Mylène Farmer - Interview - Gala - 7 mars 2018
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Date7 mars 2018
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Média / PresseGala
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Interview parThomas Durand
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Fichiers
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Catégories interviews
Une semaine avant la sortie du film Ghostland dans les salles de cinéma en France, l'hebdomadaire "Gala" publie un reportage sur le tournage du film incluant des photos inédites mais également des extraits de deux entretiens avec Mylène et le réalisateur Pascal Laugier. Ces interviews sont publiées en intégralité sur le site internet du magazine gala.fr.
Gala : Vous aviez aimé Saint Ange, Martyrs, The Secret, les premiers films de Pascal Laugier, au point de le solliciter pour diriger le clip de votre chanson City of love, fin 2015. Mais qu'est-ce qui vous a incitée à retenter l'expérience du grand écran, dans un film d'épouvante, plus de vingt ans après Giorgino ?
Mylène Farmer : Le désir de Pascal, son talent de cinéaste, sa certitude que je pouvais incarner le personnage de Pauline... C'est très porteur, très motivant, très rassurant, malgré les doutes... D'autant plus que son scénario était passionnant, très bien écrit, et mon rôle vraiment intéressant à construire.
La personnalité de Pascal Laugier a donc été déterminante ?
Oui ! Une collaboration, c'est une question de chimie, le premier rendez-vous détermine la suite. J'avais d'abord remarqué un être passionné, immergé dans un véritable univers, sur le tournage du clip de City of love. Puis, le cinéaste s'est imposé, avec son intelligence, sa folie... Pascal est un réalisateur précis, hanté, qui ne lâche rien.
Comment avez-vous préparé votre rôle : des livres et films de référence ? Un coaching particulier ?
J'ai beaucoup fréquenté les salles obscures et, depuis toujours, j'aime ce genre de cinéma qui nous maintient agrippés au fauteuil ! (Rires) Pour le tournage de Ghostland, Arturo, un répétiteur, m'a aidée à mémoriser mon texte. J'ai ensuite fait corps avec le personnage de Pauline, au gré de mes discussions avec Pascal.
Vos premières impressions, quand vous avez débarqué au Canada, au fin fond du Manitoba ?
Ce fut un choc ! Une émotion aussi… Je retrouvais le pays de mon enfance.
Ghostland vous a mobilisée pendant combien de jours ?
Je suis restée sur place pendant deux mois et, pour ma part, il me faut compter vingt-six jours de tournage en tout, je crois.
Qu’est-ce qui fut le plus éprouvant sur ce tournage ?
Les heures d'attente entre chaque scène… C'est interminable ! Le tournage lui-même était évidemment très intense, mais les scènes les plus physiques nous donnaient envie de nous surpasser...
Une scène fut-elle plus mémorable que d’autres à tourner ?
Celle que je ne peux pas décrire, au risque de dévoiler trop de choses... Désolée...
Dans quel état terminiez-vous vos journées de tournage ? On reste sous tension ?
C'est un cinéma éprouvant, forcément. Mais je sortais de mon rôle en me démaquillant. Un restaurant japonais, miraculeusement posé sur le chemin du retour à mon hôtel, me permettait de reprendre des forces. J'ai tourné beaucoup de scènes de nuit. Très vite, le corps se met en pilotage automatique. Le tout est de rattraper le sommeil manqué pour être d'attaque les jours suivants.
Après sa projection au festival de Gérardmer , où il a été primé trois fois (Grand prix du jury, Prix du public et Prix du jury Syfy), le 3 février dernier, Ghostland a été unanimement salué par la critique. Vous attendiez-vous à une telle adhésion ?
Je me doutais que le film ne laisserait pas indifférent. J'ai tout de même ressenti une décharge d'adrénaline et une immense joie, quand le film a reçu son premier prix, celui du public dont la reconnaissance est tellement importante... Puis, le Prix du jury Syfy et le Grand Prix se sont enchaînés. J'étais tellement heureuse pour Pascal et toute l'équipe mobilisée autour du projet. Nous avons vécu une belle émotion ce soir-là.
Avez-vous gardé un objet en souvenir du tournage de Ghostland ?
Oui ! Les vêtements de mon personnage et le tableau d'un Christ en hologramme, qui trône aujourd'hui dans ma chambre, à Paris. J'étais fascinée par la beauté assez inouïe de cet élément du décor.
Avez-vous l'impression d'être ressortie différente de ce tournage ?
Différente, non. Heureuse d'avoir participé à un projet singulier, très certainement.
Le cinéma, c'est une expérience renouvelable dans un futur plus ou moins proche ?
L'avenir le dira. Je n'attends rien. Pour l'instant, je suis plongée dans mon nouvel album…