Maryse Gildas :
Mylène Farmer est avec nous ce matin sur Europe 1. C'est
assez rare pour qu'on le dise plusieurs fois dans la matinée
! Bonjour, Mylène ! Mylène
Farmer : Bonjour ! Maryse Gildas : Et
merci d'être là ! Jean Amadou : Vous
n'êtes pas, à l'évidence, un personnage
facile à cerner. D'ailleurs, je suis certain que vous
détestez qu'on tente de vous cerner. Tout mot qui n'implique
pas qu'on vous laisse une totale liberté de mouvement doit
être banni d'un dialogue avec vous. à la lecture
de quelques-unes des interviews que vous avez données depuis
trois ans, on s'aperçoit que les journalistes, s'ils vous
ont posé des questions, s'en sont posés bien
davantage à eux-mêmes pour vous définir
! "Femme-enfant", "garçon manqué" - à
mon avis garçon complètement manqué
d'ailleurs... ! -, (Mylène rit) "vierge libertine",
"ange déchu", "divine pécheresse"... Si
le journaliste s'oriente sur la piste de la tendresse, vous lui
déclarez : "Je suis plus impudique que jamais", histoire de
lui faciliter la tâche, car on voudrait bien vous faire
entrer dans une catégorie, vous classer, vous
étiqueter, pour la facilité des rapports futurs.
"Ingénue perverse"... tiroir du haut,
Mylène Farmer... mais ça ne marche pas,
car on ouvre le tiroir et vous êtes
déjà passée dans celui de la nostalgie
ou de la poésie sulfureuse. Vous aimez Edgar Poe, et bien
entendu Baudelaire, qui l'a traduit. Lui a-t-on assez dit, à
ce pauvre Baudelaire, qu'il était licencieux, morbide,
indécent, en oubliant de préciser qu'il fut avant
tout un poète. La sincérité peut
s'offrir toutes les audaces ! Qui pourrait vous reprocher,
Mylène, d'être excessive, vous qui avez dit avant
de tourner ce film : "Si je ne fais pas de cinéma, j'en mourrai" ? Vous ne
seriez sans doute pas morte, mais pourquoi prendre le risque ?
Après tout, vous qui aimez Baudelaire, vous êtes
un peu comme lui ! Vous trônez dans l'azur comme un sphinx
incompris ! Mylène
Farmer : Merci beaucoup ! Maryse Gildas
: Voilà, c'est un portrait, le voici noir sur
blanc, il est pour vous, Mylène ! Mylène
Farmer : Merci, c'est gentil ! Maryse Gildas :
Alors, Mylène est à la une de tous les journaux
ce matin. Elle est partie pour la grande aventure du cinéma.
Un premier film qui sort tout à l'heure, à 14h.
Dans quel état vous êtes ? Mal ? Mylène
Farmer : Anxieuse ! (Petit rire) Maryse Gildas :
Anxieuse ! Giorgino,
dont elle est l'héroïne avec Jeff
Dahlgren... on parlera de lui tout à
l'heure... un film romantique, plutôt
noir... Jean Amadou :
Plutôt noir, oui, c'est le moins que l'on puisse dire ! Maryse Gildas : ... qui arrive
après dix ans de collaboration
étroite avec son metteur en scène qui a
signé tous ses clips, c'est-àdire Laurent
Boutonnat. Mylène, la fille spirituelle d'Edgar Poe et de
Baudelaire, c'est ce que Jean disait tout à
l'heure... Mylène
Farmer : Oui, c'est un joli compliment ! J'aime ces auteurs. Maryse Gildas : C'est vrai que
pour que Mylène tourne son premier film, il fallait que ce
soit original, il fallait que ce soit étrange, il fallait
que le personnage de Catherine se rapproche d'elle. Le rôle
est écrit sur mesure ! Mylène
Farmer : Je crois que j'ai eu de la chance pour ça, mais
j'ai attendu avant tout, j'allais dire, un bon metteur en
scène et un bon scénario. Il est vrai que je
connais la caméra de Laurent Boutonnat, donc il est plus
facile... Maryse Gildas : (qui parle alors
que Mylène n'a pas fini sa phrase) Vous l'aviez sous la
main, quoi ! Mylène
Farmer : ... et que j'aimais son
scénario ! Maryse Gildas : Alors, le
personnage de Catherine, c'est une femme-enfant. Elle est fragile,
toute en émotions, mais avec une violence
intérieure terrible. C'est ça, le personnage de
Catherine ? Mylène
Farmer : Oui, on peut le résumer de cette
façon. C'est quelqu'un qui évoque la
différence et qui est condamnée pour cette
différence. Donc violentée, donc
persécutée, d'une
certaine façon... Maryse Gildas :
Mylène... comme je disais ce matin dans la
première partie de l'émission... ce matin, quand
je suis arrivée, plein de jeunes filles vous attendaient
devant le 26 bis, (Maryse Gildas parle de l'adresse d'Europe 1 : 26
bis, rue François 1er, 75008 Paris, ndlr) devant la porte
d'Europe ! Déjà donc, il y a beaucoup de
questions, vous l'imaginez ! On va passer aux questions ! Mylène
Farmer : D'accord ! Maryse Gildas : Et puis on
reparlera du film tout à l'heure ! Alors, il y a une
question minitel, là, qui est un peu longue parce que ce
sont trois questions, en fait ! Il s'appelle Alain (Maryse donne
ensuite son nom et son lieu de résidence) et il
vous dit : "Avez-vous
participé à l'écriture du
scénario ? Si oui, sur quel plan ? Laurent et vous, c'est
l'histoire d'une rencontre. Pourriez-vous être
dirigée au cinéma à travers un autre
oeil ? Et dans ce film, où la glace fait place à
l'émotion à chaque mouvement de
caméra, quelles ont été les
scènes les plus
difficiles à tourner ? Et enfin, tous mes voeux de
réussite !" Voilà, j'ai tout dit ! Mylène
Farmer : Merci beaucoup ! (Rires) Pour
répondre à la première question,
étant... Jean Amadou : Un autre metteur en
scène que Laurent... Maryse Gildas : Oui, est-ce que
vous pourriez tourner avec un autre metteur en scène que
Laurent Boutonnat ? Mylène
Farmer : C'est mon souhait ! J'espère que
ce sera le souhait d'un autre metteur en scène. Une fois de
plus, j'ai eu de la chance que de commencer avec Laurent Boutonnat.
Maintenant, j'ai envie de faire ce métier... Maryse Gildas : Vous voulez
continuer dans le cinéma ? Mylène
Farmer : Oui, j'aime jouer ! Jean Amadou : Ça a
été un tournage qui a
été terriblement difficile quand on voit le film.
Vous avez pelé de froid pendant tout le temps du tournage,
quoi ! Ça se voit, d'ailleurs ! Mylène
Farmer : (qui a un petit rire) Il a fait
très, très froid ! Et le tournage a
duré assez longtemps, mais il y a eu des
périodes, aussi, de studio... Jean Amadou : Oui, il y a eu
quelques périodes de studio, heureusement ! Mylène
Farmer : Non, épouvantablement chaud ! Jean Amadou : La scène
dans l'eau glacée, ça
doit être très, très dur ? Mylène
Farmer : Oui, ça c'était un
moment assez pénible... Jean Amadou : "Après
votre film Giorgino", demande Marie-France, (Jean
Amadou donne ensuite son nom et lieu de résidence)
"Envisagez- vous de continuer dans le cinéma ou avez-vous
une préférence pour la chanson?" Est-ce que vous
allez brusquement privilégier le cinéma ? Parce
que, bien sûr, après un film comme ça
et le
rôle que vous avez, il est évident qu'on va vous
proposer des choses. C'est évident ! Mylène
Farmer : Ça, je ne sais pas... Jean Amadou : Vraisemblablement
dans le même style, d'ailleurs. Parce qu'en
général les gens ont peu d'imagination dans ce
domaine. Donc il faudra, si vous voulez changer de style, que vous le
fassiez vous même ! Mylène
Farmer : Vous me volez les mots, mais...
(Rires) Jean Amadou : Parce que les
rôles de femme-enfant un peu au bord de la folie, on va vous
en proposer quelques-uns ! (Mylène rit) Maryse
Gildas : J'ai l'impression ! Jean Amadou : Est-ce que vous
privilégierez plus le cinéma ? Ou est-ce que vous
resterez... ? Parce qu'il y aura un choix à faire, un moment
donné ! Mylène
Farmer : Non... Enfin je laisse la vie
décider pour moi, d'une certaine façon. Si j'ai
des propositions cinématographiques qui
m'intéressent, j'irai vers elles. Mais la chanson... En
aucun cas, je ne vais délaisser la chanson ! J'aime
ça, j'aime écrire et j'ai envie de remonter sur
scène ! Maryse Gildas : Vous
êtes en attente d'un album, là ? Mylène
Farmer : Oui, je dois faire un album. J'ai envie de faire un album ! Maryse Gildas : Vous attendez que
Laurent soit prêt ? Mylène
Farmer : Voilà ! Laurent doit
délaisser maintenant ses caméras et rentrer en
studio. C'est vrai que là, c'est une période
encore un peu difficile puisque le film vient de sortir, donc c'est... Maryse Gildas : (qui la coupe) Il
sort tout à l'heure, à 14h ! Laure (elle donne
ensuite son nom et lieu de résidence)... ça sera
notre
dernière question... : "Que retenez-vous de Catherine ?
Auriez-vous envie d'interpréter des personnages plus
extravertis un jour ?" Mylène
Farmer : J'ai envie d'interpréter tous les
rôles, j'oserais dire, si j'en ai le talent ! Oui !
Maintenant, jouer dans une grosse comédie (rires) qui ne me
sied pas, je pense que ça serait une mauvaise
idée. Mais j'aime tous les genres du cinéma ! Maryse Gildas : Mais
là, vous êtes trop
imprégnée de Catherine encore pour,
peut-être, en parler... ? Mylène
Farmer : Plus de sa sortie et de ses angoisses, oui... Maryse Gildas : Vous vous
souvenez du duo que vous avez fait avec Jean-Louis Murat ? Mylène
Farmer : Bien sûr ! Maryse Gildas : On va
l'écouter... Là,
il est seul ! Par
mégarde...
Et puis on se retrouve après, Mylène. Diffusion
de Par
mégarde de Jean-Louis Murat. Pause
publicitaire. Maryse Gildas : Meredith, bonjour
! Meredith Duquesne : (Meredith est
l'astrologue d'Europe 1, ndlr) Bonjour ! Maryse Gildas : Alors,
Mylène Farmer ! Elle est
née un mardi. (Elle s'adresse à
Mylène) Elle se souvient de ça, qu'elle est
née un mardi ? Mylène
Farmer : (qui rit) Oh, non ! Maryse Gildas : Un mardi 12
septembre, il était 5h, à Montréal, au
Canada. Mylène est
vierge ascendant vierge... Meredith Duquesne : Oui, et donc
Mylène Farmer oscille en permanence entre la sagesse et le
risque, la démesure et l'audace. Elle est capable d'analyser
toute situation épineuse avec une lucidité
à toute épreuve. Elle est très
sensible à la notion de justice, mais se défend
faiblement lorsqu'il s'agit de défendre sa cause, alors
qu'elle peut se montrer intraitable pour les autres. Elle est parfois
impatiente, et son dynamisme peut se transformer en agitation. Elle
réagit très fortement aux
émotions. Et enfin, je crois que Mylène Farmer
est excessivement intuitive ! Maryse Gildas : Trois jumeaux,
donc, pour Mylène ! Alors on commence avec qui ? Meredith Duquesne : Oui ! Jean Le
Poulain, Elsa Triolet et Michel Drucker ! Trois jumeaux très
différents, mais nés le même jour. Maryse Gildas : Alors
Mylène, de qui, comme ça d'emblée,
vous pourriez vous rapprocher ? Mylène
Farmer : (qui rit) Je n'en ai pas la moindre
idée ! Maryse Gildas : Michel Drucker,
vous connaissez... Jean Le Poulain, vous voyez qui c'est... Et Elsa
Triolet... Jean Amadou : Les yeux de
Mylène, quand même ! Les yeux d'Elsa !
(Jean Amadou parle ici du recueil de poèmes de Louis Aragon,
publié en 1942, ndlr) Les yeux de Mylène... Meredith Duquesne : Oui, je crois
effectivement que c'est Elsa Triolet, absolument ! Maryse Gildas : J'aurais
pensé la même chose ! Meredith Duquesne : Parce que
dans les deux thèmes, on retrouve un peu le même
esprit en fait, très critique, un petit peu
développé, la même exigence, en tout
cas, de perfection, le même besoin aussi de faire ses propres
expériences, d'aller jusqu'au bout. Et puis le
même esprit un petit peu sauvage. Je crois que le cercle
d'amis doit être un petit peu restreint. Il est difficile, je
crois, d'approcher Mylène Farmer... Mylène
Farmer : Il est tout petit ! (Rires) Maryse Gildas : Alors
après le premier cadeau qu'on vous a fait... c'est le
portrait de Jean... le deuxième cadeau, on l'appelle
"L'instant Poilâne" ! C'est le pain encore tout chaud qui
sent bon. Vous aimez le pain, Mylène ? Mylène
Farmer : (qui rit) J'adore le pain ! Maryse Gildas : C'est le pain
Poilâne, mais à votre nom, et il y a
même la caméra de Laurent Boutonnat avec Giorgino ! (Maryse donne une
création de chez Poilâne à
Mylène, ndlr) Mylène
Farmer : Merci beaucoup ! C'est magnifique, merci ! Maryse Gildas : C'est pour vous !
Dans un instant, avec Mylène, nous parlons de son premier
film cinéma, Giorgino ! Pause
publicitaire. Maryse Gildas : Mylène
Farmer est avec nous ce matin pour parler de Giorgino, le premier film... le premier
long-métrage, puisqu'il fait 2h57... de Laurent Boutonnat.
Laurent Boutonnat qui est, on peut dire, un homme-orchestre. On va
parler un peu de lui parce que je trouve que l'on n'en parle pas assez
! Il est à la fois
scénariste, réalisateur, producteur... Il a mis
du temps à trouver les sous, d'ailleurs ! Mylène
Farmer : Oui ! Compositeur... Maryse Gildas : Cadreur,
compositeur, et il n'a que 32 ans ! Il faut dire qu'il fait du
cinéma depuis l'âge de 10 ans ! Mylène
Farmer : Oui ! Oui, il rêve de
cinéma depuis tout petit. Peut-être même
avant ! Maryse Gildas : Je crois que
c'est dans Première ou dans Studio que j'ai vu
ça. Il dit, lui, à propos de Giorgino, qu'il a fait un film sur
l'enfance. Vous êtes d'accord avec ça ? C'est vrai
? (il s'agit bien d'une interview accordée par
Laurent Boutonnat au magazine Studio daté d'octobre
1994.,ndlr) Mylène
Farmer : Oui, sur la différence et
l'enfance, oui ! Maryse Gildas : L'histoire, en
quelques mots, c'est un jeune médecin qui, après
avoir combattu à Verdun... on est pendant la guerre de
14-18... tente de retrouver des enfants attardés dont il
s'occupait avant la guerre. Dans ses recherches, il arrive
jusqu'à un vieux manoir habité par Catherine, une
jeune fille mystérieuse que joue Mylène, que l'on
soupçonne d'avoir fait disparaître les enfants.
C'est ça, le thème ? Jean Amadou : Oui, les enfants
ont disparu, on ne sait pas très bien comment, parce que
personne n'ose le dire. On finit par savoir qu'ils se sont
noyés d'une manière assez accidentelle sans
savoir jamais, d'ailleurs... Mylène
Farmer : (qui le coupe) C'est une supposition. Jean Amadou : C'est une
supposition. C'est un film sur l'enfance, sur tout ce village avec
toutes ces femmes qui sont des veuves en puissance, puisque leurs maris
sont partis au front... qui sont des femmes qui sont dures et qui
manquent d'hommes ! Mylène
Farmer : Oui... Jean Amadou : Et
l'arrivée d'un homme, en plus, déchire
brusquement cet univers ! Mylène
Farmer : Les fragilise et les rend encore plus
violentes, plus agressives... Jean Amadou : C'est une
succession de tableaux, on le disait à l'instant. Et c'est
vrai ! Pour moi, ça m'a donné l'impression
d'être
une succession de Goya ! Mylène
Farmer : Sans le soleil ! Ce n'est pas la Californie ! Jean Amadou : Sans le soleil,
puisque c'est sous la neige en plus. Mais ce sont des personnages qui
sont durs, ils sont violents... même le curé ! Le
problème de tourner en anglais, ça ne vous a pas
posé de
problème particulier ? Vous maîtrisez parfaitement
bien la langue, ça se sent d'ailleurs et ça
s'entend ! Mylène
Farmer : Parfaitement, ce serait un peu
prétentieux. Je la maîtrise de plus en plus... Jean Amadou : Je vais
l'être pour vous puisque j'ai vu le film, donc je vais
être prétentieux pour vous, allez-y ! Mylène
Farmer : (qui rit) Mais c'est une langue
agréable. Très agréable... Jean Amadou : En plus,
entourée de comédiens
anglophones... Mylène
Farmer : Oui, donc pas le choix ! (Rires) Maryse Gildas : Alors parlons
justement de Jeff Dahlgren ! C'est un premier film pour lui aussi... Mylène
Farmer : Oui. Oui, oui ! Son tout premier
rôle ! Maryse Gildas : Vous
êtes devenus amis depuis le tournage ? Vous vous voyez ? Mylène
Farmer : C'est, je crois, aujourd'hui, mon meilleur ami. C'est
quelqu'un avec qui je m'entends merveilleusement et nous avions une
complicité incroyable sur le film. Et je crois que
ça a aidé notre relation, en tout cas celle qui
vit au travers du film. C'est quelqu'un qui a une fragilité,
c'est quelqu'un qui... Maryse Gildas : Mais la
première fois que vous vous êtes
rencontrés avec Jeff Dahlgren, vous vous êtes dit
: "Oui, c'est lui !" ? Mylène
Farmer : La première fois que je l'ai vu
à l'écran, c'est-à-dire quand Laurent
Boutonnat a fait son casting, il s'est, oui, totalement
imposé. Il a un charisme que beaucoup n'ont pas, je
trouve... Ça n'engage que moi ! Il a un
visage... Jean Amadou : (qui la coupe)
Ça fonctionne très,
très bien ! C'est-à-dire qu'il joue toute la
première partie du film à l'économie
d'ailleurs, parce que tout est dans l'oeil... Mylène
Farmer : Oui... Jean Amadou : ... et brusquement
à la scène de l'asile où il va vous
chercher dans votre baignoire, où il vous sort avec le
revolver à la main... une scène d'une violence ! Mylène
Farmer : Et là, on sent l'animal, oui, oui
! Jean Amadou : L'animal, oui ! Une
violence et un mec qui a fait la guerre et pour qui, donc, la mort...
Il est très sensible à la mort puisqu'il sauve le
cheval au début... Mylène
Farmer : Oui ! Jean Amadou : Pour 600 Frs, ce
qui est quand même cher pour un cheval ! Mylène
Farmer : Oui, c'est son âme d'enfant,
là, qui sort... Jean Amadou : Et en
même temps, on sent l'homme qui a fait la guerre et qui,
donc, est blindé contre un certain nombre de choses, et qui
devient d'une violence extraordinaire ! Mylène
Farmer : Mais qui ne tue pas ! Jean Amadou : Il tire dans le
genou, quand même ! Mylène
Farmer : Il va tirer plus bas, ce qui est assez
révélateur du personnage. Maryse Gildas : Le film ne vous
appartient plus à partir de 14h tout à l'heure,
Mylène. Il va falloir l'abandonner aux autres !
Ça, c'est quelque chose qui vous chagrine, qui vous blesse ? Mylène
Farmer : Non, qui va me... et
nous... soulager, très certainement ! Maryse Gildas : Parce que
ça doit être quand
même très lourd, je veux dire. Ça a
été deux ans difficiles, non ? Mylène
Farmer : Oui, difficiles pour moi et pour le metteur en
scène, bien évidemment ! (Rires) Je vais parler
en son nom, mais c'est vrai que c'est quelque chose d'énorme
sur ses épaules. Et fatalement sur les miennes aussi. Mais
je pense que ça sera un soulagement. J'espère que
le public viendra, c'est la seule réponse et le seul
réel intérêt. Maryse Gildas : Laurent Boutonnat
a aussi signé la musique, qui est absolument sublime ! Mylène
Farmer : Oui, j'aime cette musique ! Maryse Gildas : Eh bien, on va se
quitter avec le thème de Giorgino, alors ! Mylène
Farmer : Merci beaucoup ! Maryse Gildas : Merci ! Merci,
Mylène ! Mylène
Farmer : Merci à vous ! Maryse Gildas : Bon vent. Et puis
à bientôt,
j'espère, pour le prochain album ! Mylène
Farmer : Oui, c'est d'accord ! Maryse Gildas : Rendez-vous est
pris ! Diffusion
d'un extrait de la bande originale de Giorgino.