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Mylène Farmer et Laurent Boutonnat - Interview - Ciné 6 - 02 octobre 1994



  • Date
    02 octobre 1994
  • Média / TV
    Ciné 6 - M6
  • Interview par
    Laurent Weil
  • Fichier
  • Catégories interviews


Reportage sur le film avec des extraits d'interviews de Laurent Boutonnat et de Mylène Farmer.


Laurent Boutonnat : J'avais envie de, de... je ne m'en rappelle plus très bien parce que ça fait sept ans, mais je sais que c'étaient des envies d'odeurs, de neige, de vent, d'amour et certains fantasmes pas très explicables et, à partir de là, quelque chose s'est instauré, une histoire s'est instaurée et c'est devenu cette histoire. Pendant neuf mois, on a travaillé et, c'est très étrange le processus de "fabrication"... mais vraiment très étrange. Ce n'est pas rationnel.


Mylène Farmer : J'ai eu quelques propositions pendant ces quelques années de chanson qui n'ont pas abouti pour diverses raisons. Il est vrai qu'il est certainement plus rassurant pour moi que de commencer avec Laurent Boutonnat puisque je connais sa caméra et que j'aime définitivement son univers, sa façon de filmer, sa poésie. Et, donc, en ce sens, c'était certainement plus facile pour moi, oui. Et, je crois que je suis heureuse que d'avoir commencé avec lui pour un premier long métrage.


Laurent Boutonnat : J'ai fait ce film parce que j'avais besoin de le faire. C'était une nécessité que je ne peux pas expliquer mais dans la vie, on doit passer par certaines choses. Ça correspond à des choses que j'aimerais voir au cinéma. Donc, j'espère que les gens qui vont aller voir ce film... d'abord j'espère qu'ils vont y aller (rire) et, ensuite que ça va toucher des gens. Qui m'attend au tournant ? Peut-être dans les médias, etc. Mais ça, c'est pas très important... c'est pas très important...


Mylène Farmer : Le tiède, le rien, ou l'à peu près, non seulement ne m'intéressent pas mais me terrifient. Donc j'ai besoin des choses qui vous bousculent, qui vous violentent un peu. Quitte à en payer le prix, je préfère, oui, prendre ce risque-là.


Mylène Farmer : Je pense que ce sera assez violent comme réaction, là encore. Je pense qu'il y a des personnes qui ont envie vraiment que ça marche, que ce soit un beau film et puis il y en a d'autres qui, je pense, ne l'acceptent en aucun cas parce que c'est un projet ambitieux et je crois qu'on condamne l'ambition en France, définitivement. Mais j'y crois !