Véronick
Dokan : Un
désir de long-métrage :
Mylène Farmer : Je ne vais pas vous cacher qu'on y pense,
Laurent et moi, et un jour, c'est sûr, on le fera. Mais
ça n'est pas encore tout à fait le moment. Pour
l'instant toute mon énergie est tournée vers le
18 Mai 1989, date à laquelle je ferai mes débuts
sur la scène du Palais des Sports. Je ne me suis encore
jamais produite en public et donc l'enjeu est grand. Il n'est pas
question que je me disperse. D'ailleurs je n'en aurai pas le temps car,
dès maintenant, je me prépare moralement et
physiquement à cette aventure. Toutes proportions
gardées, j'ai envie de dire que je me mets en condition avec
autant de sérieux que Robert de Niro le fait pour
interpréter un rôle. Ça veut dire
régime alimentaire : j'ai remplacé le Coca (ma
drogue !) et la cigarette par un entraînement physique.
Ça n'est pas une mince affaire mais le défi est
trop grand et trop important pour moi pour que je puisse me plaindre.
Le tournage du
clip Pourvu
qu’elles soient douces :
On s'est installé huit jours dans la forêt de
Rambouillet car tout était tourné en
extérieur. Huit jours, fin août, au rythme de 18
heures par jour. Pas facile physiquement, mais c'était
tellement exaltant ! Je me souviens d'une scène de bagarre,
en particulier, qui se termine dans la boue. C'était en fin
de journée, j'ai passé des heures
trempée, épuisée. Mais lorsque j'ai vu
le résultat à l'écran, j'ai compris
que cela en valait la peine.
Ce clip est la
suite de Libertine :
Oui c'est vrai, Pourvu
qu'elles soient douces est la suite de Libertine.
D'ailleurs, sur l'affiche, en sous-titre, on a rajouté Libertine II et
le clip démarre par la dernière image de Libertine.
Ça nous a amusés de continuer à donner
vie à ce personnage. L'histoire ? Je ne vais pas vous la
raconter en détails, sachez simplement que cela se passe
pendant la guerre de Sept Ans, trente ans avant la
Révolution française et c'est l'histoire d'un
capitaine anglais qui va tomber amoureux de Libertine. Mais
après une nuit d'amour, l'armée
française va décimer le camp ennemi.
Voilà pour la trame, le reste étant
agrémenté de scènes de cascades
à cheval et de bagarres. Pour reconstituer ces
armées, on a fait appel à 150 figurants
choisis... dans l'armée française. Il y avait des
soldats engagés et d'autres appelés,
c'est-à-dire ceux qui effectuent leur service militaire, et
je peux vous dire qu'ils étaient ravis d'avoir une semaine
de vacances, même si on leur a demandé beaucoup de
travail. Avec Laurent, nous ne nous sommes pas lancés
à la légère dans cette
réalisation. On en a énormément
discuté ensemble. On a pensé chaque plan en
détails et on s'est même fait aider par un
conseiller historique qui est resté sans cesse
présent sur le plateau. Pour les costumes, il s'agissait
aussi d'être dans le vrai, pas question d'anachronismes ! Et
justement, à cause des costumes, quelques jours à
peine avant le premier tour de manivelle, on a failli tout annuler.
Figurez-vous qu'à cause du bicentenaire de la
Révolution française en 1989, il y a au moins
vingt films qui se tournent en ce moment sur ce sujet et on a eu un mal
inouï à trouver des habits de l'époque.
La trouvaille d'une moindre paire de bottines prenait des allures de
miracle !
Mylène
aurait-elle décidé de se faire le symbole de 1789
?
Absolument pas. D'ailleurs, lorsqu'on a commencé
à penser à ce clip, l'idée que le
bicentenaire était proche ne nous a pas
effleurés. Ça tombe bien mais cela n'a pas
été fait exprès.