Mylène est présente en direct sur le plateau du
JT de 20 heures de Patrick Poivre d'Arvor sur TF1. Cette interview
précède l'avant-première parisienne du
film à laquelle Mylène assistera juste
après.
Patrick Poivre d'Arvor :
Voilà donc un extrait de ce film, Giorgino, qui sort demain et, l'actrice
principale, Mylène Farmer. Mylène Farmer qu'on
connaissait comme chanteuse, que nous avons eu le plaisir de recevoir
souvent dans ce rôle. Et un jour, vous aviez dit : "Si je ne
fais pas de cinéma, j'en mourrai'. Alors, on peut
considérer que ça y est, vous êtes
sauvée, là ! Mylène
Farmer : Oui, pour l'instant ! (rires) C'était un besoin si
vital ? Oui,
quelque chose de fondamental pour ma vie, oui, que de jouer, donc, le
cinéma. Ce que vous essayiez de faire
à l'époque avec les premiers clips qui ont
beaucoup impressionné, parce que c'était une
époque où les chanteurs et les chanteuses ne
soignaient pas beaucoup la mise en images de leur musique... C'est ce
que vous avez voulu développer ou c'est un tout autre
univers, Giorgino ? Non,
je pense que l'univers est assez proche et, à la fois, c'est
un film et un sujet bien particulier... On a le sentiment qu'il s'agit de
quelque chose qui vous touche quand même très
particulièrement parce que j'y ai retrouvé le
thème d'un certain nombre de vos chansons, de petite
poupée désarticulée... Je
vais essayer de résumer. Je crois que c'est la rencontre
d'avec Laurent Boutonnat qui a été fondamentale
pour ma vie et, je le suppose, pour la sienne. Et donc, c'est la
rencontre d'un univers qui est le même dans le fond, des
passions communes, des goûts communs. Et, en ce sens, je
crois qu'il est normal que ce soit en fait l'aboutissement d'un long
travail commun et que l'univers soit finalement proche de l'univers de
ses clips. On peut dire que c'est lui qui a
écrit ce film pour vous ? Vous l'avez un peu
écrit avec lui, vous l'avez inspiré... Non,
non, c'est lui qui a écrit son scénario avec une
autre personne, Gilles Laurent. Et il m'a proposé le
rôle de Catherine. Maintenant, que j'ai pu inspirer un petit
peu le personnage de Catherine, peut-être. Ça, il
faudra le lui demander. Je ne sais pas bien... (sourire) Elle a l'air de vous ressembler,
en tout cas ce qu'on croit être le vrai personnage de
Mylène Farmer, c'est-à-dire un petit
être qui est replié sur elle-même, qui
est assez timide, qui a beaucoup de mal à exprimer, qui, de
temps en temps quand même, a... ...
a une force en elle, oui, je crois également. Vous aviez la force de vous
regarder, par exemple, dans ce qu'on appelle les rushes,
c'est-à-dire après le tournage ? Non.
J'ai refusé parce que je savais que c'était un
très mauvais moment pour moi. J'ai uniquement
souhaité regarder sur le petit
téléviseur... (elle cherche le mot) De contrôle. ...
de contrôle, la pendaison. C'est quelque chose qui
m'intriguait que de me voir suspendue dans le vide. Et, j'avoue que
c'est une image qui est assez violente et assez choquante. Qui vous a intriguée,
et fascinée aussi un peu, en même temps... Il
y a toujours cette fascination pour ces choses, à la fois
fascination et épouvante. La mort, c'est quelque chose qui
vous fascine et qui vous terrifie à la fois. Alors, vous êtes aux
frontières de la mort. Vous êtes souvent aux
frontières de la folie aussi dans ce film. Vous vous
êtes préparée
particulièrement pour affronter ce personnage ? J'ai
uniquement souhaité rencontrer... demandé
à un docteur, à un psychiatre si je pouvais
assister à quelques entretiens d'avec des malades. Et donc,
il a eu la gentillesse que de dire oui. Et j'ai essayé de
prendre un regard et la gestuelle, les mains sont très
importantes chez ces malades, et essayer de capter comme ça
des petites choses. Mais c'est l'unique préparation
réelle. Je vous remercie beaucoup,
Mylène Farmer... Merci.