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Mylène Farmer - Interview - RFM - 18 décembre 2018





Interview enregistrée quelques jours avant sa diffusion. Elle est diffusée entre 19h et 20h sur RFM, entrecoupée de chansons notamment de Mylène.
Interview pour la promotion de l'album Désobéissance dont une réédition en coffret est sortie le 30 novembre ainsi que pour les concerts de juin 2019 à Paris La Défense Arena.


Pat Angeli : "Le 17/20" sur RFM. On est très très fiers de recevoir une artiste qui est très très rare en radios, qui est très très rare en médias, et RFM est fière d'être partenaire de ses concerts qui seront l'un des événements de l'année 2019, ce sera à Paris La Défense Arena au mois de juin. Mylène Farmer est avec nous. Mylène, bonjour.
Mylène Farmer : Bonjour.

Marie-Pierre Schembri : Bonjour Mylène. Il n'y a que des gens qui vous aiment dans le "17/20" de RFM...
Mylène Farmer : C'est gentil, merci

Pat Angeli : On est ravis de vous recevoir pour cet album Désobéissance dont une réédition vient de sortir avec des making-of, avec un titre inédit, et puis ce single qu'on entend sur RFM.

Diffusion d'un bref extrait du single Désobéissance.

Pat Angeli : Désobéissance qui porte le même nom que cet album. Alors, un petit mot sur cette chanson...
Mylène Farmer : C'est un exercice difficile pour moi, vous commencez très très mal. (rires)

Pat Angeli : Oui, parce qu'il faut parler de soi...
Mylène Farmer : L'explication, ma désobéissance... que vous dire ? C'est une liberté, voilà, être libre, faire ce qu'on a envie, au moment où on en a envie. Ne pas réagir aux diktats, être hors du cadre. Faire ce qu'on a envie, finalement, la liberté...

Marie-Pierre Schembri : Moi, la première chose que j'ai retenue en écoutant ce magnifique album, c'est l'intensité, la sincérité, notamment sur la chanson Retenir l'eau, et c'est très très bien écrit, et je précise aux auditeurs qu'il faut écouter cette chanson en lisant en même temps les paroles dans le livret, et quand je l'ai fait, j'ai chialé comme une madeleine, comme ça, alors que ça s'appelle Retenir l'eau. Et c'est vraiment la chanson qui m'a le plus touchée, et ça m'a fait penser à Ainsi soit je... un petit peu...
Mylène Farmer : C'est de la même veine, vous avez raison...

Marie-Pierre Schembri : C'est de la même veine... Et, est-ce que vous, vous arrivez à retenir l'eau quand il faut, quand c'est obligatoire ?
Mylène Farmer : C'est compliqué... Je crois que je fais partie de ces personnes qui sont hyperémotives. C'est pour ça que je me protège beaucoup dans le fond, parce que je sais que, voilà, c'est toujours à fleur de peau, et je n'aime pas me montrer comme ça, non plus, par pudeur, certainement. Mais, non, j'ai du mal à retenir l'eau, moi-même.

Pat Angeli : En tout cas, on n'a pas retenu notre plaisir à écouter ce titre, Retenir l'eau.

Diffusion d'un très bref extrait de Retenir l'eau.

Pat Angeli : Alors, dans cette réédition de l'album, il y a aussi un titre inédit et qui s'appelle Untitled donc, en français, "pas de titre"...
Mylène Farmer : "Pas de titre"...

Pat Angeli : On écoute un extrait...

Diffusion d'un bref extrait de Untitled.

Pat Angeli : J'aime beaucoup l'atmosphère de cette chanson. Pourquoi ne pas lui avoir donné de titre, justement, à cet inédit ?
Mylène Farmer : La vérité vraie ? (rires)

Pat Angeli : Oui, évidemment ! Ici, on se dit la vérité !
Mylène Farmer : C'est qu'à l'époque, il fallait que, techniquement, nous donnions un nom à un titre qui n'existait pas encore. Et donc, je me suis dit, Untitled, ça me plaît beaucoup. Et puis après, le titre est arrivé. Je connaissais la musique de Feder que j'adorais, et puis j'ai mis un peu plus de temps pour poser un texte. Et voilà pourquoi ! C'était purement technique, mais à la fois dans le fond, il n'y a jamais de hasard. (rire)

Pat Angeli : Pascal Nègre qui fait les interviews tous les week-ends sur RFM, que vous connaissez très bien...
Mylène Farmer : Oui...

Pat Angeli : ... m'a dit quelque chose, je vais trahir un petit secret puisqu'il m'a dit cette semaine : "Vous faites l'interview de Mylène parce qu'elle n'était pas très chaude pour la faire avec moi, parce qu'elle avait peur de trop se dévoiler parce qu'elle me connaît trop"...
Mylène Farmer : Avec Pascal, nous sommes très très proches aujourd'hui. Déjà à l'époque d'Universal nous étions proches, mais c'est vrai que là, il y a une vraie proximité, qu'on s'appelle, je crois, tous les deux jours, qu'on échange énormément; c'est quelqu'un qui me protège, qui a de bonnes idées, et il a raison, c'est vrai que je lui ai dit : "Non, je ne me sens pas dans cet exercice", parce qu'au cours de nos conversations, forcément, il y a une... comment dirais-je... une familiarité, il y a des choses... c'est compliqué, c'est compliqué comme exercice.

Pat Angeli : Il y a des choses qui ne doivent pas sortir, on va dire, de votre cadre...
Mylène Farmer : Mais, là encore, parce que que c'est plus de l'ordre de la pudeur et de la discrétion. C'est vrai que comme nous sommes des amis intimes, on se lâche davantage. Et pour autant, est-ce qu'on a envie que tout le monde participe à cet abandon ? (rire) Non !


Albert Spano : Si vous nous rejoignez, sachez que notre invitée exceptionnelle aujourd'hui est Mylène Farmer. Elle est dans le studio RFM.
Marie-Pierre Schembri : Alors, moi je suis contente, parce que cet album, pour moi, c'est une victoire pour tous les gens ?. Et c'est ça que vous allez partager sur scène en juin (Mylène acquiesce), c'est tous les gens... Vous, vous pouvez exprimer votre art par des chansons, la musique, la danse, la scène. Il y en a plein qui....ça garde à l'intérieur. Et pour moi, cet album, c'est une victoire sur la profondeur des gens, et leur dire, être mélancolique, la mélancolie, ça se danse et ça se chante...
Mylène Farmer : Bien sûr, vous avez raison...

Marie-Pierre Schembri : Est-ce que c'est comme ça que vous voulez que les gens abordent votre album ?
Mylène Farmer : Totalement, et je crois que depuis que je fais ce métier, dans le fond, j'ai une écriture qui est mélancolique. J'aime le sens, j'aime la forme bien sûr, mais le sens est primordial, fondamental. Et je continue d'essayer de développer le fond... le sens, pardon (rire) et une profondeur, en tout cas, ce que je suis, ce que j'exprime.

Marie-Pierre Schembri : Et c'est un moteur la mélancolie, en fait, c'est un moteur parce que ça vous force d'aller de l'avant, aussi...
Mylène Farmer : Oui, c'est une manière de se... j'allais dire, de se réenvisager à chaque fois, de descendre très très bas, puis de remonter. Je crois qu'on ne choisit pas. On naît, n a i t (Mylène épelle le mot, ndlr) mélancolique ou pas. C'est un fait. Et après, on se bagarre avec cette idée-là, et ce n'est pas toujours simple. (rire)

Pat Angeli : Et dans cette réédition, il y a aussi une version longue, pas si longue, en fait, de Histoires de fesses avec un moment qui a attiré notre attention.

Diffusion d'un extrait de Histoires de fesses (partie rappée par Mylène)

Pat Angeli : Alors, on ne vous attendait pas forcément dans ce style d'exercice. C'est un petit rap qu'il y a dans cette version longue de la réédition. Pourquoi avoir inclus ça et s'être lancée dans un exercice un peu inhabituel ?
Mylène Farmer : Rappelez-vous Pourvu qu'elles soient douces, si je puis me permettre, c'était déjà à l'origine un presque rap ou un rap. J'ai toujours aimé ça, j'ai toujours aimé ce genre. Et là, en l'occurrence, au tout début, quand j'ai travaillé avec Hadrien, Feder, je l'avais totalement rappé, justement ce que vous découvre sur le nouveau titre, l'extended. Et puis, il m'a dit : "Je crois qu'il faudrait rajouter un tout petit peu de mélodie quand même dedans", et j'ai suivi son conseil. Et puis, après, j'ai fait, j'ai fait une... (rire)

Pat Angeli : C'était le rap d'abord et la chanson après...
Mylène Farmer : Après, je me suis dit, je vais quand même mettre mon rap... (rire)

Pat Angeli : D'accord.
Marie-Pierre Schembri : Une petite question. Est-ce que les pâtes au sel, c'étaient des coquillettes ? Mylène Farmer : Bien sûr ! (rires)

Marie-Pierre Schembri : Alors, ça va !
Pat Angeli : Évidemment !
Marie-Pierre Schembri : C'est le bonheur total...
Pat Angeli : Le sabre qu'on voit, que vous tenez sur la pochette, est-ce que c'est le sabre qui vous servirait à couper la tête à la presse people dont vous parlez dans ce titre ?

Mylène Farmer : Ecoutez, la presse people, je ne sais pas. Je n'aime pas voir, effectivement... d'abord je lis très très peu de journaux, de magazines, je ne regarde quasiment plus les informations, plus la télévision ; bien sûr, je m'informe quand même de l'actualité, mais néanmoins, il y a quand même une espèce d'overdose d'hémoglobine, d'overdose de violence, de négativité dans le fond, et puis de ce qui empêche la création, aussi.

Pat Angeli : Et, l'histoire de fesses, évidemment, qui est le pain quotidien de cette presse people. On a un petit quiz pour vous, si vous l'acceptez, de chansons qui parlent de sexe, qui ont évoqué le sexe, c'est une des thèmes que vous abordez dans votre carrière depuis le début. Il vous suffit de reconnaître les interprètes, si vous les reconnaissez. Vous êtes d'accord ? C'est parti !

Diffusion d'un extrait de I want your sex de George Michael.

Mylène Farmer : George Michael.
Pat Angeli : Et oui : I want your sex. Lui aussi, il en a beaucoup parlé. Allez, la suite !

Diffusion d'un extrait de Justify my love de Madonna.

Mylène Farmer : Madonna.
Pat Angeli : Oui ! Un morceau qui est écrit par Lenny Kravitz, Justify my love, qui était très très très chaud...

Mylène Farmer : Très beau morceau !
Pat Angeli : Très beau morceau... Et on passe aux français...

Diffusion d'un extrait de Ma petite entreprise d'Alain Bashung.

Mylène Farmer : J'ai un trou de mémoire, bien sûr... Bashung !
Marie-Pierre Schembri : Oui !
Pat Angeli : Alain Bashung...


Mylène Farmer : Magnifique !
Pat Angeli : Et on a découvert ensuite une très belle chanson, "Ma petite entreprise ne connaît pas la crise". Double lecture. Et puis, un petit peu plus difficile, on repart dans les seventies.

Diffusion d'un extrait de Love to love you baby de Donna Summer.

Mylène Farmer : Donna Summer.
Pat Angeli : Exactement ! Bravo !

Mylène Farmer : (rire) Alors, c'est fini ?
Marie-Pierre Schembri : Alors, Mylène, justement, est-ce qu'il y aura un...
Pat Angeli : Je vous sentais inquiète, mais vous vous en tirez haut la main !


Marie-Pierre Schembri : Et votre chanson préférée, pas de vous, mais d'un artiste que vous avez beaucoup écouté et qui vous suit un peu partout dans votre tête ou alors que vous écoutez, que vous aimez bien écouter ?
Mylène Farmer : Mon Dieu ! Voilà un exercice très difficile...

Marie-Pierre Schembri : Parce qu'il y en a beaucoup, peut-être ?
Mylène Farmer : Il y en a beaucoup... Si je devais en reprendre une... écoutez, il y en a une qui me vient à l'esprit, comme ça, je ne vais pas tricher, c'est Fragile de Sting...

Marie-Pierre Schembri : Ah oui...
Mylène Farmer :... que j'écoute quotidiennement.

Marie-Pierre Schembri : Magnifique !
Pat Angeli : Qui est magnifique ! Moi, j'adore Shape of my heart et Fragile. C'est mes deux chansons préférées de Sting...
Marie-Pierre Schembri : Oui, c'est vrai...

Mylène Farmer : Oui...

Pat Angeli : Sting, que vous avez... avec qui vous avez travaillé (sur le duo Stolen Car en 2015, ndlr). Quels sont vos rapports ? Vous vous...

Mylène Farmer : On s'envoie souvent des mails, et voilà, je sais qu'il travaille beaucoup, qu'il a besoin de travailler. C'est son essence de vie, et je le comprends.


Pat Angeli : Mylène Farmer est notre invitée exceptionnelle ce soir dans le "17/20" sur RFM. On va parler du spectacle qui aura lieu au mois de juin avec RFM.
Marie-Pierre Schembri : Est-ce qu'il y aura un peu de disco, de paillettes. Est-ce qu'on peut avoir juste un peu, à peine, à peine un indice... Non ? Même pas ? Mais, est-ce que ce sera très coloré ?

Mylène Farmer : Tout est permis, en tout cas.

Marie-Pierre Schembri : Tout est permis ?
Mylène Farmer : Tou est envisageable, oui, oui, absolument.

Marie-Pierre Schembri : Et ça pourra évoluer au fur et à mesure ?
Mylène Farmer : Probablement, oui, il y a toujours évolution. Oui, oui. C'est dans l'esprit, en tout cas.

Pat Angeli : On va en parler dans un instant. Il y a un autre titre qui a attiré ton attention Marie...
Marie-Pierre Schembri : Oui, le poème, dans l'album, Au lecteur. Donc, dans l'album Désobéissance. Ca nous donne envie de vous voir déclamer des vers, des poèmes, comme vous aimez ça depuis toujours. Peut-être sur scène ? On sait que vous êtes assez timide, assez réservée, mais, pourquoi pas se faire violence et aller déclamer des vers sur scène, et des poèmes ?
Pat Angeli : Comme ça !


Diffusion d'un bref extrait d'Au lecteur

Pat Angeli : Là encore, un titre atypique. Des paroles de Charles Baudelaire ?
Mylène Farmer : Baudelaire, oui. Magnifique.

Marie-Pierre Schembri : Ça serait une façon de faire connaître les poésies à des gens qui ne connaissent pas forcément...
Mylène Farmer : Oui. Alors, comme j'ai le goût du secret, comme vous le savez, je ne dirai rien, mais tout est possible encore.

Marie-Pierre Schembri : C'est que des bonnes nouvelles ! Merci Mylène !
Mylène Farmer : Merci.

Pat Angeli : Alors, je vais vous gêner encore, c'est de nous expliquer cette chanson qui est ma préférée de l'album qui s'appelle Parler d'avenir.

Diffusion d'un bref extrait de Parler d'avenir.

Pat Angeli : Est-ce que j'ai tort si je dis, pour moi, c'est la rencontre de la Mylène Farmer qu'on connaît, des chansons traditionnelles, des anciennes chansons et de celles de cet album ? On est à la croisée des chemins, peut-être ?
Mylène Farmer : Oui, là encore, c'est un exercice très difficile parce que j'ai du mal à parler, et de mes propres textes, et de mes chansons, mais c'est une chanson qui est d'un très très jeune compositeur, qui s'appelle Léon Deutschmann, que j'ai rencontré. Et, c'est vrai que dans sa composition, elle me rappelait, en tout cas en terme de mélodie, me rappelait énormément Laurent Boutonnat, et j'ai tout de suite adoré cette musique et posé mes mots dessus. Et, Parler d'avenir, ma foi, je peux me mettre dans la peau de quelqu'un de plus jeune, plus adolescent qui découvre l'avenir.

Pat Angeli : J'adore cette chanson.
Mylène Farmer : Merci.

Pat Angeli : Alors, quelques réponses courtes, mais c'est pas facile ! Quel est le titre qui fait pleurer la salle quand vous chantez ? Systématiquement ! Où il y a beaucoup d'émotion?
Marie-Pierre Schembri : Toutes !

Mylène Farmer : Ecoutez, je crois que l'émotion, c'est quelque chose qu'on partage, donc j'allais vous dire que si tenté que, moi j'ai une émotion que me procure d'ailleurs la plupart du temps le public, alors, il y a émotion. Mais ça peut se situer dans une chanson lente, mais parfois il suffit d'une petite fracture et l'émotion arrive.

Pat Angeli : La chanson qui fait danser la salle en trois secondes ? Dès que ça démarre.
Mylène Farmer : Désenchantée ou Sans contrefaçon, je dirais.

Pat Angeli Celle que vous êtes, on va dire - c'est un mot qui est un peu laid - mais obligée de chanter et dont vous avez un peu marre ? Est-ce qu'il y en a une ? Vous vous dites : "Il faut que la fasse celle-la."
Mylène Farmer : Obligée, c'est vraiment un peu fort.

Pat Angeli : Oui. Oui...
Mylène Farmer : Quand on fait une scène, en tout cas, moi, quand j'envisage une scène et les personnes avec qui je travaille, Laurent Boutonnat, Thierry Suc, etc. etc. On pense toujours à : qu'est-ce que le public aimerait entendre ? Donc, est-ce que dans le mot obligation forcée, on est obligé, oui, de penser au public. Qu'est-ce qu'il aura aimé dans le futur, dans le futur de...

Pat Angeli : Dans le passé...
Mylène Farmer : Dans le passé, pardonnez-moi, comme chansons. Donc, c'est important. Donc, est-ce que je suis obligée de le faire ? En tout cas, je m'impose la réflexion. Voilà. Et puis après, on décide, si oui, ça va dans le spectacle. Mais il y a des incontournables, comme vous le disiez, comme Désenchantée, je ne pourrais ne pas le faire. Ni pour moi, et ni pour eux.

Marie-Pierre Schembri : Et le public renvoie ce que vous donnez. Donc, il sera content si vous donnez avec bonheur et avec joie.
Mylène Farmer : Oui. Il suffit de deux premières notes et on ressent quelque chose de... C'est très très puissant la scène. Je sais que vous n'êtes jamais montés sur scène (rire), je crois en tout cas...

Pat Angeli : En tout cas, pas pour chanter...
Mylène Farmer : Voilà...

Marie-Pierre Schembri : Et heureusement !
Mylène Farmer : C'est quelque chose d'indescriptible, c'est un vertige immense...

Pat Angeli : Oui, on le sent quand vous en parlez.
Marie-Pierre Schembri : Et la chanson Désenchantée, en ce moment, on pense beaucoup à cette chanson, on l'écoute beaucoup dans le "17/20", et elle colle vraiment à la réalité, au quotidien (à l'époque de cette interview, se déroulent en France des mouvements sociaux très importants avec les gilets jaunes, ndlr).

Mylène Farmer : Je crois que c'est un mix finalement de Désenchantée et de Désobéissance, finalement.

Marie-Pierre Schembri : Voilà, c'est un mix des deux, entre votre nouvel album et cette chanson que vous avez faite et qui est éternelle. C'est vraiment LA chanson ! C'est LA chanson ! (Mylène acquiesce discrètement)


Pat Angeli : Un petit mot d'un invité qu'on a eu, qui parle de vous, c'est Calogero.

Diffusion d'un extrait de l'interview de Calogero : "Moi, je trouve magnifique de réussir à rester soi-même, à traverser comme ça les décennies, et d'abord, de durer, c'est ce qu'il y a de plus difficile, et particulièrement dans la chanson. Mais de durer comme ça et de fédérer autant de fans et de gens qui la suivent depuis des années et qui la suivent pour plus que pour ses chansons, qui la suivent pour ce qu'elle est, pour son mystère. Il y a plein de choses qui sont finalement très impressionnant chez Mylène Farmer."

Pat Angeli : Un petit mot à cette... Une petite réaction...
Mylène Farmer : C'est quelqu'un qui a un grand talent, grand talent. Par rapport à ce qu'il dit... la longévité, bien évidemment. Aujourd'hui, à l'évidence, c'est compliqué voire impossible. Mais je pense que c'est la faute des artistes, certainement, mais beaucoup des médias. Pardonnez-moi...

Pat Angeli : Non, non...
Mylène Farmer : Je crois qu'il y a une uniformité de genre qui est appauvrissante. On ne mise pas, effectivement, sur la longueur, c'est sur le coup, c'est sur des choses éphémères. Je crois qu'on privilégie la forme au fond, c'est ce qu'on évoquait tout à l'heure, et je trouve ça triste, triste pour les auditeurs...

Marie-Pierre Schembri : Il faut lutter contre la normalité en continuant de créer.
Mylène Farmer : Oui. Désobéissance... (rire)

Pat Angeli : On dit souvent que Mylène Farmer est différente. Alors, est-ce que vous êtes différente intrinsèquement ou est-ce que vous faites les choses différemment des autres ?
Mylène Farmer : J'espère être différente de tous. J'espère que vous êtes différent et que vous êtes différente également...

Marie-Pierre Schembri : Complètement.
Mylène Farmer : Oui, je plaide en faveur d'une différence.

Pat Angeli : Un exemple concret, par exemple, sur tout ce qui se fait et sur quasiment tous les artistes, c'est que vous n'êtes pas présent personnellement sur les réseaux sociaux. Voilà, il y a des nouvelles de votre sortie d'album, sur le concert, mais vous ne partagez d'autres choses...
Mylène Farmer : Oui, parce que, là encore, je me répète un peu, mais c'est ma nature profonde. Je suis quelqu'un de discret, je ne peux pas effectivement me plonger dans les dits réseaux sociaux et dévoiler ce que je fais le matin, le midi, le soir, mais pour autant, je ne condamne pas ceux qui le font. Je crois qu'il y a beaucoup de gens qui sont totalement isolés, et là, je ne parle pas des artistes, je parle de personnes qui écoutent et qui aiment ces artistes et qui ont besoin de savoir les choses. Donc, on va dire que pour l'essentiel c'est Pascal Nègre qui s'occupe de ça, de ces quelques informations... (rire)

Marie-Pierre Schembri : Si vous aviez quelque chose à dire aux personnes qui vont venir vous voir sur scène, qui ont acheté votre album, qui vont l'écouter pendant des heures en allant mieux, en allant bien, en partageant avec vous des émotions. Qu'et-ce que vous avez envie de leur dire, là, ce soir, sur RFM ?
Mylène Farmer : Que je suis heureuse, comblée de savoir qu'ils me retrouveront prochainement, que j'ai beaucoup de chance, que je travaille également beaucoup. J'aime mon métier et j'aime le faire, j'allais dire, bien, en tout cas, ma notion du bien, et il me tarde d'être en juin.

Pat Angeli : Oui, c'est ça, à partir du 7 juin. Alors, il y a huit dates avec RFM, Paris La Défense Arena. J'ai calculé, ça fait 320 000 spectateurs. Est-ce que ce ne sont pas des chiffres qui donnent envie de déplacer des montagnes et de faire encore mieux que la fois précédente ?
Mylène Farmer : Je suis nulle, nulle en chiffres. Je n'ai jamais été capable de faire une addition, soustraction et autres... (rires) Donc, le vertige n'est pas là, ce n'est pas la quantité, mais c'est plutôt l'enjeu, c'est réussir cette scène, c'est réussir à communiquer, à émouvoir, à donner du bonheur, j'espère. Oui, c'est sûr, c'est toujours une source d'angoisse, bien évidemment, un vertige.

Pat Angeli : Est-ce que c'est une chance, un luxe, de savoir à l'avance quand on planifie comme ça des concerts qu'on va faire le plein. Parce que...
Mylène Farmer : Mais détrompez-vous ! En tout cas, moi, je ne pense jamais comme ça, jamais.

Pat Angeli : C'est vrai ? Parce nous, on est sûrs. Quand on sait que vous allez revenir sur scène, on sait que ça va se remplir tout de suite.
Mylène Farmer : Non, parce ce qu'on évoque toujours une... le vocabulaire d'aujourd'hui, une fanbase, mais je n'ai jamais ni quantifier ni qualifier. Je sais qu'il y a des personnes qui me sont entre guillemets "fidèles", qui me suivent, mais pour autant, non, c'est toujours une trouille absolue...

Pat Angeli : Il y a toujours un doute ?
Mylène Farmer : Au-delà de ça, bien sûr.

Pat Angeli : Et on va enchaîner tout de suite avec un autre son, parce que LP on l'a reçue, et on lui a parlé de vous, évidemment, et de ce duo, et on lui a demandé : "Est-ce que..." Je crois qu'il y a la question de Marie dedans, donc on y va !

Diffusion d'un extrait de l'interview de LP sur RFM en cotobre 2018
Marie-Pierre Schembri : Est-ce que tu vas aller sur scène à Nanterre jouer sur scène en juin en concert, elle est en concert avec RFM.
LP : I don't know. I hope so. I'd like to be. We'll see.

Pat Angeli : J'espère que je serai invitée, on va voir. Alors, la réponse... (rires)
Mylène Farmer : She knows ! (rires)

Pat Angeli : Elle le sait ?
Mylène Farmer : Bien sûr ! (rires) Elle est discrète...

Marie-Pierre Schembri : Mais je lui ai quand même demandée, aussi, après votre clip vidéo (il s'agit du clip N'oublie pas tourné en Islande, ndlr), que vous avez tournées, qui est magnifique, si vous aviez plutôt bu des chocolats chauds ou du vin chaud ou de l'alcool... Elle a dit les deux !
Mylène Farmer : De la vodka ! (rires)

Marie-Pierre Schembri : Elle a dit les deux mélangés ...
Mylène Farmer : (riees) Les deux ! On a eu besoin d'un tout petit peu d'alcool parce qu'il faisait tellement, tellement froid.

Marie-Pierre Schembri : Mais vous allez bien ensemble...
Mylène Farmer : Merci ! C'est une belle rencontre...

Marie-Pierre Schembri : Une belle rencontre artistique, magnifique...
Mylène Farmer : J'adore cette artiste.

Pat Angeli : Alors, avant de se quitter, on a un petit challenge. Je ne sais pas si vous allez accepter. Tous les artistes ont un challenge. Non ?
Mylène Farmer : (rires) Non...

Marie-Pierre Schembri : Elle a dit non...
Pat Angeli : Alors, en fait, on a l'instru de Maman a tort, mais je sais que vous l'avez sortie en anglais, ça m'est revenu, ça s'appelait My mum is wrong. Est-ce que vous accepté de faire le début ?
Mylène Farmer : Non ! (rires)

Pat Angeli : Vous ne voulez pas le chanter...
Marie-Pierre Schembri : Et paf, Pat ! Voilà...
Pat Angeli : J'étais sûr, mais j'ai tenté quand même, c'est de bonne guerre ! (rires de Mylène)
Pat Angeli : Mylène, on est extrêmement fiers...
Marie-Pierre Schembri : On aime vous entendre rire ! Vous riez dans l'album aussi, c'est génial !

Pat Angeli : À partir du 7 juin, huit dates à Paris La Défense Arena. Et parmi les 320 000 personnes, il y aura Marie et moi !
Mylène Farmer : Avec plaisir !

Marie-Pierre Schembri : Et tous les auditeurs de RFM qui ont gagné leurs places d'ailleurs en jouant avec nous...
Mylène Farmer : Et merci pour votre accueil !

Marie-Pierre Schembri : Et merci à vous d'avoir donné du temps qui est quand même si précieux, et voilà, donc, merci beaucoup !
Mylène Farmer : Merci à vous !