Une
enfance difficile :
À cette époque là,
j'étais une petite fille plutôt
renfermée. Je ne pensais pas vraiment à la
chanson. Je n'achetais pas de disques, ma seule passion
était les animaux. J'ai vécu très mal
le passage de l'enfance à l'adolescence. Heureusement, je
portais en moi la conviction très forte que j'allais
réussir dans un domaine artistique, mais je ne savais pas
encore lequel.
Plus Grandir,
c'était un cri, une révolte ?
C'est le premier texte que j'ai écrit, il est
très important pour moi. Aujourd'hui j'ai "grandi" dans la
forme mais pas dans le fond...
Sa rencontre avec
Laurent Boutonnat :
Il cherchait quelqu'un pour enregistrer Maman a tort. Mon
physique de l'époque correspondait complètement
à la chanson. J'ai fait ce premier disque dans une
inconscience totale. C'est sur Libertine que je
me suis rendue compte de la différence entre un
succès d'estime et un succès
médiatique. Et là, j'ai peur de ne pas arriver
à assumer...
La peur n'est rien
quand on sait la sublimer ou quand d'autres vous y aident :
Dans ce métier, c'est très important
d'être rassurée, poussée par quelqu'un.
Mon manager Bertrand Lepage a été pour beaucoup
dans ma transformation physique depuis Maman a tort et
dans le fait que j'ai pris confiance en moi. Ensuite c'est vrai, il y a
beaucoup de travail.
Comment vit-elle
son succès ?
J'ai toujours voulu être connue, alors je ne vais pas dire
que je n'aime pas ça, mais quelquefois c'est difficile
à assumer. On n'a pas toujours envie du regard des autres.
Je n'ai jamais rêvé d'une
sérénité parfaite, mais la
réussite n'a pas vraiment calmé mon mal de
vivre...
L'écriture,
une passion :
Je n'ai jamais écrit de poèmes quand
j'étais petite et le goût de la lecture m'est venu
assez tard, vers 17 ans. Pour écrire j'ai besoin de la
musique comme support. Je crois que je ne pourrais pas
écrire de chansons vraiment gaies. L'album Ainsi soit je...est
comme une sorte de journal de bord.
Déçue
par la vie Mylène ?
C'est difficile à dire mais il est certain qu'il y a un
fossé entre ses rêves d'enfant et ce que l'on vit
vraiment...
Le look, la
beauté, c'est important pour elle ?
J'aime mon physique trois minutes par jour... Je sais tout ce qu'on
peut faire avec un appareil photo ou une caméra... J'en
connais tous les mécanismes et cela ne me rassure pas. Je
sais simplement que je suis photogénique...
Son obsession de
l'image et des miroirs, c'est du récent :
Je consacre beaucoup plus de temps qu'avant à mon physique.
Je me regarde dans les vitrines et sur les tournages j'ai toujours
besoin d'avoir un miroir à portée de main.
J'achète toutes les crèmes et je me laisse
facilement influencer par la publicité...
Sa mère
lui a donné la passion des beaux vêtements :
J'adore les vêtements et les belles matières.
Enfant, j'aimais le rose, le jaune, les couleurs vives, j'avais parfois
vraiment mauvais goût...
Maintenant, je préfère les couleurs sombres, le
classique. J'ai un net penchant pour les chaussures, que je
collectionne...
Une
journée Mylène Farmer hors travail c'est :
J'ai toujours peur d'une punition divine quand je suis inactive.
Ses goûts
en matière de musique :
J'ai une préférence pour les instruments
mélancoliques, comme le violon.
Le
cinéma :
J'en ai très envie, mais je ne sais pas encore comment
ça se fera...
Le Palais des
Sports un tournant décidif dans sa carrière :
J'en rêvais. C'est l'obstacle le plus haut, et j'ai un trac
fou rien que d'y penser. On va travailler cette scène comme
un scénario de film. Il y aura un personnage central et une
histoire. Le contact avec le public est la plus grande jouissance pour
un chanteur...
L'amour :
C'est une succession de désillusions avec des moments forts.