et rien devant Dans le vide où je descends Quelques vifs courants d'air Vont autour de moi Cruels et froids Ce sont des portes mal fermées Sur des souvenirs encore inoubliés Le monde comme une pendule s'est arrêté Les gens sont suspendus pour l'éternité Un aviateur descend par un fil comme une araignée Tout le monde danse allégé Entre ciel et terre Mais un rayon de lumière est venu De la lampe que tu as oublié d'éteindre Sur le palier Ah ce n'est pas fini L'oubli n'est pas complet Et j'ai encore besoin de me connaître" |
"Les anges sont las de nous veiller Nous laissent comme un monde avorté Suspendu pour l'éternité Le monde comme une pendule Qui s'est arrêtée" |
Pierre Reverdy Recueil Les Ardoises du toit (1918) Poème Ronde nocturne |
Mylène Farmer
- Rêver (1995) |
"Le timbre vient de loin Les mondes se rapprochent Sur les bords du clocher des étoiles s'accrochent Dans le coin des cheminées fument Ce sont des bougies qui s'allument Quelqu'un monte Les cloches vont sonner Un nuage en passant les a fait remuer A présent on a l'habitude Personne n'est plus étonné Les yeux mesurent l'altitude Où vous êtes placé Un cœur libre s'est envolé On peut encore choisir sa place Où l'on pourrait se reposer Après avoir longtemps marché Plus bas il reste une surface Dans la nuit On écoutait Serait-ce lui A l'horizon sans bruit quelqu'un montait au ciel L'escalier craque Il est artificiel C'est une parabole ou une passerelle L'heure qui s'échappait ne bat plus que d'une aile" |
"Sa vie ne bat plus que d'une aile Dansent les flammes, les bras se lèvent Là où il va il fait un froid mortel Si l'homme ne change de ciel Pourtant j'ai rêvé..." |