OK ! : Quelles sont les choses
les plus importantes pour vous aujourd'hui ?
Mylène Farmer : Il y a le travail et la vie, mais on ne
mélange rien.
Le mieux pour moi est que je puisse travailler... J'ai besoin de cette
peur qui me saisit en studio, sur un plateau, et bientôt sur
une scène. Elle est stimulante, et puis cela aide
à oublier ce que l'on veut oublier.
"L'oubli c'est le sommeil de nos douleurs" a dit Luc Dietrich.
OK ! : Soit vous
êtes sauvage, introvertie, ou bien vous aimez vous exhiber;
comment peut-on vivre ces extrêmes ?
Mylène Farmer : Mal, il s'agit simplement de continuer
à vivre.
Le désir fait que l'on franchit des obstacles sans
même parfois les voir.
OK ! : Et demain,
si le succès se meurt, qu'adviendra-t-il ?
Mylène Farmer : Si c'en est fini du succès un
jour, je connaîtrai une solitude incommensurable,
insupportable.
OK ! : Les
personnes qui vous entourent, et qui sont dans l'ombre ?
Mylène Farmer : Elles sont très importantes pour
moi, bien sûr. Il doit être parfois
pénible pour ces personnes de nous donner de l'assurance et
de s'exposer à nos sautes d'humeur.
On ne peut demander aux personnes qui vous sont proches qu'elles vous
aident quotidiennement à porter votre fardeau. C'est normal.
OK ! : Si vous
devriez brièvement dresser un portrait de
vous-même ?
Mylène Farmer : Une partie de moi est probablement
provocatrice, iconoclaste parfois, l'autre partie ennemie de cette
première, cherche à l'affadir. Combat ou
complémentaire ? Le mot qui me vient à l'esprit
est le clair-obscur...
OK ! : Croyez-vous
à la bonne étoile, au destin ?
Mylène Farmer : Il y a probablement les élus et
les autres. De cette élection peut naître soit une
grande élévation, soit l'abîme le plus
profond. Certaines choses nous sont données, à
nous de les enchérir.
OK ! : Que
représente la chanson pour vous ?
Mylène Farmer : C'est une compagne merveilleuse, je suis
passionnée par la musique et ses mots. Il me faut
à présent l'émotion d'une
scène.
OK ! : Que
pensez-vous des interviews ? Pour ou contre ?
Mylène Farmer : Je préfère qu'on lise
la nature de mes sentiments dans mes chansons, plus que dans les
magazines.