Mylène reçoit aux Bains Douches Mylène
entourée par le philosophe André Glucksmann et
par le chanteur Antoine.
Thierry Ardisson :
Toi tu faisais quoi en 68, Mylène ?
Mylène Farmer : Moi j'ai un esprit très
individuel aussi mais c'est vrai que Mai 68, je n'ai rien
vécu de toute cette époque.
Thierry
Ardisson : T'avais quel âge, en 68 ?
Mylène Farmer : J'avais 7 ans ! (rires)
(...)
Thierry
Ardisson : Mylène, tu aimes les garçons
qui ont les cheveux longs ?
Mylène Farmer : J'aime les hommes qui ont les
cheveux fournis ! (sourire)
(...)
Thierry
Ardisson : Donc ça te plaît, le style
Glucksmann !
Mylène Farmer : Absolument.
Thierry
Ardisson : Et le style Antoine ?
Antoine : Je suis un peu dégarni !
Mylène Farmer : (elle éclate de rire) Il
a répondu !
Thierry Ardisson propose plus tard l'interview tête
à tête avec Mylène Farmer.
Thierry
Ardisson : Tu veux qu'on se vouvoie ou qu'on se tutoie ?
Mylène Farmer : Moi j'ai le vouvoiement...C'est une
éducation, ça n'a rien d'hautain mais j'avoue que
je vouvoie plus facilement, donc on va se vouvoyer. Vous avez le droit
de mettre vos lunettes noires, alors. (rires)
Thierry
Ardisson : Tu veux que je mette mes lunettes ? Alors on se
vouvoie et je mets mes lunettes, d'accord ! Tu as fait une chanson que
j'adorais, qui s'appelait "Je suis une catin" (sic)...
Mylène Farmer : C'est "Je suis libertin".
Thierry
Ardisson : Ouais, mais y avait "Je suis une catin" dedans !
Mylène Farmer : En exergue, oui.
Thierry
Ardisson : Et alors, maintenant y en a une autre, c'est
«"Je suis un garçon". Mylène Farmer : Oui. En fait, ce
que j'aurais voulu, c'est être un
caméléon.
Thierry
Ardisson : Et la prochaine fois, ça va
être quoi ? "Je suis un caméléon" ?
Mylène Farmer : Non, c'est dans la chanson,
déjà ! "Je suis un garçon/Je suis un
caméléon".
Thierry
Ardisson : Et la prochaine fois ça va
être quoi ?
Mylène Farmer : Il n'y a pas encore de prochaine
fois. L'album est en cours de travail, donc j'attends.
Thierry
Ardisson : Tu vas pas faire du flamenco ?
Mylène Farmer : Non !
Thierry
Ardisson : Je t'ai vue chez Denisot un soir, tu choisissais
des photos et tu choisissais exprès des photos avec un mec
qui avait des têtes coupées à la main
au Vietnam, qui les mettait dans une tombe. C'était
sanglant, c'était saignant, c'éaiit violent et tu
disais que tu aimais bien ça.
Mylène Farmer : Non... Enfin, je l'ai
peut-être dit mais ça, c'est des
émissions en direct. Ce que je voudrais dire
là-dessus, c'est que j'ai une fascination pour ça
et que j'aime ça. Je ne suis ni sadique, ni folle. J'ai une
fascination pour ça.
Thierry
Ardisson : T'es pas un peu folle quand même ?
Mylène Farmer : Peut-être un peu ! Mais
quant à ça : non. J'ai quand même
beaucoup de respect. C'est certainement un propos qui a
choqué certaines personnes.
Thierry
Ardisson : Moi ça m'a pas choqué du tout
!
Mylène Farmer : Que je sois attirée par
ça, oui certainement. Que j'aime ça, c'est un
débat qui est quand même plus complexe.
Thierry
Ardisson : Je t'ai vue aux "Oscars de la Mode", tu chantais Déshabillez-moi. T'étais
habillée tout en noir et à un moment, y avait une
position comme ça, et on voyait que t'avais une petite
culotte blanche. C'est fait exprès des trucs comme
ça !
Mylène Farmer : Non, je suis
désolée ! (rires)
Thierry
Ardisson : C'est fait exprès quand même,
on met pas une petite culotte blanche quand on est habillée
tout en noir !
Mylène Farmer : Comment pouvais-je savoir que le
caméraman plaçait sa caméra en dessous
?
Thierry
Ardisson : Ah ! Donc il l'a fait exprès ?
Mylène Farmer : Certainement ! (rires)
Thierry
Ardisson : Et quand tu lèves les bras à
la fin de la chanson et qu'il y a le sein qui tombe, c'était
préparé ou pas préparé ?
Moi je me demande des trucs comme ça, je suis vachement
naïf finalement !
Mylène Farmer : Là, je vous laisse dans
le doute.
Thierry
Ardisson : Alors j'ai lu une interview dans "Le Matin"
où tu disais que t'habitais avec un singe. C'est vrai ?
Mylène Farmer : C'est vrai. C'est un singe, c'est
un sajou.
Thierry
Ardisson : Ah c'est pas un capucin ?
Mylène Farmer : Sajou capucin, si, si, si ! Et
c'est un petit singe qui est grand comme ça (elle montre la
taille à l'aide de ses mains), qui a une très
longue queue et qui est adorable, caractériel mais que
j'aime vraiment beaucoup.
Thierry
Ardisson : Et tu disais que tu aimais bien le singe parce
qu'il avait quatre mains. Quand on lit des trucs comme ça
dans le journal, c'est vachement..... je sais pas, moi ça me
choque ce genre de trucs !
Mylène Farmer : (rires) Mais non, parce quand on me
pose la question : "Pourquoi aimez-vous les singes ?", c'est vrai que
c'est difficile. Ça paraît tellement
évident ! C'est vrai que non seulement il a quatre mains,
c'est-à-dire qu'il peut vraiment tripoter tous les objets,
reproduire tout ce que pouvez écrire, lire... Enfin, c'est
assez étonnant mais ce n'est pas que ça. Un
singe, c'est fascinant parce que c'est vraiment terriblement proche de
l'homme. C'est un mimétisme !
Thierry
Ardisson : Sauf qu'il a quatre mains !
Mylène Farmer : Sauf qu'il a quatre mains !
(sourire)
Thierry
Ardisson : Donc tu préfères vivre avec
un singe qu'avec un homme. Tu vis pas avec un homme, là ?
Mylène Farmer : Non.
Thierry
Ardisson : Tu vis toute seule avec ton singe ?
Mylène Farmer : Quand bien même je
vivrais, je ne le vous dirais pas !
Thierry
Ardisson : Tu me le dirais pas ? Pourquoi ?
Mylène Farmer : Non parce que ça, c'est
quelque chose que je tairais.
Thierry
Ardisson : Ah bon ?
Mylène Farmer : Oui.
Thierry
Ardisson : Tu fais très attention à ta
vie privée, tu fais très attention à
ton image finalement.
Mylène Farmer : Je sais pas si c'est faire
très attention, je crois que je n'ai aucun plaisir
à parler de ça, voilà.
Thierry
Ardisson : C'est quoi ton plaisir ?
Mylène Farmer : Mon plaisir, c'est de chanter,
c'est le cinéma, c'est la musique, c'est la peinture...
Thierry
Ardisson : Tu veux faire du cinéma ?
Mylène Farmer : Je ne sais pas. J'aime aller au
cinéma dans l'immédiat... Pourquoi pas le
cinéma ? Je ne sais pas.
Thierry
Ardisson : Et le rêve de ta vie c'est quoi,
à part te marier avec moi ?
Mylène Farmer : A part me marier avec vous ? Je
sais pas si c'est le rêve de ma vie, mais j'ai
très, très, très envie un jour
d'élever des singes.
Thierry
Ardisson : Ah bon ? Mais c'est sérieux cette
histoire de singes, alors !
Mylène Farmer : C'est vraiment sérieux,
oui, oui ! Moi j'ai vu un jour un reportage sur Diane Fossey, qui
était une femme absolument...
Thierry
Ardisson : Oui, bien sûr, qui vivait au Kenya.
Mylène Farmer : Oui, et c'était
formidable, voilà. C'est une femme qui m'a donné
envie d'élever des singes.
Thierry
Ardisson : Et t'as envie d'avoir plein de petits singes chez
toi ! Ils se marièrent et ils eurent plein de petits singes !
Mylène Farmer : (elle éclate de rire) Ou
des orangs-outans, ou des gorilles.
Thierry
Ardisson : Si j'adoptais des singes, tu te marierais avec moi ?
Mylène Farmer : Je vais
réfléchir !