Dominique Duforest :
Alors, Ainsi soit
je... :
c’est un très bel album. Ce titre Ainsi soit
je... et
puis, il y a une poupée à ton effigie sur la
pochette de l'album...
Mylène Farmer : Oui, c'est la poupée qui
était présente dans le clip de Sans contrefaçon.
Dominique
Duforest : Ainsi soit
je..., la
poupée à ton effigie, ça a une
signification tout ça ? Tu te regardes ?
Mylène Farmer : C'est difficile de
résumer un titre comme ça. Moi, je donne beaucoup
d'importance aux trois points de suspension d' Ainsi soit je....
Si on peut résumer Ainsi
soit je..., ce serait un portrait.
Dominique
Duforest : Ce sont des points de suspension lourds de sens ?
Mylène Farmer : Lourds de sens en ce qui me
concerne, oui.
Dominique
Duforest : Pourquoi ? Parce que ce que tu racontes dans
l’album c’est la partie immergée de
l’iceberg ?
Mylène Farmer : Probablement, oui. C’est
vrai que c’est un exutoire que d’écrire
des chansons. Là, en l’occurrence, c’est
un album qui est, c’est vrai, très,
très, très proche de moi.
Dominique
Duforest : Oui, bien personnel, quand même. Alors,
tu cultives quand même depuis le début, depuis le
premier disque, depuis Maman a tort, un personnage un peu ambigu, un
peu mi-fille, mi-garçon, souriante, loin du monde...
Mylène Farmer : Je suis d'accord pour tout, sauf
pour le terme 'cultiver'. Parce que je pense qu'on ne peut pas
tricher... C'est-à-dire qu'on ne peut pas tricher quatre
ans...
Dominique
Duforest : J'ai pas dit que tu trichais, j'ai dit que tu
cultives...
Mylène Farmer : Non, non, je sais. C'est vrai que
le mot 'cultiver' quelquefois m’ennuie un peu.
Dominique
Duforest : Mais l’air lointain, tout ça,
c’est toi ?
Mylène Farmer : Oui !
Dominique
Duforest : Tu as toujours été un peu
détachée, comme ça, du monde... du
monde bas ?
Mylène Farmer : Détachée,
parfois complètement impliquée et en avoir
très peur. Mais, très souvent, on cherche
toujours son lieu de prédilection et il est rare.
Dominique
Duforest : Je pense qu’on en parlera beaucoup tout
à l’heure avec les auditeurs. Et, dans un instant,
ce sera Libertine. (...)
Diffusion de Libertine.
Dominique
Duforest : (…) Je pense que nous avons un premier
auditeur en ligne... Olivier, bonsoir. Auditeur 1
: Bonsoir.
Mylène Farmer : Bonsoir…
Auditeur 1
: Vous allez bien ?
Mylène Farmer : Très, très
bien, merci !
Auditeur 1
: Alors, ma question : Mylène, peux-tu me dire
à quel âge as-tu commencé la musique,
et quelle passion as-tu à part ce métier ?
Mylène Farmer : Oh... La première
question est plus facile. J’ai commencé
à l’âge de 22 ans. Quant à la
passion, elle est toujours là. C’est une
découverte, c’est une succession de
découvertes.
Auditeur 1 :
Ça a été un coup de foudre ?
Mylène Farmer : C’est un coup de foudre,
oui. Je pense qu’on ne pourrait pas exercer ce
métier sans ce coup de foudre.
Dominique
Duforest : C’est indiscret de te demander ce que tu
faisais avant de chanter ?
Mylène Farmer : Non. Avant, je faisais beaucoup
d’équitation et, parallèlement, je
suivais des cours de théâtre.
Dominique
Duforest : Ah, d’accord ! Donc, tu avais
déjà quand même un pied dans un domaine
artistique.
Mylène Farmer : Une fibre artistique...
Dominique
Duforest : Une fibre artistique ! Olivier, merci de ta
question.
Mylène Farmer : Merci !
Dominique
Duforest : (…) Si tu veux bien, on va
écouter un autre extrait de ce superbe album Ainsi soit
je... et,
c’est une chanson que tu n’as pas
écrite, c’est une chanson qui était
chantée au départ par Juliette Gréco.
Mylène Farmer : Absolument : Déshabillez-moi.
Dominique
Duforest : C’est une référence
pour toi la chanson ou Juliette Gréco ou les deux ?
Mylène Farmer : Non. J’avoue que je
connais peu Juliette Gréco. Cette chanson en
l’occurrence, je l’aimais beaucoup et
j’avais très envie avec Laurent Boutonnat de la
réactualiser, à savoir faire d’autres...
Dominique
Duforest : Un autre style...
Mylène Farmer : Un autre style, oui.
Dominique
Duforest : Alors, Déshabillez-moi
par
Mylène Farmer, qui a laissé à tout le
monde un souvenir ému le soir des "Oscars de la mode"
à la télévision... (Rires de
Mylène) (référence à la
prestation de Mylène lors de cette soirée sur
cette chanson pendant laquelle un petit bout d'un sein de
Mylène avait dépassé de sa robe).
Diffusion de Déshabillez-moi.
Dominique
Duforest : On rappelle la chute quand même :
c’est "Déshabillez-vous", pour ceux qui ne
connaissent pas la chanson.
Mylène Farmer : C’est évident,
il faut la réciproque !
Dominique
Duforest : Alors, une question tout de suite au standard. Allo
? Auditeur 2 : Salut
Mylène !
Mylène Farmer : Bonjour !
Dominique
Duforest : Bonjour ! Ton prénom ? Auditeur 2 : Martin
(...) Alors, je voudrais savoir comment est-ce que tu
définis ton style de musique, selon toi ?
Dominique
Duforest : Ah ! Question fondamentale !
Mylène Farmer : Fondamentale et difficile une fois
de plus. Je pense que j’essaye de privilégier
avant tout l’émotion. Quant à
définir le style musical, je ne sais pas. Je pense que
c’est du domaine de la variété...
J’avoue que j’ai pas la notion des castes et que
ça ne m’intéresse pas. Voilà
! L’émotion avant tout, je pense.
Dominique
Duforest : La réponse te satisfait Martin ? Auditeur 2 : Je
suis très content.
Dominique
Duforest : Merci de ta question.
Mylène Farmer : Merci Martin !
Dominique
Duforest : L’émotion existe dans la
variété : nous l’avons
rencontrée, elle s’appelle Mylène
Farmer.
(...)
Mylène Farmer : Bonsoir Nadège.
Auditeur 3 : Alors,
tout d’abord, je voudrais féliciter
Mylène pour tout ce qu’elle fait.
Mylène Farmer : C’est gentil.
Auditeur 3 : Je
trouve que tu es vraiment une très grande chanteuse !
Mylène Farmer : Merci beaucoup !
Dominique
Duforest : Ça commence bien ! La suite... Auditeur 3
: Ma question : comptes-tu faire un concert, notamment
à Paris ou en région parisienne ?
Mylène Farmer : C’est quelque chose
à laquelle je pense, que je n’ai pas encore
défini. Si il faut donner des dates, je pense
d’ici un ou deux ans.
Dominique
Duforest : Oui... Parce que je te signale qu’en
dehors de la question de Nadège, les questions sur ce sujet
sont très, très nombreuses au standard. Tout le
monde veut absolument te voir sur scène.
Mylène Farmer : J’en ai très,
très envie aussi. C’est vrai que je veux le faire
absolument aux côtés de Laurent Boutonnat qui,
lui, parallèlement a d’autres projets. Donc, nous
allons privilégier ces projets. Et puis le temps de la
préparation, aussi, de penser cette scène me
prendra une année ou deux années.
Dominique
Duforest : Voilà, Nadège. Merci de cette
question qui a permis de satisfaire beaucoup de gens qui voulaient
avoir une réponse. Laurent Boutonnat et toi, ça
fonctionne vraiment d’une façon incroyable. Cest
vraiment un duo de travail extraordinaire...
Mylène Farmer : C’est fabuleux. Je crois
qu’on a peu de rencontres, en tout cas, en ce qui me
concerne, peu de rencontres comme ça.
Dominique
Duforest : C’est ton pygmalion, un peu ?
Mylène Farmer : On peut dire pygmalion, mentor, on
dit ce qu’on veut ! C’est avant tout
quelqu’un que j’aime
énormément évidemment et avec qui il y
a un parallélisme, une correspondance énorme dans
tout domaine artistique.
Dominique
Duforest : En tout cas, entre autres, sur cet album Ainsi soit
je..., vous
avez commis une autre superbe chanson qui s’appelle Sans
Logique.
Elle fait partie de celles que tu aimes ?
Mylène Farmer : Bien sûr.
J’espère ! (rires)
Dominique
Duforest : Alors, on l’écoute !
Diffusion de Sans
Logique.
Dominique
Duforest : C’est Sans Logique et c’est sur NRJ et
c’est Mylène Farmer. Encore une belle chanson. On
va en écouter d’autres tout à
l’heure, je vous promets, de cet album. On va en
découvrir parce que c’est vraiment
très, très bien. On a sûrement
quelqu’un au standard de NRJ (...)
Auditeur 4
: Bonjour. (...) C’est Isabelle ! (...)
Je voulais savoir pourquoi on parle si peu de
Mylène Farmer dans les magazines à part quand
elle sort un disque, tout ça. C’est vraiment
dommage parce qu’on aimerait vraiment en savoir plus sur
cette chanteuse qui a plein de talent... Dominique
Duforest : En tout cas, on va parler d’elle ce soir !
Mylène Farmer : C’est quelque chose qui
est, là, volontaire. A savoir que je pense que trop parler
de soi, déjà, c’est quelque chose qui
ne m’est pas propre. Depuis ma tendre enfance, j’ai
beaucoup de mal à parler de moi-même.
D’autre part, je pense que ça
démystifie très, très, très
vite quelqu’un et que le public peut se lasser
d’une personne... A savoir aussi bien les prestations
télévisées que les interviews. Je
pense qu’il faut les raréfier, voilà.
Dominique
Duforest : Il est bon de se faire rare, de se faire envier, de
se faire désirer je veux dire...
Mylène Farmer : C’est vrai que je
préfère ça, moi.
Dominique
Duforest : Parce que tu as peur de rien, toi. Je me souviens
que je t’ai vue chanter devant 50 000 personnes à
Marseille "Je suis libertine, je suis une catin"... Faut quand
même oser, dans un stade...
Mylène Farmer : Oui. Ça, ça
ne me dérange pas !
Dominique
Duforest : Ça ne te dérange pas dans un
cas comme ça. Tu es devant 50 000 personnes à qui
tu chantes "Je suis libertine, je suis une catin". Qu’est-ce
qui se passe dans ta tête à ce
moment-là ?
Mylène Farmer : Je serais incapable de vous le dire
!
Dominique
Duforest : Tu ne peux pas ?
Mylène Farmer : Nonn ! Incapable !
Dominique
Duforest : Bon, ça fait rien. On le regrette !
Mylène Farmer : C’est quelque chose
d’enivrant mais, c’est la seule chose que je
pourrais dire.
Dominique
Duforest : En tout cas il y avait quelque chose qui nous avait
bien enivré, qui avait enivré beaucoup de gens,
c’était une superbe chanson qui
s’appelait Tristana. Elle a quelque chose de
particulier pour toi, cette chanson, Tristana ?
Mylène Farmer : Elle m’évoque
la neige. C’étaient mes débuts,
à savoir je suis née au Canada. J’aime
la neige et la Russie.
Dominique
Duforest : Ah ! Tu es née au Canada ? Ah
bon ? Et, tu es canadienne de nationalité ?
Mylène Farmer : J’ai les deux
nationalités.
Dominique
Duforest : Aa, très pratique !
Mylène Farmer : Pas pour les impôts, je
vous le garantis ! (Rires)
Dominique
Duforest : Ah bon, d’accord ! (Rires) Tristana. Mylène
Farmer avec nous sur NRJ jusque 20 heures.
Diffusion de Tristana
(Remix Club).
Dominique
Duforest : Tristana sur NRJ, Mylène
Farmer, dans sa version remix. D’ailleurs, il y a toujours
des remixes importants sur tes chansons.
Mylène Farmer : Oui, j’adore
ça, et Laurent aussi ! J’avoue
qu’on prend un plaisir incroyable en studio que de faire des
remixes.
Dominique
Duforest : On dit : "On va mettre un petit bout là,
on va faire ci, on va faire ça..." (Rires de
Mylène)
Mylène Farmer : Oui. On travaille aux
côtés d’un ingénieur du son
qui s’appelle Thierry Rogen et qui adore ça aussi,
donc c’est...
Dominique
Duforest : Ça s’entend parce
qu’en général, ils sont
extrêmement réussis. (...)
Auditeur :
Je voudrais savoir quel personnage Mylène
aimerait-elle interpréter au cinéma ? Dominique
Duforest : Il y a beaucoup de questions sur le
cinéma. Il y a des projets d’ailleurs ?
Mylène Farmer : Pas actuellement. Je vais
répondre à brûle-pourpoint. Le premier
rôle qui me vient à l’esprit, ce serait
le rôle de Frances Farmer.
Dominique
Duforest : Joli rôle...
Mylène Farmer : Qui a été
interprété par Jessica Lange...
Dominique
Duforest : Et dont tu portes le nom...
Mylène Farmer : Et dont je porte le nom. Je ne
l’ai pas fait exprès, presque ! (Rires)
Dominique
Duforest : Tu l’as fait exprès, non ?
Mylène Farmer : Un petit peu, oui ! Et... que dire
d’autre ? Voilà, c’est une femme...
Est-ce que je me sens proche d’elle ? Je ne sais pas. Je
pense que c’est un personnage qui est passionnant
à interpréter. C’est une femme qui a eu
beaucoup de mal et qui a été
complètement écrasée par son milieu,
en l’occurrence c’était Hollywood.
Dominique
Duforest : Tu es très femme, si j’ose
dire, dans tes textes etc. Quelles sont les femmes que tu admires, dans
celles qui ont compté dans l’Histoire ? Il y a des
femmes que tu admires en dehors de Frances Farmer ? Est-ce
qu’il y a d’autres actrices, des femmes politiques,
des gens comme ça, que tu admires ?
Mylène Farmer : Oui. J’aime Greta Garbo.
Dominique
Duforest : Tu aurais aimé interpréter
des rôles comme Greta Garbo éventuellement ?
Mylène Farmer : Je ne sais pas. C’est la
femme qui m’inspirerait plus que ses rôles. Il y a
une femme que je ne connais pas du tout mais vers qui je vais aller,
qui s’appelle Lou Andreas-Salomé, qui a
été le femme de, entre autres Freud et de Rilke,
qui était un poète, et qui en
l’occurrence elle aussi écrivait.
Et, c’est une vie qui me passionne, vers qui je vais
aller.
Dominique
Duforest : (...) On a un disque maintenant que nous a
demandé Mylène. C’est un groupe
australien qu’on adore alors ce choix nous a ravi :
c’est le groupe INXS (...)
Diffusion de Need
you tonight par INXS.
Dominique
Duforest : INXS sur NRJ, Need you
tonight...
Mylène Farmer : Et, on peut se faire cette
réflexion que de ne pas comprendre un texte, si
l’on n’est pas bilingue en l’occurrence,
là, ce n’est pas du tout important.
C’est l’ambiance qui compte.
Dominique
Duforest : Oui. Et puis le texte n'est pas très
compliqué. Il est provocant d’ailleurs, comme les
tiens. Et puis, je signale aux demoiselles qui ne connaissent pas
encore ce groupe que le chanteur est quand même
extrêmement mignon.
Mylène Farmer : Et, très,
très sensuel !
Dominique
Duforest : Il faut bien le dire, il faut bien le dire ! Dans
un instant, on écoutera un autre extrait d'Ainsi soit
je..., une
chanson qui s’appelle Jardin de
Vienne.
C’est très beau, ça évoque
quelque chose de particulier pour toi ?
Mylène Farmer : Oui, très particulier
puisque j’ai connu cette personne, et c’est une
personne qui s’est effectivement pendue dans un jardin de
Vienne.
(...)
Diffusion de Jardin
de Vienne.
Dominique
Duforest : Jardin de
Vienne sur
NRJ, Mylène Farmer. Il est toujours extrêmement
cruel de couper une chanson, surtout quand elle est très
belle et, en plus quand on a l’auteur et
l’interprète à
côté de soi. Je suis vraiment
désolé, mais il y a vraiment beaucoup de gens au
téléphone qui veulent te poser des questions et
tu es quand même là pour ça. Alors, on
fait : allo. Auditeur 6 :
Estelle. (...) Je voulais savoir pourquoi Mylène a
adopté un look spécial pour chaque chanson.
Dominique
Duforest : Pourquoi pour chaque chanson un look
différent ?
Mylène Farmer : Pour chaque chanson... Je pourrais
appeler ça presque la toilette de l’âme.
Et pour être un peu plus terre à terre, parce
chaque chanson suscite un univers. Par exemple, sur Tristana
ça pouvait évoquer la Russie, donc
j’avais des habits qui pouvaient évoquer aussi la
Russie. Sans
contrefaçon, c’était un
petit garçon, donc c’était
abordé avec la casquette. Et puis, c’est avant
tout un plaisir que de s’habiller et que de changer.
Dominique
Duforest : C’est le goût du costume,
c’est le goût du théâtre,
c’est le goût de l’art en
général, quoi…
Mylène Farmer : Oui, je crois que les personnes qui
sont devant leur poste de télévision aiment aussi
ce goût-là, ont le goût de
l’habit, de la représentation et...
Dominique
Duforest : Ça fait partie du métier...
Mylène Farmer : Je porte très,
très mal le blue-jean en plus ! (Rires)
Dominique Duforest
: Raison supplémentaire ! (...) Alors, à propos
de clip justement, celui de Ainsi soit
je... va
bientôt sortir ?
Mylène Farmer : Il va sortir je crois le 17
avril... non... mai ! (Rires)
Dominique
Duforest : Oui, plutôt le 17 mai puisque nous sommes
déjà passé le 17 avril !
Mylène Farmer : Oui, oui. Je vais être en
tournage dimanche prochain.
Dominique
Duforest : Ah bon, très bien. Et alors, il y a une
question qui est posée très, très,
très souvent aussi. Alors, si on veut écrire
à Mylène : une seule adresse, c’est la
bonne, le courrier est à adresser à la maison de
disques qui s’appelle Polydor (...)
Mylène Farmer : C’est très
important pour moi !
Dominique
Duforest : C’est très important, le
courrier…Tu lis beaucoup le courrier qu’on
t’envoie ?
Mylène Farmer : Je lis tout, j’ouvre tout
moi-même, je réponds moi-même.
Très souvent, on me dit "Je pense que
ça sera quelqu’un d’autre qui signera
à ma place". Ça, c’est quelque chose
que je me dois de faire. Par contre, c’est vrai
qu’on a beaucoup de retard, parce qu’il y en a
beaucoup et qu’on n'a pas toujours le temps. Donc
d’avance, je m’excuse de ce retard !
Dominique
Duforest : Alors, si vous voulez donner du boulot à
Mylène, écrivez ! Sans
contrefaçon
sur NRJ.
Diffusion de Sans
contrefaçon.
(...)
Auditeur 7 : Alors,
je voudrais savoir ce que vous aimez comme lecture, et j'aimerais vous
faire une proposition de scénario-roman, mais je ne sais pas
où m'adresser. Dominique
Duforest : Ah. Alors ?
Mylène Farmer : Je réponds à
la première question ?
Dominique
Duforest : Réponds à la
première question.
Mylène Farmer : Le genre de lecture... Je crois que
j'aime avant tout les auteurs qui ont des âmes
tourmentées. J'ai un livre de chevet, des livres de chevet
d'Edgar Poe. J'aime beaucoup Baudelaire. J'aime bien August Strindberg,
que j'ai découvert justement quand j'étudiais le
théâtre. Mais je peux aussi aimer tous les contes,
des contes extraordinaires. Je peux passer très facilement
du morbide au merveilleux.
Dominique
Duforest : Les bonnes lectures du soir de Mylène
Farmer... Alors pour la deuxième partie de ta question, je
pense que tu peux tout simplement envoyer ton projet à
l'adresse que j'ai donné tout à l'heure pour le
courrier de Mylène Farmer, chez Polydor (...)
Mylène Farmer : Bien sûr...
Dominique
Duforest : Et ça sera transmis, c’est
promis ! Auditeur 7 : Parce
que je l'ai déjà fait, et puis j'ai toujours pas
de réponse. Dominique
Duforest : Et bien, tu auras une réponse,
Mylène a dit tout à l'heure qu'elle s'excusait,
qu'elle avait beaucoup de retard. D’accord ? On te fait un
gros bisou, au revoir. Et juste avant de
te quitter, je voudrais détailler, Mylène, deux,
trois petits symboles qu'il y a dans le petit bouquin splendide qui a
été envoyé à toutes les
radios avec l'album. Alors, il y a un landau d'abord, avec deux dates
qui sont 62 et 85. C'est quoi ça ? Le landau...
ça a une signification ?
Mylène Farmer : Pas réellement. Le
landau fait plus allusion à un corbillard ou à
une tombe qu'à un landau.
Dominique
Duforest : Oui, d'ailleurs il est pas très gai, ton
landau... Pourquoi il y a Bambi également dans les photos ?
Mylène Farmer : Bambi, parce que je crois que c'est
le personnage au monde que je préfère. J'ai
vu Bambi
énormément de fois et, je voudrais me
réincarner en Bambi... pourquoi pas.
Dominique
Duforest : Baudelaire, maintenant, on vient de savoir pourquoi
: tu aimes les tourmentés et là, tu es
gâtée ! Louis II de Bavière ?
Mylène Farmer : Louis II de Bavière, on
avait dédicacé sur le disque de Maman a tort :
'à Louis II de Bavière', parce que c'est un homme
dont la vie me fascine, c’est...
Dominique
Duforest : Bon, Laurent Boutonnat, maintenant on sait que vous
vous adorez. Edgar Allan Poe ?
Mylène Farmer : Edgar Poe parce que, comme je le
disais, c'est aussi quelqu'un qui a une écriture
qui, pour moi est l'une des plus belles écritures
et puis, qui a un univers qui me fascine et dans lequel je me complais
volontiers.
Dominique
Duforest : Ainsi est elle : c'est Mylène Farmer. On
vient de passer une heure avec toi. On en est ravis.
Mylène Farmer : Moi aussi.
Dominique
Duforest : Merci Mylène ! On espère te
revoir très vite. On attend avec impatience la sortie de ce
clip et puis et puis... que tout aille bien. "Ainsi soit je..."
Mylène Farmer : Ainsi soit-il ! (Rires)