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Mylène Farmer - Interview - Fréquenstar - M6 - 22 mars 1989






Nagui : Mylène Farmer, merci d'avoir accepté notre invitation.
Mylène Farmer : Merci.


Nagui : C'est très gentil à toi, on est très content, on est heureux comme tout ! La programmation musicale... Tu écoutes beaucoup de musique en règle générale, dans ta vie ?
Mylène Farmer : Beaucoup de musiques de films.


Nagui : Beaucoup de musiques de films ? Des bandes originales ?
Mylène Farmer : Oui.


Nagui : Là en ce moment, tu as la tête prise par quelle musique de film ?
Mylène Farmer : Toujours Mission. (film réalisé par Roland Joffé en 1986, ndlr) J'ai du mal à en...


Nagui : C'est pas vrai ? Mais pourtant y en a eu d'autres depuis : y a eu Le Grand Bleu, y a eu Bagdad Café, y en eu plein !
Mylène Farmer : Bagdad Café oui, merveilleuse...


Nagui : C'est bien, hein ? Et tu vas voir les films qui correspondent aux bandes originales ou tu te contentes de la musique ?
Mylène Farmer : Je me contente de la musique parfois, quelquefois j'y vais aussi à cause de la musique.


Nagui : D'accord...
Mylène Farmer : Et quelquefois, le contraire.


Nagui : C'est marrant, il n'y a pas une seule bande originale dans tous les clips que tu as choisi.
Mylène Farmer : Non, parce qu'on a un petit peu trop vu Bagdad CaféMission, je pense pas que vous l'auriez passé. Si ?


Nagui : Ah ben on se gêne pas pour en passer d'autres, hein !
Mylène Farmer : Ah ! Je ne savais pas !


Nagui : Ah ben, on le fera la prochaine fois !
Mylène Farmer : D'accord.


Nagui : Ça sera une occasion de revenir (rires). Elle est notre invitée, et par la même occasion on en profite pour vous présenter son clip, qui sera 'clip des clips'. Matin midi et soir du Mylène Farmer sur M6 pendant une semaine ! Tout ça à la veille d'une tournée dont nous reparlerons tout de suite après ce tout nouveau clip, Sans Logique. Elle est pourtant Vierge, hein, elle est pas Taureau, contrairement à ce que vous allez pouvoir voir dans le clip ! 


Diffusion du clip Sans Logique en intégralité.


Nagui : Voilà. D'où la pochette, vous comprendrez, pour la trace de sang qu'il y a sur le clip de Mylène Farmer, Sans Logique. On va en reparler bien sûr de ce clip. D'abord voyez le cadeau que vous allez pouvoir gagner grâce à cette merveilleuse émission que nous vous présentons sous vos yeux ébahis : vous allez pouvoir gagner le compact d' Ainsi soit je..., l'album,  le compact de Cendres de lune, l'album,  la cassette vidéo des clips volume 1,  la cassette volume 2 des clips et le baladeur avec la cassette de l'album dedans. ) Pff, c'est beaucoup de cadeaux, tout ça !
Mylène Farmer : C'est compliqué, le français ! (Nagui ayant bafouillé lors de l'énumération des cadeaux)


Nagui : Hein, c'est compliqué, hein ! Surtout pour quelqu'un qui est pas forcément né là-dedans !

(...)

Nagui : On va voir défiler les dates de la tournée. Ça démarre le 18...
Mylène Farmer : Le 18 mai, jusqu'au 25...


Nagui : ... mai, ça c'est pour les dates parisiennes. Ensuite y a plein de dates en province et puis comme y avait encore du monde, parce que là c'est déjà complet pour le Palais des Sports, vous avez rajouté une, voire deux dates, à Bercy au mois de décembre pour clore cette tournée. (Mylène acquiesce) Retour à la case départ. Ça c'est génial ça !
Mylène Farmer : Oui, c'est formidable.


Nagui : On peut rajouter une troisième date, si ça continue, non ?
Mylène Farmer : Eventuellement...


Nagui : On va pas se gêner pour se faire du bien ! Ça contient combien de personnes le Palais des Sports ?
Mylène Farmer : Je crois que c'est autour de cinq mille personnes.


Nagui : Cinq mille personnes et y a sept soirs déjà plein ?
Mylène Farmer : Oui.


Nagui : Bon, ce qui fait déjà deux Bercy à lui tout seul, donc y a aucun problème on peut en rajouter, c'est l'équivalent. Alors Mylène, Sans Logique c'est un… Alors moi je suis surpris, on te voit pas nue dans Sans Logique, c'est bizarre après Libertine et Pourvu qu'elles soient douces...
Mylène Farmer : C'est de la provocation, ça, Nagui !


Nagui : Non je sais pas ! Ben écoute, c'est de la provocation aussi ce que tu fais des fois dans les clips.
Mylène Farmer : Non, le sujet ne se prêtait pas à la nudité.


Nagui : Voilà. Alors en fait, tu as dit souvent dans la presse que le but n'était pas forcément de provoquer mais que s'il y avait certaines scènes qui pouvaient dérouter les gens, c'était parce que ça dépendait plus du sujet que du simple plaisir que de les choquer.
Mylène Farmer : Oui. Moi je n'ai aucun plaisir à me dénuder sur un plateau. C'est assez difficile, même si c'est en équipe réduite, c'est toujours plus difficile.


Nagui : Oui mais enfin on devine que ça va être vu par des millions de gens, aussi...
Mylène Farmer : C'est vrai, mais ça on n'y pense pas. Il y a cette espèce de divorce, comme ça, sur le tournage. C'est pas la même chose.


Nagui : C'est l'artistique distingué du vulgaire, c'est ça ?
Mylène Farmer : Je crois que oui, il y a une espèce d'inconscience, je crois, que de faire ça. Et puis quand bien même, hein ?


Nagui : Oui : sans contrefaçon, on se fout du qu'en-dira-t-on ! Alors, est-ce que tu as un côté justement inconsciente ou plutôt très, très, très consciente de tout ce qui se passe ?
Mylène Farmer : Je ne sais pas si je suis l'incarnation de la cartésienne, je crois pas, non. Mais je crois que j'ai les pieds en tout cas sur terre, oui.


Nagui : T'as les pieds sur terre. Et tu sais complètement ce que tu fais, ce que tu dis : tout est pesé, réfléchi et calculé. Quand tu écris les textes d'une chanson, c'est maîtrisé, dans tous les sens du terme.
Mylène Farmer : Oui, j'essaye en tout cas de les maîtriser. Je crois qu'il n'y a pas de perfection mais j'essaie d'y accéder.


Nagui : OK ! Alors, encore une fois dans ces fameuses interviews - c'est vrai que tu en donnes pas beaucoup des interviews...
Mylène Farmer : Parce que je ne m'y sens pas très à l'aise, c'est la seule réponse, je crois.


Nagui : Là, ça va pas bien ?
Mylène Farmer : Pas très bien, non ! (rire de Mylène)


Nagui : Bon on va essayer que ça aille mieux ! Tu me dis, tu me fais un petit signe dès que ça va un tout petit peu mieux ! Il y a beaucoup de références dans ce que tu dis à Baudelaire, auquel tu rends un hommage dans L'Horloge en mettant en musique avec Laurent...
Mylène Farmer : Il y a d'autres auteurs, mais c'est vrai que j'aime beaucoup Baudelaire. J'aime beaucoup...


Nagui : Edgar Poe !
Mylène Farmer : Edgar Poe, c'est vrai.


Nagui : Et Luc Dietrich.
Mylène Farmer : Luc Dietrich. J'aime beaucoup le théâtre de Strindberg, mais il y en a tant d'autres. Je cite un petit peu, c'est vrai, toujours les mêmes parce que ce sont effectivement des livres de chevet.


Nagui : Bon, et généralement si on prend Baudelaire et Edgar Poe, ils ont des problèmes existentiels. Là, tu as demandé Jacques Brel avec Ne me quitte pas, ce qui peut aussi être un...
Mylène Farmer : Qui pourrait faire partie de la même famille, certainement, oui. Pour moi, c'est probablement le plus grand interprète, avec Reggiani aussi. J'aime beaucoup Reggiani. Et "Ne me quitte pas", c'est un cri qu'on formule très souvent.


Diffusion d'une séquence d'archive où Jacques Brel interprète Ne me quitte pas.


Nagui : Une petite précision : en plus de tous les cadeaux que nous vous avons montré tout à l'heure, vous allez pouvoir gagner également deux invitations pour aller voir Mylène Farmer en concert, que ce soit à Paris ou en province vous pouvez écrire de partout. Et puis concernant - voilà l'affiche -  donc pour ce Palais des Sports, mais il y a également les concerts parisiens du Palais Omnisports de Paris Bercy, les places ne seront en vente qu'à partir du mois d'avril.
Mylène Farmer : Oui.


Nagui : C'est ça, hein ?
Mylène Farmer : Oui. Paraît-il...


Nagui : Oui d'accord, mois d'avril. Bon alors, à propos de Jacques Brel, et pour revenir à ce côté Baudelaire et Edgar Poe, on a l'impression que par moment tu portes tout le malheur de la Terre sur tes frêles épaules.
Mylène Farmer : C'est lourd, quelques fois !


Nagui : C'est lourd, hein ?
Mylène Farmer : Moi-même, je suis très frêle et c'est difficile parfois.


Nagui : Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Je veux dire, sans faire de confessions ou de psychanalyse. C'est récent comme tournure d'esprit, ou c'est quelque chose qui a toujours été ancré en toi comme sentiment ?
Mylène Farmer : Je vais dire quelque chose d'autre : c'est pour ça que moi je n'aime pas les interviews parce que je préfère, c'est vrai, dévoiler la nature de mes sentiments dans mes chansons plus que dans les interviews. Pourquoi avoir toujours besoin de se justifier ?


Nagui : Je ne parle pas de justification, je demande simplement d'où ça vient.
Mylène Farmer : Je ne sais pas. Il y a des personnes, je crois, qui sont plus prédisposées à être heureuses ou malheureuses. J'en sais rien. Je ne dis pas que je suis malheureuse...


Nagui : Ah non, t'as tout pour être heureuse, là !
Mylène Farmer : ...je dis que je suis foncièrement lucide, ce qui engendre, je crois, quelquefois des désillusions et quelquefois du bonheur aussi.


Nagui : Y a un inconvénient, j'allais dire, ou un enchaînement tout à fait logique, c'est que ton public s'identifie à tes goûts et à ta manière de voir la vie. On parle de Baudelaire, c'est le spleen, c'est la maladie du siècle, c'est Les Fleurs du Mal, enfin bon, lisez Baudelaire, à propos, ça peut toujours vous servir dans la vie !
Mylène Farmer : Parce qu'il y a certainement, effectivement, beaucoup de personnes qui se retrouvent ou dans ces textes, ou dans cet univers musical, ou tout simplement dans cet univers. Je ne crois pas que toutes les personnes soient très, très heureuses et aujourd'hui je crois que c'est aussi de plus en plus difficile.


Nagui : Et toi, qu'est-ce qui te rend heureuse ?
Mylène Farmer : Votre rencontre, probablement ! (rires)


Nagui : Bon ! Sinon, tu as demandé Depeche Mode. Qu'est-ce qui te séduit ? Le côté anglais , Le côté rythmé ?
Mylène Farmer : Je crois que c'est un tout, là aussi. C'est un univers, d'abord. C'est un compositeur qui est formidablement doué et puis des paroles qui sont assez belles, parce que je comprends l'anglais plus que je ne le parle, finalement ! (rires)


Diffusion d'un clip de Depeche Mode.


Nagui : Le monsieur dont nous parlions pour les compositions, c'est Martin Gore, qui est le blond bouclé sur le devant...
Mylène Farmer : Qui est tout petit !


Nagui : Tout petit. Qui est derrière ses claviers ! (...) L'ambiance dans laquelle tu vis : tu vis dans une ambiance sombre ? Eclairée ? L'appartement, comment ça se passe, l'intimité ? On sait qu'il y a les singes, les fameux singes...
Mylène Farmer : C'est très peu meublé, c'est rouge et noir. Et, que dire d'autre ? Y a une très, très grande cheminée qui est très, très belle. Et j'ai une chambre qui est très, très sombre, qui approche le noir, c'est bleu marine très, très foncé.


Nagui : Ça fait partie des couleurs que tu aimes bien, le noir, le bleu, le rouge ?
Mylène Farmer : Oui. Le rouge, un petit peu moins.


Nagui : Le rouge sang, peut-être, non ?
Mylène Farmer : La couleur du sang, oui, j'aime beaucoup, mais c'est un rouge très, très foncé, très dense.


Nagui : Ce qu'on a vu dans le clip, le mariage par le sang, ce que des fois on fait quand on est gamin, tu l'as déjà fait ?
Mylène Farmer : C'est quelque chose que j'ai fait quand j'étais toute petite, mais au bout du doigt. Ça faisait moins mal ! Parce que l'entaille, là, était plus profonde.


Nagui : Oui, et puis c'était plus mignon en plus, mais c'était moins visuel donc on a essayé de le mettre dans la paume de la main ! (rires) Tu avais aussi raconté que Sans contrefaçon, tu avais déjà fait le côté garçon en mettant un mouchoir dans ton pantalon.
Mylène Farmer : Oui, je n'essaye pas de fabriquer des anecdotes.


Nagui : Mais, on va finir par trop bien te connaître, j'allais dire, entre les paroles de chansons et les clips !
Mylène Farmer : Finalement, oui.


Nagui : Pour quelqu'un qui veut préserver sa vie privée...
Mylène Farmer : Je vais peut-être arrêter !


Nagui : De chanter ?
Mylène Farmer : Peut-être ! (sourire)


Nagui : Oh, dis pas ça, tu nous fais du mal ! La déclinaison généralement de ce genre de clips, c'est d'aller un tout petit peu plus loin sur scène. Ça, c'est quelque chose qui a intéressé Thierry Mutin (chanteur des annes 80, ndlr), qui te pose une question.


Thierry Mutin : Bonjour Mylène. Pour moi, l'univers de tes clips est indissociable de ton image et j'aimerais savoir comment tu vas concilier tes clips et tes chansons sur scène.


Nagui : Ah oui ! Le décor, l'ambiance...
Mylène Farmer : Je ne sais pas si je vais répondre à cette question, dans la mesure où je ne dévoilerai rien de cette scène. Je peux dire que cette scène sera le reflet certainement de mon univers et celui de Laurent Boutonnat.


Nagui : D'accord. Un tout petit peu XVIIIème siècle sur les bords ?
Mylène Farmer : Non, du tout.


Nagui : Du tout ! Beaucoup de chevaux ? (ironiquement) (rires)
Mylène Farmer : Beaucoup de chevaux, de femmes nues, on l'a déjà dit ! (sourire)


Nagui : De femmes nues, du sang, voilà, bref ! Allez-y et emmenez une blouse parce que peut-être qu'il va se passer des choses ! (rires) Tom Waits ! Alors là c'est, encore une fois, comme Baudelaire, comme Edgar Poe qui était quand même un alcoolique, faut bien le préciser, Tom Waits c'est aussi l'image... Tu es attirée par l'alcool ? Tu es attirée par...
Mylène Farmer : Je suis séduite par les hommes qui boivent, oui.


Nagui : C'est vrai ?
Mylène Farmer : Oui. C'est vrai.


Nagui : Bon, ben j'ai aucune chance, écoute ! Alors, le Downtown Train, c'est une ambiance de piano-bar que tu aimes retrouver ?
Mylène Farmer : Moi je connais très, très peu Tom Waits, c'est vrai. Je l'ai découvert au travers d'un clip qu'avait réalisé euh... Aidez-moi... Une photographe...


Nagui : Une photographe ? Bettina Rheims ?
Mylène Farmer : Non, pas Bettina Rheims. Oh, c'est dommage on oublie les noms, c'est terrible... Je vais réfléchir, oui.


Nagui : Bon, on va le retrouver pendant le clip, en tout cas !
Mylène Farmer : Et il y a une ambiance qui est assez belle dans ses clips. Et puis il a une très, très belle voix.


Diffusion du clip de Tom Waits.


Nagui : Tu as retrouvé la photographe ?
Mylène Farmer : Oui. Qu'elle me pardonne : c'est Dominique Isserman, qui a beaucoup de talent.


Nagui : Je suis sûr qu'elle te pardonne !


Diffusion de publicités.


Nagui : Mylène Farmer, qui prépare ardemment sa scène. Ça veut dire quoi, préparer ardemment la scène ? Répétitions, musiciens, déjà ?
Mylène Farmer : Pas encore, non.


Nagui : Non ?
Mylène Farmer : Je vais le faire dès début avril. Mais quand même répétitions puisque je réalise les chorégraphies sur la scène. J'ai une jeune fille (Sophie Tellier, ndlr) qui les apprend pour pouvoir les inculquer aux autres danseurs.


Nagui : Ah d'accord ! Donc en fait tu apprends à une personne qui après apprend aux autres ?
Mylène Farmer : Oui, parce que pendant ce temps-là, moi je répéterai avec les musiciens.


Nagui : D'accord. Donc puisqu'il faut analyser, je commence à comprendre comment il faut faire, donc il faut comprendre qu'il va y avoir des danseuses. Plusieurs danseuses, si y en avait qu'une ou deux, elle aurait appris aux deux en même temps. Non, y aura beaucoup de danseuses. On va y arriver à commencer à savoir quelque chose...
Mylène Farmer : Vous oubliez les danseurs !


Nagui : Les danseurs ? Oui, pardon ! Danseurs qui seront peut-être choristes, aussi de temps en temps, à la fois.
Mylène Farmer : Je ne pense pas, non.


Nagui : Elle ne pense pas. Vous voyez qu'on arrive à avoir des petits renseignements ! Bon, et la mise en forme aussi, parce qu'on a vu aussi plein de reportages chez nos confrères de Télé 7 Jours comme quoi tu courrais avec Rambo (Hervé Lewis, ndlr).
Mylène Farmer : Je n'en ai fait qu'un !


Nagui : De reportage ?
Mylène Farmer : Oui. J'ai effectivement un entraîneur qui s'entraîne avec moi - qui m'entraîne, plutôt - et qui m'apprend à courir, ce qui n'est pas une mince affaire.


Nagui : Ça s'apprend, de courir ?
Mylène Farmer : Oh oui, c'est très difficile de courir bien, oui.


Nagui : C'est pour quoi ? Pour la respiration ?
Mylène Farmer : C'est pour le... aidez-moi... c'est pour la mise en forme...


Nagui : Le souffle ?
Mylène Farmer : C'est pour le souffle, c'est pour une mise en condition, tout simplement.


Nagui : Il parait que le plus dur, c'était d'arrêter de fumer. C'est vrai ?
Mylène Farmer : C'est vrai. D'arrêter de boire, aussi !


Nagui : Ah oui ? Enfin, de l'alcool ?
Mylène Farmer : Non, du Coca-Cola !


Nagui : Ah ! Du Coca-Cola ! Pas de publicité ! Tu as arrêté de boire, plus de sucreries, plus rien ?
Mylène Farmer : Non. De moins en moins, en tout cas.


Nagui : Et tu te présentes pour être Miss France bientôt, avec une forme comme ça ?
Mylène Farmer : Si vous êtes mon cavalier, peut-être !


Nagui : Le cavalier ? Oh, je préférerais faire le cheval, soyons fous ! (rires) Alors, voici Daniel Darc avec La Ville. Je sais que tu adores Daniel depuis Taxi Girl. Tu te sens fan ? Pardon : vous vous sentez fan ?
Mylène Farmer : Fan n'est peut-être pas le mot approprié. J'aime beaucoup, beaucoup.


Nagui : "Femme", peut-être alors, non ?
Mylène Farmer : Non plus ! J'aime beaucoup son univers, j'aime beaucoup cette chanson et... que pourrais-je faire comme relation ? J'ai vu Birdy récemment (film réalisé par Alan Parker, ndlr) et je trouve que ce pourrait être le personnage de Birdy, voilà, qui veut voler et qui n'y arrive pas.


Diffusion du clip La Ville de Daniel Darc.


Nagui : (...) Mylène, que va-t-il se passer dans les quelques jours qui vont précéder la tournée ? C'est-à-dire une fois que tout sera prêt, est-ce que tu vas te "concencrer" (il bafouille) te concentrer ? "Consencrer", aussi on peut !
Mylène Farmer : Choisissez ! (rires)


Nagui : Je sais pas, "concentrer" je préfère !
Mylène Farmer : Me concentrer ?


Nagui : Faire du yoga, te retirer, rester seule dans un coin, enfin je sais pa. Qu'est-ce qui se passe, généralement ?
Mylène Farmer : Non. Je ne prépare jamais à l'avance, donc je ne sais pas.


Nagui : Tu sais pas ?
Mylène Farmer : Non. Probablement je continuerai de m'entraîner et puis…et puis, je n'en sais rien.


Nagui : Bon. Cette timidité médiatique, elle existe aussi dans la vie privée ?
Mylène Farmer : Avec mes très proches, non, parce que nous avons enlevé le masque, très certainement.


Nagui : Et la main aussi ? (Mylène pose alors sa tête sur sa main)
Mylène Farmer : La main reste toujours, d'ailleurs elle est fixée ! (Mylène fait semblant de ne pas pouvoir décoller sa main de son visage)


Nagui : (...) Pour parler quelques petites secondes de Laurent Boutonnat, parce que c'est quand même la personne qui se cache derrière Mylène Farmer et qui fait plein de trucs : qui fait les musiques, qui fait les clips...  Comment on peut le présenter au public, aux téléspectateurs ? Qu'est-ce qu'on peut dire de lui ?
Mylène Farmer : Oh, c'est un homme qui a un physique romantique,. C'est un homme qui a ses névroses, qui a, je crois, beaucoup de talent et qui aime particulièrement la musique mais le cinéma, je crois, et qui aurait envie et qui va réaliser un premier long-métrage.


Nagui : Avec Mylène Farmer dans le premier rôle ?
Mylène Farmer : Je ne sais pas. (sourire)


(...).


Nagui : Y a plein de concerts. C'est la folie ! Y a combien de jours ou de mois de tournée ? Ça commence en mai, ça finit en décembre ?
Mylène Farmer : Non, ça commence... La salle parisienne, c'est en mai et la tournée en province commence en septembre, octobre, novembre et décembre.


Nagui : A Paris, oui, je peux le redire : décembre, le 8 et le 9, donc au palais Omnisports de Bercy (il s'agit en fait des 7 et 8 décembre, ndlr). Le 12 Décembre, vous serez en concert, vous, Mylène Farmer ?
Mylène Farmer :  Je ne sais plus... (Mylène semble interrogative ne comprenant pas la remarque de Nagui)


Nagui : Le 12 décembre, c'est votre anniversaire, faut savoir ! (erreur l'anniversaire de Mylène étant le 12 septembre, ndlr) Les anniversaires, ça se fête ! Bon, tant pis !
Mylène Farmer : Oui, je ne comprends pas. C'est difficile de vous suivre ! 'rires)


Nagui : Pas du tout ! C'est moi qui suis peut-être un tout petit peu fouillis ! Un petit commentaire sur Kate Bush, puisque c'est le dernier clip que nous allons voir ? C'est la version anglaise de Mylène Farmer ?
Mylène Farmer : Non, ne dites pas ça ! Non ! C'est une chanteuse merveilleuse. Elle est douée pour tout : pour la composition, l'écriture, pour le cinéma...


Nagui : Oui, c'est ce que je voulais dire !
Mylène Farmer : Non. Je ne fais vraiment aucune relation.


Nagui : Bon. Et y a eu déjà beaucoup de propositions de scénarii pour Mylène Farmer ?
Mylène Farmer : Y en a eu quelques-uns, oui.


Nagui : Qui n'ont pas reçu une réponse positive pour l'instant ?
Mylène Farmer : Non, parce que pour l'instant j'exerce ce métier que j'aime, qui est la chanson.


Nagui : Oui. C'est vrai que si jamais vous ne faites pas de cinéma, ça serait cata pour vous ?
Mylène Farmer : Oui. Oui. Oui. Sans parler de reconversion, je crois que ça serait une prolongation, une continuité. En tout cas, quelque chose d'essentiel pour moi.


Nagui : OK. Merci, Mylène. "Vous" avez été très sympa. "Tu" reviens quand tu veux !
Mylène Farmer : Je reviendrai ! Merci Nagui. 


Nagui : A bientôt. (Il annonce ensuite les prochains invités de l'émission dont Alain Souchon) T'aimes bien Alain Souchon ?
Mylène Farmer : Oui, j'aime bien Alain Souchon.


Diffusion d'un clip de Kate Bush.


Source retranscription Référentiel des TV - Editions Why Not

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