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Mylène Farmer - Interview - L'Alsace - 02 octobre 1994



  • Date
    02 octobre 1994
  • Média / Presse
    L'Alsace
  • Interview par
    Pierre-Louis Cereja
  • Fichier
    Mylène Farmer Presse L'Alsace 02 octobre 1994
  • Catégories interviews


L'Alsace : Le cinéma et la scène :
Mylène Farmer : Le cinéma, c'est ludique mais il est difficile de trouver une émotion plus prodigieuse que la scène...


Elle n'aime pas les interviews :
Je ne fais pas cela spontanément. Non, définitivement non.


Son personnage de Catherine dans le film Giorgino :
Catherine, ce n'est pas moi. Mais il y a chez elle, une fragilité et une colère rentrée, une sensation de n'être pas comprise par les autres, d'avoir un comportement irrationnel que je retrouve en moi...


La colère est pour elle comme un leitmotiv :
J'ai une colère en moi contre la vie, quelque chose de violent contre la difficulté de vivre...


Elle a un faible dans le film pour l'une des scènes où Giorgino aime Catherine :
L'amour, c'est un très beau pansement à la colère...


Les consultations de psychiatrie auxquelles elle a asisté pour se préparer au rôle :
C'était bref, mais pourtant troublant et bouleversant. J'ai trouvé dans cette rencontre avec les malades une gestuelle pour Catherine dans les mains raides aux doigts écartés et dans l'inquiétude des yeux...


L'aventure Giorgino :
(Je me suis laissée porter) avec la volonté de ne pas tout contrôler...


Les rôles qu'on lui avait proposé :
On m'avait déjà proposé des rôles mais ils manquaient d'intérêt. C'était un androgyne au temps de Sans contrefaçon ou un rôle dénudé à l'époque de Libertine...


Sa rareté (peu de disques, peu de scène, peu de médias) :
Faire peu, c'est fondamental pour moi. Il me semble que la scène ne peut pas être un métier routinier. Et je sais parfaitement qu'il y a des émotions qu'on ne peut pas toujours ressentir avec la même force.


Sa rareté dans les médias, c'est sa manière de préserver un sentiment fort :
Je n'ai pas envie de ressentir quelque chose seulement à peu près... Je refuse l'exploitation de mon image par la presse. Mais il n'y a aucune stratégie marketing là-dedans. Je n'ai pas voulu de fan-club. On ne peut pas donner à tout le monde tout le temps. C'est ma nature profonde et je crois que les gens acceptent cela...