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Mylène Farmer - Interview - JT de 20 heures - TF1 - 11 mars 2018



  • Date
    11 mars 2018
  • Média / TV
    JT de 20 heures - TF1
  • Interview par
    Anne-Claire Coudray
  • Fichier
  • Catégories interviews


Mylène est présente en direct sur le plateau du JT pour répondre en fin de journal aux questions d'Anne-Claire Coudray pour la promotion du film Ghostland avant sa sortie au cinéma le 14 mars mais également du single Rolling Stone sorti le 19 janvier.


Anne-Claire Coudray : Voilà, maintenant un autre genre de grand frisson, un film d'horreur qui ne ménage pas les nerfs de ses spectateurs et, c'est à cela que l'on reconnaît sa qualité. Ghostland sort mercredi sur les écrans et pour nous en parler ce soir, Mylène Farmer. Bonsoir.
Mylène Farmer : Bonsoir.


Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
Merci (Mylène murumure ce mot à peine perceptible).


Alors, si ce film est déjà un phénomène, c'est précisément parce que vous y tenez un rôle et je voulais montrer quelques images avant de vous laisser la parole. Regardez, vous allez assister à une avant-première au Grand Rex demain à Paris. Regardez ces fans qui sont déjà là. Certains ont posé des jours de congès. Certaines envisageaient même, nous disaient-elles tout à l'heure de rester toute la nuit pour pouvoir vous apercevoir demain soir (petit rire de Mylène). Est-ce que vous êtes surprise toujours de ce que vous déclenchez ?
À chaque fois surprise, comblée, heureuse et je pense que demain sera une soirée assez incroyable... Pour moi aussi...


Alors, vous avez une double actualité cette année. Vous avez ce nouvel album que les fans attendent avec impatience. On connaît suelement le premier single. Et puis, vous avez ce film. C'est un hasard parce que vous vous faites relativement rare ? Est-ce que c'est le hasard du calendrier ou est-ce que ce métier vous manquait ?
Absolument rien de prémédité si ce n'est que je vais vous répondre : oui, ce métier me manque terriblement, j'ai très envie de revoir le public, de remonter sur scène, de faire un album, d'écrire... bien sûr !


Alors, on va parler de cette créativité et de cette place à part que vous avez dans l'univers artistique français après ce reportage de Sophie De Vaissière et William Wuillemin.


Diffusion du reportage avec notamment des extraits d'interviews de Feder co-compositeur de Rolling Stone et de Pascal Laugier réalisateur de Ghostland.


Alors, on rappelle que ce film est interdit aux moins de seize ans. Pourquoi vous avez eu envie de jouer dans un film d'horreur et, finalement pas dans une comédie romantique.

C'est drôle parce qu'on parle souvent d'un film d'horreur ou d'un film de genre et dans le fond je me dis : peu importe le genre. J'ai rencontré, moi, un réalisateur qui est exceptionnel... je vais me permettre de dire que c'est un putain de réalisateur, vraiment ! Et puis, il y a un scénario qui est absolument remarquable. Quand j'ai découvert à la lecture le scénario, je ne pouvais plus le laisser et, c'est vrai, j'ai dit immédiatement : "Je veux faire ce film !"


Un film qui a eu d'ailleurs plusieurs prix....
Oui, trois prix...

... au Festival de Gérardmer.
... et le prix du public ce qui est assez fondamental et essentiel.


Vous dites que ces films d'horreur vont chercher les peurs les plus intimes des spectateurs et que c'est ça aussi qui vous intéresse...
Ecoutez, moi... Depuis que je suis enfant, si je puis dire, en tout cas depuis que j'ai découvert la lecture j'ai toujours adoré les contes, les contes cruels et, jusqu'à ce jour je continue de découvrir ces contes. Je crois qu'on a tous en nous, j'allais dire, une envie de se faire peur, oui. Mais ce film, avant tout, est un film, je crois.... enfin, je pense, un film intelligent. C'est un film qui a un fond, qui a une forme certes, mais qui a surtout un fond, un propos qui est, oui, intelligent et remarquablement filmé et... Voilà, c'est un très très très beau réalisateur. Je suis très très fière d'avoir fait ce film.


Alors, c'est votre deuxième film seulement. Et pourtant, vous aviez fait le Cours Florent quand vous étiez plus jeune. Pourquoi vous n'avez finalement pas choisi le cinéma ?
Ça, c'est le hasard de la vie, j'allais dire peut-être le destin et, j'ai rencontré Laurent Boutonnat à cette époque quand je suis sortie du Cours Florent et...


Vous avez choisi le chanson...
Oui, mais un amour commun pour le cinéma, quand même. C'est ce pour quoi nous avons fait quand même ces clips qui sont des clips très longs avec cet amour du cinéma, de l'image, de...


Alors, c'est vrai que dans les années 80, vous révolutionnez même le genre. Comment vous êtes pionnière sur ce terrain-là ? Qu'est-ce qui vous donne cette envie-là ?
Là encore, je vais me répéter. C'est l'amour du cinéma et puis Laurent, lui-même, Boutonnat a réalisé un premier long-métrage qui était... je crois il l'a réalisé à l'âge de seize ans... Et voilà...


Il vous embarquée dans sa...
Il m'a embarquée dans cette première histoire, un film que j'avais beaucoup aimé, qui n'a pas rencontré son public mais, néanmoins, c'est un film que j'ai beaucoup apprécié (Mylène parle de Giorgino réalisé par Laurent Boutonnat et sorti en 1994, ndlr).


Alors, on parlait de vos clips mais, vous vous êtes aussi créée un personnage, presque un personnage de film (petit rire de Mylène) que vous incarnez sur scène et, qui est loin, très loin de ce que vous êtes dans la vie ?
Je ne pense pas. J'ai l'impression, moi, d'être moi-même. Maintenant, il y a les artifices, effectivement. Quand on est sur scène, il y a du maquillage, éventuellement une coiffure extravagante ou non et puis, il y a une mise en scène. Mais dans le fond, c'est toujours moi qui suis là.


C'est vrai que la grande surprise pour les fans dans ce film d'ailleurs, c'est qu'on vous voit presque comme "Madame tout le monde", si je puis dire, sans fard, sans artifices. Vous êtes une mère de famille. Est-ce que ça aussi c'était une nouveauté pour vous ?
Là, c'est parce que je joue la mère de famille. Je suis la Pauline du film. Je suis celle qu'a imaginé Pascal Laugier. Et c'est une mère qui est célibataire, qui a deux adolescentes. Un peu décalée. Et c'est une mère, oui, qui a très peu de maquillage, qui est une femme de la vie de tous les jours.


Vous avez eu besoin ou l'impression de vous mettre à nu ? Plus à nu que dans vos spectacles ?
C'est-à-dire que je maîtrise moins les choses, si je puis dire. Mais, c'est assez aussi intéressant que de se livrer... Moi, je suis partie dans cette aventure parce que le désir avant tout d'un metteur en scène.


Alors il paraît que c'est vous qui êtes allée le chercher, ce réalisateur. Vous lui avez écrit et, dites-moi si je me trompe (rire de Mylène), un petit sms : "Tu n'aurais pas un petit rôle de folle pour moi ?"
C'est vrai...


Est-ce que c'est comme ça que vous voyez ?
Alors, d'abors je l'ai appelé pour réaliser un clip parce que je pensais qu'il pouvait vraiment faire quelque chose d'incroyable et il a fait quelque chose d'incroyable pour moi, pour la chanson City Of Love (Pascal Laugier en a réalisé le clip fin 2015, ndlr). Et puis, plus tard, dans un moment, peut-être de... je sais pas... d'abandon, de détresse, de je ne sais quoi, de grand vide et... Il me parlait souvent de son projet. J'avoue que j'étais très attirée par son histoire, déjà. Et, je lui ai dit... je lui ai envoyé un sms à, je crois, deux heures du matin et je lui ai dit : "Dis-moi, tu n'aurais pas un rôle de folle ?" n'imaginant pas une seconde qu'il allait me répondre : "Oui, bien sûr !". Mais, voilà, spontanément, il m'a dit : "Bien sûr ! Pas un rôle de folle, tu l'as déjà fait. (rire) Mais, j'ai un rôle pour toi." Le rôle donc de Pauline la maman de ces deux jeunes filles.


Alors je disais en titres que vous mettez vos fans au supplice. Vous avez diffusé un premier single d'un futur album. Est-ce que vous pouvez nous dire la date de sortie de cet album ?
Je n'ai pas la date de sortie de cet album mais, ce sera pour l'automne, en tout cas. Je suis en train de travailler toujours sur cet album. Il y aura un deuxième extrait... l'album...


Alors un album qui ne vous ressemble pas ou qui ne ressemble pas à ce que vous faites d'habitude. Très électro avec une voix beaucoup plus grave. Là aussi, vous aviez envie de vous mettre en danger quelque part ?
Là encore, c'est une rencontre avec ce compositeur et DJ, Feder, qui est un amour d'homme et qui a beaucoup de talent. C'est quelqu'un qui a un univers je trouve assez dark et sexy. C'est quelque chose, j'espère qui me ressemble...


Je voulais vous soumettre aussi une rélfexion, une phrase, très jolie phrase qu'a eu un jour Johnny Hallyday pour vous. Il a dit que vous étiez son équivalent féminin puisque vous êtes la seule chanteuse française à avoir rempli un Stade de France. D'abord, qu'est-ce que vous en pensez et comment vous expliquez l'ampleur de la communauté des fans que vous partagez avec lui, d'ailleurs ?
Alors moi, je ne l'explique pas pour moi-même. Je suis toujours étonnée... C'est incroyable, j'ai une vie incroyable, je l'avoue. J'ai beaucoup de chance d'avoir ce public parce qu'avant tout, ce sont certes des fans, mais c'est un public. Et, quant à Johnny Hallyday, c'est très flatteur pour moi, peut-être trop flatteur d'ailleurs. Mais je crois que nous avons en tout cas en commun l'envie de faire des spectacles qui puissent émerveiller, créer une émotion très très forte, ne pas laisser indifférent.


En tout cas, Ghostland, lui ne laisse pas indifférent (Mylène acquiesce). Un film qui sort mercredi sur les écrans. Merci infiniment...
Merci à vous.


... de nous avoir accordé cette interview Mylène Farmer.
Merci à vous. Et j'aime vraiment, vraiment ce film. J'espère que... (petit rire)


Qu'il rencontrera un grand succès. Merci...


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