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Mylène Farmer - Interview - Nulle Part Ailleurs - Canal Plus - 23 novembre 1987


  • Date
    23 novembre 1987
  • Média / TV
    Nulle Part Ailleurs - Canal Plus
  • Interview par
    Philippe Gildas
  • Fichier
  • Catégories interviews



Mylène est l'invitée principale et participe à l'intégralité de l'émission.


Philippe Gildas : Le studio est vraiment bien rempli pour l'une des gloires montantes, des vraies découvertes de la chanson française depuis quatre ans : Mylène Farmer. Ça n'arrive pas à tous les coups, vous avez le club ! Y a pas de problèmes, y a des fans !
Mylène Farmer : C'est sympathique ! (rires)


Philippe Gildas : Apparemment, ce sont les mêmes, et les Nuls aussi ! Bonjour, les Nuls !
Mylène Farmer : (faisant un signe de la main en direction des Nuls) Bonjour !


(...)


Philippe Gildas : Alors, aujourd'hui ça s'appelle Sans contrefaçon ?
Mylène Farmer : C'est le tout dernier !


Philippe Gildas : C'est le tout dernier... Et la phrase suivante ?
Mylène Farmer : (elle prend la voix d'un enfant pris en faute) "Je suis un garçon"


Philippe Gildas : On a du mal à le croire, mais enfin après tout, on a le droit de chanter ce qu'on veut ! Vous nous expliquerez tout à l'heure pourquoi ce titre. Alors, ça c'est un 45 tours original...
Mylène Farmer : Oui.


Philippe Gildas : Ça n'est pas extrait de l'album ?
Mylène Farmer : Ça sera extrait de l'album qui va sortir, je pense, fin janvier. On a un petit peu de retard. Là, je suis en studio jour et nuit.


Philippe Gildas : C'est un 45 tours tout nouveau...
Mylène Farmer : Tout nouveau, oui.


Philippe Gildas : ... qu'on n'avait donc pas entendu avant et qui précède un album à sortir en janvier.
Mylène Farmer : Voilà.


Philippe Gildas : Un 45 tours qui est parti alors à cent à l'heure, sur les chapeaux de roue.
Mylène Farmer : Je crois que c'est celui qui est parti le plus vite, oui. C'est une progression.


Philippe Gildas : Mais une progression, je le disais, sur quatre ans. Est-ce que ça étonne Mylène Farmer ? Est-ce que ça étonne encore, l'aventure de la chanson ?
Mylène Farmer : Bien évidemment ! A chaque fois, on propose quelque chose de différent, et puis le public dit oui au fur et à mesure, et de plus en plus fort.


Philippe Gildas : Est-ce que c'est au fond tout aussi passionnant ? La première fois qu'un titre marche, c'est une aventure formidable.
Mylène Farmer : Bien sûr !


Philippe Gildas : Mais est-ce que c'est tout aussi passionnant d'arriver à chaque fois à confirmer ?
Mylène Farmer : C'est encore plus paniquant, je crois.


Philippe Gildas : C'est encore plus paniquant avant de sortir le titre ?
Mylène Farmer : Avant de sortir le titre, pendant, parce que c'est vrai que là il y a une force qui ne s'arrêtera pas, je pense, parce que j'ai une bonne étoile. Mais je ne sais pas, c'est une constante. Toujours aussi paniquant...


Philippe Gildas : Mais ça, c'est à titre personnel, la panique, c'est au fond de soi.
Mylène Farmer : Certainement, oui.


Philippe Gildas : Mais pour la chanteuse proprement dite, qui est quand même capable d'un certain recul, vous l'avez déjà montré, d'une certaine analyse, c'est ça au fond faire une carrière au bon sens du terme : c'est arriver sur quatre ans, sur cinq ou six titres, à démontrer à chaque fois qu'on peut être encore là et encore mieux que la fois précédente.
Mylène Farmer : C'est vrai. C'est en ça que je suis, moi, très contente en tout cas. C'est que j'ai l'impression de commencer vraiment de m'installer et puis d'avoir une réponse du public.


Philippe Gildas : C'est pour ça que le deuxième album c'est très important aussi ?
Mylène Farmer : Bien sûr.


Philippe Gildas : Et il y aura beaucoup de chansons écrites par Mylène ?
Mylène Farmer : Il y en a beaucoup plus que le précédent.


Philippe Gildas : Le précédent, il y en avait quand même déjà trois.
Mylène Farmer : Il y en avait trois, mais là je pense qu'il y en aura davantage. J'ai de plus en plus de plaisir à écrire.


Philippe Gildas : Et sans vouloir faire d'erreurs, ce qui est pourtant ma grande spécialité, dans les trois de l'album précédent, il y avait Libertine...
Mylène Farmer : Alors, il y avait Libertine... Non ! Libertine : Laurent Boutonnat !


Philippe Gildas : C'était Laurent, j'étais sûr de me tromper !
Mylène Farmer : Première erreur ! (rires)


Philippe Gildas : Alors, Tristana...
Mylène Farmer : Non... Oui, TristanaPlus Grandir et Au Bout de la Nuit, qui était la face B de Plus Grandir... de Tristana !


Philippe Gildas : Mais sur les trois, des 45 tours sortis à part, donc c'est quand même... c'était déjà une belle confirmation. Et là, il y en aura combien alors ?
Mylène Farmer : Je ne sais pas, c'est en cours d'écriture.


Philippe Gildas : C'est en cours, il faut attendre janvier, donc. Alors, on va regarder tout de suite, je le dis aux Nuls quand même : Mylène Farmer connaît très, très bien l'émission, tous les soirs, donc elle vous attend au virage !
Mylène Farmer : Oui, oui ! Attention ! (rires)


Philippe Gildas : La balle est d'abord chez vous. On regarder : Mylène vue par les Nuls.


Une séquence est diffusée dans laquelle les Nuls caricaturent l'amour de Mylène pour les animaux en lui prêtant toute une ménagerie, notamment un hippopotame ! L'énumération des animaux s'achève sur une image de Jean-Luc Lahaye !


Philippe Gildas : On retire tout de suite de la liste Jean-Luc Lahaye qui n'a rien à y faire !
Mylène Farmer : Non...


Philippe Gildas : Rien de spécial...
Mylène Farmer : Ni l'hippopotame, d'ailleurs !


Philippe Gildas : Ah, ni l'hippopotame ! Mais le singe, oui ?
Mylène Farmer : Le singe, oui !


Philippe Gildas : Toujours le même ?
Mylène Farmer : J'en ai un deuxième ! Un tout petit, petit. Il est grand comme ça (elle montre la taille avec ses mains), il a trois mois, magnifique.


Philippe Gildas : Mais toujours avec E.T. ?
Mylène Farmer : Oui, oui. La rencontre a eu lieu hier, et c'est formidable.


Philippe Gildas : Mais le deuxième, le tout petit, c'est un singe ou une guenon ?
Mylène Farmer : Non, c'est un singe, mâle donc.


Philippe Gildas : Mais c'est que E.T., malgré son nom, c'était une petite fille !
Mylène Farmer : E.T. est une femelle, voilà !


Philippe Gildas : Alors qu'est-ce qui va se passer, alors ?
Mylène Farmer : Peut-être procréation, qui sait ?


Philippe Gildas : Ça va devenir un zoo, chez Mylène Farmer ! (Mylène éclate de rire) Et pourquoi les singes ?
Mylène Farmer : J'adore ces animaux. Une réceptivité qui est étonnante, une reproduction : ils écrivent, ils lisent, ils font des choses incroyables.


Philippe Gildas : Et, sans être indiscret, comme vous ne vivez pas seule, l'autre supporte les singes ?
Mylène Farmer : Absolument, oui, oui. C'est d'un commun accord. C'est un animal trop difficile pour pouvoir prendre cette décision.


Philippe Gildas : Mais vous avez été obligée de choisir un ancien garde du zoo de Vincennes, non, comme compagnon ?
Mylène Farmer : Je vous avouerai que non ! J'ai trouvé ! (rires)


Philippe Gildas : Et est-ce que vous avez beaucoup d'autres animaux ?
Mylène Farmer : Non, ce sont les seuls.


Philippe Gildas : (s'adressant aux Nuls) Bon alors, pourquoi vous m'avez dit qu'il y avait aussi une ferme et des canards ?
Mylène Farmer : Ben alors !! (rires) (Les Nuls font les innocents)


Philippe Gildas : Il faut jamais s'occuper des Nuls, il faut jamais prendre ses renseignements chez les Nuls. Elle n'a donc que deux singes, et encore le deuxième, c'est un scoop : il est d'hier !
Mylène Farmer : Absolument, oui.


Diffusion du journal présenté par Annie Lemoine.


Philippe Gildas : Est-ce que Mylène Farmer s'intéresse à l'actualité ?
Mylène Farmer : Momentanément. Sans plus. C'est-à-dire que j'écoute avec intérêt, mais...


Philippe Gildas : Mais quand vous dites "momentanément", c'est que d'habitude vous ne vous y intéressez pas du tout, ou c'est l'inverse : d'habitude, vous arrivez à vous intéresser plus ?
Mylène Farmer : Non, je dis momentanément, c'est quand je peux l'écouter, c'est-à-dire le soir. Mais là, en ce moment, je travaille beaucoup.


Philippe Gildas : Mais sinon, vous pouvez très bien vous passer d'actualités pendant des jours et des jours, sans vous soucier de ce qui se passe dans le reste du monde ?
Mylène Farmer : Je pense que oui, sincèrement oui.


Philippe Gildas : Et vous pensez qu'il y a beaucoup de gens comme vous !
Mylène Farmer : Je le pense aussi, oui.


Philippe Gildas : Ce qui se passe à la Bourse, ça vous trouble pas ?
Mylène Farmer : Non ! (rires)


(...)


Philippe Gildas : Alors quand vous dites que vous vous intéressez momentanément à l'actualité, ça veut dire par exemple, en ce moment, quand vous n'êtes pas à la télévision parce que le 45 tours vient de sortir, vous écrivez ? Vous vous enfermez pour écrire les paroles ou pour enregistrer ?
Mylène Farmer : Oui. C'est vrai que l'écriture, c'est un enfermement, on est obligé d'être isolé. J'écris, je lis, je dessine...


Philippe Gildas : Mais ça vous le faites tout le temps, ça. Mais quand vous écrivez carrément, quand vous devez par exemple finir une chanson, pas livrer puisqu'en la circonstance c'est pour vous, mais ça veut dire qu'on peut être amené à s'enfermer pendant des heures et des heures, coupé du monde ?
Mylène Farmer : Je pense que c'est une obligation. Peut-être certaines personnes peuvent écrire parmi d'autres personnes. Moi, je ne peux pas.


Philippe Gildas : On parlait des prix (littéraires, NDLR) tout de suite. Un jour vous écrirez plus que des chansons ?
Mylène Farmer : Je ne sais pas. Moi, je dirais : "A chacun son métier". C'est vrai qu'un jour malgré tout, j'ai eu cette pensée, envie d'écrire, de dire des choses. Mais si je le fais, je pense que ce sera beaucoup plus tard, quand j'aurai acquis une maturité, ma maturité en tout cas.


Philippe Gildas : Vous êtes quand même, de tempérament, quelqu'un qui est capable de s'enfermer, de se couper du reste du monde, de se mettre devant sa feuille blanche et de vivre toute seule.
Mylène Farmer : Oui, oui, tout à fait.


Diffusion d'autres séquences dont la rubrique de Jérôme Bonaldi.


Mylène Farmer : C'est pas drôle aujourd'hui !


(...)


Philippe Gildas : Le couple Boutonnat / Farmer, qui a fait tellement de beaux clips, vous n'avez jamais été tenté par la publicité ?
Mylène Farmer : Laurent Boutonnat travaille pour des films publicitaires, et tout spécialement pour l'étranger. Il a des commandes surtout par les Etats-Unis.


Philippe Gildas : Et il en a jamais fait en France ?
Mylène Farmer : En France, il a fait... il en a fait quelques-uns, quelques-unes, mais j'ai oublié d'ailleurs...


Philippe Gildas : C'est lui qui a fait tous vos clips, Laurent Boutonnat.
Mylène Farmer : Oui, oui, depuis le début.


(...)


Jérôme Bonaldi : Est-ce que vous êtes câblée ?
Mylène Farmer : Je ne sais pas ce que ça veut dire !


Jérôme Bonaldi explique le principe de la TV par câble.
Mylène Farmer : J'ai Canal +, donc... le câble de Canal+ !


Jérôme Bonaldi diffuse ensuite une publicité et demande de trouver qui en fait la voix off.


Mylène Farmer : Je dirais ou monsieur Montand, ou monsieur Hossein.
Jérôme Bonaldi : Aucun des deux, perdu !


Chantal Lauby  : Bohringer ?
Mylène Farmer : Vous aviez dit Hossein ? 
Jérôme Bonaldi : Perdu ! Il boit de l'alcool comme Bohringer : c'est Philippe Léotard.


(...)


Philippe Gildas : Mylène Farmer, avant de l'écouter chanter le nouveau 45 tours totalement original puisqu'il est en avance sur l'album qui sortira, elle nous l'a dit tout à l'heure, en janvier : un petit portrait express. Quel souvenir vous gardez, Mylène, de votre enfance au Canada ? Un seul souvenir, comme ça.
Mylène Farmer : La neige. Souvenir idiot, mais la neige. Il y avait un mètre, un mètre cinquante de neige par hiver.


Philippe Gildas : Et ça vous manque, ici ?
Mylène Farmer : Un petit peu.


Philippe Gildas : C'est pour ça que vous en aviez mis tant dans Tristana ?
Mylène Farmer : Oui... J'ai très, très envie de faire un voyage au Pôle Nord.


Philippe Gildas : Vous n'êtes jamais retournée au Canada ?
Mylène Farmer : Jamais.


Philippe Gildas : Même pour chanter ?
Mylène Farmer : Oui, oui... L'album (Cendres de Lune, NDLR) est sorti là-bas, les 45 tours, mais moi non, toujours pas !


Philippe Gildas : Quand on y a passé les huit premières années de sa vie, ça marque quand même ?
Mylène Farmer : Pas tout à fait, non. Très franchement, non. La neige et puis le sirop d'érable, quand même parce que je suis très gourmande.


Philippe Gildas : Là, vous pouvez encore en acheter ici !
Mylène Farmer : Absolument.


Philippe Gildas : Et si je vous dis Wadeck Stanczak ou bien Paul-Loup Rajot, ça vous rappelle une période de votre vie ?
Mylène Farmer : C'est Pierre-Loup Rajot, c'est ça ? 


Philippe Gildas : Paul-Loup...
Mylène Farmer : Pierre-Loup ! (Mylène a raison, NDLR) (rires)


Philippe Gildas : ... ou Pierre-Loup, alors ! C'est vous qui avez travaillé avec lui !
Mylène Farmer : Pierre-Loup Rajot...


Philippe Gildas : C'était où ?
Mylène Farmer : Non, j'étais dans le même cours de théâtre que lui, effectivement.


Philippe Gildas : C'était ?
Mylène Farmer : C'était le Cours Florent.


Philippe Gildas : Et à ce moment-là, vous envisagiez donc d'être comédienne ?
Mylène Farmer : Je sais pas si je l'envisageais. Moi, j'étais attirée par tous les métiers artistiques. C'est vrai que c'est un mélange, la comédie, un premier abord, oui, mais que la chanson... Quand j'étais très petite, je n'arrêtais pas de chanter, donc je pense que c'était aussi quelque chose que j'avais envie...


Philippe Gildas : Mais pourtant quand je parle de l'attirance que vous aviez pour le métier de comédienne, là j'ai là... (il montre la VHS Les Clips Volume 1) Alors, c'est sorti il y a combien de temps, cette compilation ?
Mylène Farmer : Peut-être vais-je dire des bêtises, je crois que ça fait à peu près un mois.


Philippe Gildas : Un mois ?
Mylène Farmer : Oui...


Philippe Gildas : C'est une très belle idée, en tout cas. Alors, c'est donc : "Mylène Farmer : les clips". Il faut être comédienne quand même, à partir des chansons, pour faire des clips. Le premier, je me suis amusé à regarder, il faisait 3 minutes 50. Parce qu'on a eu une bagarre, là-haut à la rédaction, on se disait : "Non, non moi je préfère le premier" qui était Maman a tort, donc il faisait 3 minutes 50. Et puis il y en a d'autres qui disaient : "Non, on préfère le film complet". Le film complet étant Tristana, qui faisait...
Mylène Farmer : Douze minutes et demie.


Philippe Gildas : Douze minutes, oui. Le prochain fera combien ?
Mylène Farmer : Je ne sais pas encore.


Philippe Gildas : Sans Contrefaçon, ça va être un clip, quand même ?
Mylène Farmer : Bien sûr !


Philippe Gildas : Toujours avec Boutonnat...
Mylène Farmer : Oui, oui on y pense...


Philippe Gildas : Alors, en attendant le prochain, il n'empêche que quand on fait un clip de 12 minutes, il faut y jouer, y tenir un vrai rôle de comédienne dont tout le monde se souvient.
Mylène Farmer : Oui, mais c'est un plaisir pour moi, point final.


Philippe Gildas : Point final ? Ça veut pas dire que dans un coin de votre tête, vous pensez qu'un jour vous pourrez retourner à la comédie plus tard ?
Mylène Farmer : (hésitante) Plus tard...


Philippe Gildas : Alors ça veut donc dire que quand vous êtes dans la chanson, vous ne faites que ça, vous ne vivez que pour ça.
Mylène Farmer : On est obligé de ne vivre que pour ça. C'est quelque chose qui vous prend énormément, énormément de votre temps et surtout de votre esprit, et aussi de votre énergie.


Philippe Gildas : Mais au point d'être aussi discrète ? C'est-à-dire qu'on sait, en dehors du singe qui est un beau paravent, derrière lequel vous vous cachez, qui existe sûrement, j'en doute pas, mais en dehors de ça, on ne sait rien de vous. C'est exprès ?
Mylène Farmer : Je crois que c'est volontaire, oui.


Philippe Gildas : C'est volontaire, c'est pour rajouter du mystère ?
Mylène Farmer : C'est pas ajouter du mystère, non parce que bon, le mystère fait partie de ma personnalité. C'est que je n'aime pas dévoiler et divulguer ma vie privée, parce que je pense que ça n'a peu d'intérêt pour... je sais pas, non ?


Philippe Gildas : Mais c'est quand même quelque chose de vous qui transparaît à travers toutes les chansons.
Mylène Farmer : Bien évidemment, mais c'est justement ce que moi je donne au public.


Philippe Gildas : Alors, la seule chose que vous nous donnez, c'est quand même toujours un peu provocant, un peu sulfureux.
Mylène Farmer : J'aime la provocation. Je suis un peu comme ces deux messieurs et cette jeune fille (elle désigne les Nuls de la main). C'est que j'aime bien dire les choses qui ne sont pas dites tous les jours.


Philippe Gildas : C'est une façon de cacher sa timidité ?
Mylène Farmer : Je ne sais pas, je n'ai pas très, très envie d'analyser ça. J'aime la provocation et puis j'aime le renfermement quelquefois.


Philippe Gildas : Alors, une dernière question seulement avant que vous n'alliez chanter, comme ça ça nous fera bien écouter les paroles, ce qu'on ne fait pas toujours sur les chansons, et on a tort, surtout avec les vôtres : alors pourquoi "Sans contrefaçon, je suis un garçon" ?
Mylène Farmer : Sans Contrefaçon, c'est quelque chose qui est dans mon esprit depuis très longtemps. C'est quand j'étais adolescente, on me prenait vraiment pour un garçon. Et j'ai ce souvenir précis d'un gardien d'immeuble qui m'a rencontrée et qui m'a dit : "Mylène, c'est joli pour un petit garçon". Et c'est vrai que j'ai eu au premier abord une animosité, et puis après... je ne sais pas, ça me semblait évident, alors j'étais mi-homme, mi-femme ! C'était assez étrange.


Philippe Gildas : Ça fait une bien jolie chanson. Vous allez me laisser le micro...
Mylène Farmer : Oui. (elle ôte son micro cravate)


Philippe Gildas : Vous reviendrez nous rejoindre tout à l'heure. Allez prendre place. Une bien jolie chanson, je le disais tout à l'heure, et ceux qui l'ont déjà achetée le savent bien : c'est un démarrage foudroyant, c'est-à-dire que c'est dans la lignée des tubes précédents. Voici Sans contrefaçon, Mylène Farmer !


Mylène interprète Sans Contrefaçon sur le plateau, accompagnée de ses deux danseurs avant de rejoindre Philippe Gildas à nouveau.


Philippe Gildas : Sans Contrefaçon, la nouvelle chanson. Revenez vite, voilà très, très bien. Allez, regardez, pour vous reposer, le temps que vous remettiez le micro, c'est une fausse pub : les Nuls.


Diffusion de la chronique musique d'Alain  Gardinier.


Alain Gardinier : Est-ce que vous aimez les chansons d'amour ?
Mylène Farmer : Bien sûr !


Alain Gardinier : En V.O. ou en V.F. ?
Mylène Farmer : V.O. et V.F. !


Présentation d'un best-of de Françoise Hardy, Love Songs, puis d'un autre best-of de l'américaine Randy Crawford.


Philippe Gildas : (à Mylène) Vous connaissiez ?
Mylène Farmer : Non, je connais Joan Crawford. Pas la même chose...


Présentation du dernier album de Cher.


Philippe Gildas : Mylène a pas connu, non ?
Mylène Farmer : Là, j'avoue que je ne connais pas du tout.


(...)


Philippe Gildas : Qu'est-ce que vous aimez ? Si vous aviez une vedette masculine à choisir en France, ce serait qui dans la chanson ?
Mylène Farmer : J'adore Dutronc, Jacques Dutronc.


Philippe Gildas : Il vient dans huit jours, tiens je le précise bien : il vient dans huit jours demain. Et femmes ?
Mylène Farmer : Femmes, c'est plus difficile. J'aime bien France Gall, j'aime bien... (elle réfléchit)


Philippe Gildas : Mais comme musique, France Gall non ?
Mylène Farmer : Après, là je parle dans le registre français. Il y a plus d'étrangers, j'adore...


Philippe Gildas : A l'étranger, par exemple alors !
Mylène Farmer :  A l'étranger, moi c'est Peter Gabriel, voilà ! S'il y a quelqu'un à citer avec un grand titre, c'est Peter Gabriel.


(...)


Philippe Gildas : La question qui est revenue le plus souvent dans le courrier, alors si je vous la posais pas je serais vraiment en faute : vous avez sorti un premier album qui s'appelait Cendres de Lune, c'était il y a un an et demi, presque deux ans...
Mylène Farmer : A peu près, oui...


Philippe Gildas : A peu près oui. Le voilà, d'ailleurs. Très bel album dans lequel il y avait justement Libertine, jusqu'à Tristana.
Mylène Farmer : Voilà.


Philippe Gildas : Là, vous entamez avec Sans contrefaçon le deuxième album, celui qui sortira en janvier. Quand on a deux albums, ça conduit à la scène.
Mylène Farmer : Oui, j'y pense de plus en plus. Je me suis renseignée sur les salles : il y a beaucoup de salles qui sont réservées pour un an, deux ans. Mais c'est quelque chose que je mets là ! (elle désigne sa tête)


Philippe Gildas : En plus, vous allez danser : on l'a encore vu tout à l'heure, on l'avait vu le soir des "Oscars de la Mode" !
Mylène Farmer : Sur Déshabillez-moi.


Philippe Gildas : Vous aviez étonné tout le monde sur Déshabillez-moi ! Vous allez en faire, c'est la deuxième question, vous allez en faire un enregistrement ?
Mylène Farmer : Déshabillez-moi est sur... sera dans l'album d'une part, et d'autre part sur un maxi 45 Tours qui sera dans le commerce essentiellement.


Philippe Gildas : D'accord, et qui devrait sortir...
Mylène Farmer : Il sort dans une semaine, là !


Philippe Gildas : Le maxi 45 tours sortira en même temps que l'album ?
Mylène Farmer : Non, non : dans une semaine !


Philippe Gildas : Ah, dans une semaine !
Mylène Farmer : Oui, puisque sur l'autre face, il y aura Sans Contrefaçon.


Philippe Gildas : Et la scène, ça peut être avant la fin de l'année prochaine ?
Mylène Farmer : Sincèrement, je doute parce que les salles sont vraiment, vraiment combles. Enfin, celles en tout cas que j'ai envie d'aborder.


Philippe Gildas : Pour avoir répondu sincèrement à toutes les questions, je vous offre les Nuls une dernière fois, avec "Zorro" !
Mylène Farmer : D'accord ! Je les aime ! (rires)


(...)


Philippe Gildas : Claire Nebout (que Philippe Gildas a annoncé parmi les prochains invités de l'émission, NDLR), vous aimez ? C'était dans Associations de Malfaiteurs, notamment, et puis dans...
Mylène Farmer : Je n'ai pas vu...


Philippe Gildas : Vous n'avez pas vu ? Vous n'allez jamais au cinéma ?
Mylène Farmer : Je vais très souvent au cinéma. Je vois malheureusement peu de films parce qu'il y en a malheureusement peu de bons.


Philippe Gildas : Le dernier que vous avez aimé ?
Mylène Farmer : Je vais vous avouer que c'est sur vidéo-cassette, donc c'était Scarface pour la septième fois, je crois !


Philippe Gildas : Ah oui, mais ça c'est hors-concours, ça ! Mais dans les derniers sortis en salles ?
Mylène Farmer : J'ai très envie de voir le dernier film de Bertolucci, qui n'est pas encore sorti mais qui a l'air très, très beau.


Philippe Gildas : Le dernier empereur, ah j'ai vu, c'est très, très beau. Ça donne envie d'aller en Chine ensuite !
Mylène Farmer : Oui !


(...)


Mylène Farmer : Ils sont adorables !! (rires) (à propos des Nuls qui sont venus lui faire la bise, NDLR)


Source retranscription : Inside Of - Référentiel des télés - Editions Why Not.