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Mylène Farmer - Interview - Bains de Minuit - La Cinq - 06 novembre 1987



  • Date
    06 novembre 1987
  • Média / TV
    Bains de Minuit - La Cinq
  • Interview par
    Thierry Ardisson
  • Fichiers
  • Catégories interviews



Mylène reçoit aux Bains Douches Mylène entourée par le philosophe André Glucksmann et par le chanteur Antoine.


Thierry Ardisson : Toi tu faisais quoi en 68, Mylène ?
Mylène Farmer : Moi j'ai un esprit très individuel aussi mais c'est vrai que Mai 68, je n'ai rien vécu de toute cette époque.


Thierry Ardisson : T'avais quel âge, en 68 ?
Mylène Farmer : J'avais 7 ans ! (rires)

(...)

Thierry Ardisson : Mylène, tu aimes les garçons qui ont les cheveux longs ?
Mylène Farmer : J'aime les hommes qui ont les cheveux fournis ! (sourire)

(...)

Thierry Ardisson : Donc ça te plaît, le style Glucksmann !
Mylène Farmer : Absolument.


Thierry Ardisson : Et le style Antoine ?
Antoine : Je suis un peu dégarni !
Mylène Farmer : (elle éclate de rire) Il a répondu !


Thierry Ardisson propose plus tard l'interview tête à tête avec Mylène Farmer.


Thierry Ardisson : Tu veux qu'on se vouvoie ou qu'on se tutoie ?
Mylène Farmer : Moi j'ai le vouvoiement...C'est une éducation, ça n'a rien d'hautain mais j'avoue que je vouvoie plus facilement, donc on va se vouvoyer. Vous avez le droit de mettre vos lunettes noires, alors. (rires)


Thierry Ardisson : Tu veux que je mette mes lunettes ? Alors on se vouvoie et je mets mes lunettes, d'accord ! Tu as fait une chanson que j'adorais, qui s'appelait "Je suis une catin" (sic)...
Mylène Farmer : C'est "Je suis libertin".


Thierry Ardisson : Ouais, mais y avait "Je suis une catin" dedans !
Mylène Farmer : En exergue, oui.


Thierry Ardisson : Et alors, maintenant y en a une autre, c'est «"Je suis un garçon".
Mylène Farmer : Oui. En fait, ce que j'aurais voulu, c'est être un caméléon.


Thierry Ardisson : Et la prochaine fois, ça va être quoi ? "Je suis un caméléon" ?
Mylène Farmer : Non, c'est dans la chanson, déjà ! "Je suis un garçon/Je suis un caméléon".


Thierry Ardisson : Et la prochaine fois ça va être quoi ?
Mylène Farmer : Il n'y a pas encore de prochaine fois. L'album est en cours de travail, donc j'attends.


Thierry Ardisson : Tu vas pas faire du flamenco ?
Mylène Farmer : Non !


Thierry Ardisson : Je t'ai vue chez Denisot un soir, tu choisissais des photos et tu choisissais exprès des photos avec un mec qui avait des têtes coupées à la main au Vietnam, qui les mettait dans une tombe. C'était sanglant, c'était saignant, c'éaiit violent et tu disais que tu aimais bien ça.
Mylène Farmer : Non... Enfin, je l'ai peut-être dit mais ça, c'est des émissions en direct. Ce que je voudrais dire là-dessus, c'est que j'ai une fascination pour ça et que j'aime ça. Je ne suis ni sadique, ni folle. J'ai une fascination pour ça.


Thierry Ardisson : T'es pas un peu folle quand même ?
Mylène Farmer : Peut-être un peu ! Mais quant à ça : non. J'ai quand même beaucoup de respect. C'est certainement un propos qui a choqué certaines personnes.


Thierry Ardisson : Moi ça m'a pas choqué du tout !
Mylène Farmer : Que je sois attirée par ça, oui certainement. Que j'aime ça, c'est un débat qui est quand même plus complexe.


Thierry Ardisson : Je t'ai vue aux "Oscars de la Mode", tu chantais Déshabillez-moi. T'étais habillée tout en noir et à un moment, y avait une position comme ça, et on voyait que t'avais une petite culotte blanche. C'est fait exprès des trucs comme ça !
Mylène Farmer : Non, je suis désolée ! (rires)


Thierry Ardisson : C'est fait exprès quand même, on met pas une petite culotte blanche quand on est habillée tout en noir !
Mylène Farmer : Comment pouvais-je savoir que le caméraman plaçait sa caméra en dessous ?


Thierry Ardisson : Ah ! Donc il l'a fait exprès ?
Mylène Farmer : Certainement ! (rires)


Thierry Ardisson : Et quand tu lèves les bras à la fin de la chanson et qu'il y a le sein qui tombe, c'était préparé ou pas préparé ? Moi je me demande des trucs comme ça, je suis vachement naïf finalement !
Mylène Farmer : Là, je vous laisse dans le doute.


Thierry Ardisson : Alors j'ai lu une interview dans "Le Matin" où tu disais que t'habitais avec un singe. C'est vrai ?
Mylène Farmer : C'est vrai. C'est un singe, c'est un sajou.


Thierry Ardisson : Ah c'est pas un capucin ?
Mylène Farmer : Sajou capucin, si, si, si ! Et c'est un petit singe qui est grand comme ça (elle montre la taille à l'aide de ses mains), qui a une très longue queue et qui est adorable, caractériel mais que j'aime vraiment beaucoup.


Thierry Ardisson : Et tu disais que tu aimais bien le singe parce qu'il avait quatre mains. Quand on lit des trucs comme ça dans le journal, c'est vachement..... je sais pas, moi ça me choque ce genre de trucs !
Mylène Farmer : (rires) Mais non, parce quand on me pose la question : "Pourquoi aimez-vous les singes ?", c'est vrai que c'est difficile. Ça paraît tellement évident ! C'est vrai que non seulement il a quatre mains, c'est-à-dire qu'il peut vraiment tripoter tous les objets, reproduire tout ce que pouvez écrire, lire... Enfin, c'est assez étonnant mais ce n'est pas que ça. Un singe, c'est fascinant parce que c'est vraiment terriblement proche de l'homme. C'est un mimétisme !


Thierry Ardisson : Sauf qu'il a quatre mains !
Mylène Farmer : Sauf qu'il a quatre mains ! (sourire)


Thierry Ardisson : Donc tu préfères vivre avec un singe qu'avec un homme. Tu vis pas avec un homme, là ?
Mylène Farmer : Non.


Thierry Ardisson : Tu vis toute seule avec ton singe ?
Mylène Farmer : Quand bien même je vivrais, je ne le vous dirais pas !


Thierry Ardisson : Tu me le dirais pas ? Pourquoi ?
Mylène Farmer : Non parce que ça, c'est quelque chose que je tairais.


Thierry Ardisson : Ah bon ?
Mylène Farmer : Oui.


Thierry Ardisson : Tu fais très attention à ta vie privée, tu fais très attention à ton image finalement.
Mylène Farmer : Je sais pas si c'est faire très attention, je crois que je n'ai aucun plaisir à parler de ça, voilà.


Thierry Ardisson : C'est quoi ton plaisir ?
Mylène Farmer : Mon plaisir, c'est de chanter, c'est le cinéma, c'est la musique, c'est la peinture...


Thierry Ardisson : Tu veux faire du cinéma ?
Mylène Farmer : Je ne sais pas. J'aime aller au cinéma dans l'immédiat... Pourquoi pas le cinéma ? Je ne sais pas.


Thierry Ardisson : Et le rêve de ta vie c'est quoi, à part te marier avec moi ?
Mylène Farmer : A part me marier avec vous ? Je sais pas si c'est le rêve de ma vie, mais j'ai très, très, très envie un jour d'élever des singes.


Thierry Ardisson : Ah bon ? Mais c'est sérieux cette histoire de singes, alors !
Mylène Farmer : C'est vraiment sérieux, oui, oui ! Moi j'ai vu un jour un reportage sur Diane Fossey, qui était une femme absolument...


Thierry Ardisson : Oui, bien sûr, qui vivait au Kenya.
Mylène Farmer : Oui, et c'était formidable, voilà. C'est une femme qui m'a donné envie d'élever des singes.


Thierry Ardisson : Et t'as envie d'avoir plein de petits singes chez toi ! Ils se marièrent et ils eurent plein de petits singes !
Mylène Farmer : (elle éclate de rire) Ou des orangs-outans, ou des gorilles.


Thierry Ardisson : Si j'adoptais des singes, tu te marierais avec moi ?
Mylène Farmer : Je vais réfléchir !


Thierry Ardisson : Ben réfléchis ! Merci !
Mylène Farmer : Merci ! (rires)


Source retranscription : Inside Of - Référentiel des télés - Editions Why Not.

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