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Mylène Farmer - Interview - JT de 20 heures - TF1 - 04 octobre 1994



  • Date
    04 octobre 1994
  • Média / TV
    JT de 20 heures - TF1
  • Interview par
    Patrick Poivre d'Arvor
  • Fichier
  • Catégories interviews



Mylène est présente en direct sur le plateau du JT de 20 heures de Patrick Poivre d'Arvor sur TF1. Cette interview précède l'avant-première parisienne du film à laquelle Mylène assistera juste après.


Patrick Poivre d'Arvor : Voilà donc un extrait de ce film, Giorgino, qui sort demain et, l'actrice principale, Mylène Farmer. Mylène Farmer qu'on connaissait comme chanteuse, que nous avons eu le plaisir de recevoir souvent dans ce rôle. Et un jour, vous aviez dit : "Si je ne fais pas de cinéma, j'en mourrai'. Alors, on peut considérer que ça y est, vous êtes sauvée, là !
Mylène Farmer : Oui, pour l'instant ! (rires)


C'était un besoin si vital ?
Oui, quelque chose de fondamental pour ma vie, oui, que de jouer, donc, le cinéma.


Ce que vous essayiez de faire à l'époque avec les premiers clips qui ont beaucoup impressionné, parce que c'était une époque où les chanteurs et les chanteuses ne soignaient pas beaucoup la mise en images de leur musique... C'est ce que vous avez voulu développer ou c'est un tout autre univers, Giorgino ?
Non, je pense que l'univers est assez proche et, à la fois, c'est un film et un sujet bien particulier...


On a le sentiment qu'il s'agit de quelque chose qui vous touche quand même très particulièrement parce que j'y ai retrouvé le thème d'un certain nombre de vos chansons, de petite poupée désarticulée...
Je vais essayer de résumer. Je crois que c'est la rencontre d'avec Laurent Boutonnat qui a été fondamentale pour ma vie et, je le suppose, pour la sienne. Et donc, c'est la rencontre d'un univers qui est le même dans le fond, des passions communes, des goûts communs. Et, en ce sens, je crois qu'il est normal que ce soit en fait l'aboutissement d'un long travail commun et que l'univers soit finalement proche de l'univers de ses clips.


On peut dire que c'est lui qui a écrit ce film pour vous ? Vous l'avez un peu écrit avec lui, vous l'avez inspiré...
Non, non, c'est lui qui a écrit son scénario avec une autre personne, Gilles Laurent. Et il m'a proposé le rôle de Catherine. Maintenant, que j'ai pu inspirer un petit peu le personnage de Catherine, peut-être. Ça, il faudra le lui demander. Je ne sais pas bien... (sourire)


Elle a l'air de vous ressembler, en tout cas ce qu'on croit être le vrai personnage de Mylène Farmer, c'est-à-dire un petit être qui est replié sur elle-même, qui est assez timide, qui a beaucoup de mal à exprimer, qui, de temps en temps quand même, a...
... a une force en elle, oui, je crois également.


Vous aviez la force de vous regarder, par exemple, dans ce qu'on appelle les rushes, c'est-à-dire après le tournage ?
Non. J'ai refusé parce que je savais que c'était un très mauvais moment pour moi. J'ai uniquement souhaité regarder sur le petit téléviseur... (elle cherche le mot)


De contrôle.
... de contrôle, la pendaison. C'est quelque chose qui m'intriguait que de me voir suspendue dans le vide. Et, j'avoue que c'est une image qui est assez violente et assez choquante.


Qui vous a intriguée, et fascinée aussi un peu, en même temps...
Il y a toujours cette fascination pour ces choses, à la fois fascination et épouvante. La mort, c'est quelque chose qui vous fascine et qui vous terrifie à la fois.


Alors, vous êtes aux frontières de la mort. Vous êtes souvent aux frontières de la folie aussi dans ce film. Vous vous êtes préparée particulièrement pour affronter ce personnage ?
J'ai uniquement souhaité rencontrer... demandé à un docteur, à un psychiatre si je pouvais assister à quelques entretiens d'avec des malades. Et donc, il a eu la gentillesse que de dire oui. Et j'ai essayé de prendre un regard et la gestuelle, les mains sont très importantes chez ces malades, et essayer de capter comme ça des petites choses. Mais c'est l'unique préparation réelle.


Je vous remercie beaucoup, Mylène Farmer...
Merci.

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