Mylène Farmer - Album Monkey Me - Critique de Mathieu
Du temps,
pour s'extraire de cette armée de 12 singes ! En ce temps
d'hiver, je crois être descendu de mon songe. Il sentait bon
le sable roux. Désormais, il est en moi telle une peuplade
de bonobos ! Cependant, je me réserve, à l'image
de celle qui n'est plus que fuite envers sa propre apparence... Il
suffit de comparer l'esthétique des derniers albums
(couvertures et livrets) et de "voir" cette moindre application, dans
un art visuel qui fut pourtant l'un des piliers du mythe farmerien
(clips et pochettes). Mylène évanescente ? Et
bien guenon, guenon ! De l'Instant Monkix, il y a bien banane
existentielle !
Loin des autres choix d'intro, une ouverture de moins grand souffle
avec "Elle a dit".
Une aquarelle des sentiments sur un refrain justement très
"frêle" avant de se foutre "A l'ombre" (ne
serait-ce qu'à celle de la vuvuzélette au
début du titre !). Relativement efficace, au chant touchant.
Crépusculaire à la renverse, et
transporté par un clip déphasant, je dirais
même défigurant. Le Moncucul kibouge devient Monkiki tout dur
avec le titre éponyme, original et fuck la cage que
déjà se pointe à mon sens le +
puissant titre de ce nouvel album, "Tu
ne le dis pas". Une chorégraphie
déjà se dessine en ma tête (comme "Je
t'aime Mélancolie") et j'ai hâte de me
trémousser à Bercy. Mélancolique et
musclé donc, danse désenchantée mais
lucide, bref boxing song hyper cute ;)
"Love Dance"
ensuite, des corps ou dense ébats comme une ronde plus
triste et plutôt tonique ! Loin de "Sois Moi / Be Me" (ouf
!). Jolie ritournelle entraînante à la fin
Marylinesque, au don de soi pour tout happy birthday... "Quand" sublime au
saxo se Saturne, magnifique ballade et torrentielle émotion
sur ce pseudo "Paradis Inanimé II", "J'ai Essayé de Vivre".
Communion des mercis ¤ "Ici-bas"
me fait l'effet d'un mix entre le film Martin Guerre et "C'est une
Belle Journée" (tiens la Marie, martyre, de retour
après "Fuck them all" d'ailleurs). "A-t-on Jamais",
c'est Farmère Thérésa qui laisse la
moindre empreinte avant que ne tombe la "Nuit d'Hiver". J'ai
une nièce prénommée Chloé.
:° Mais on retrouve enfin la compo ciné de Laurent;
remix plus qu'une chanson adéquat en interlude (intro live
?). "A Force de"
à force d'écoute en hymne au body pump, comme
"Vertige" (intro là possible !) et enfin ce merveilleux,
sensible et superbe "Je
te dis Tout" qui en achèvera beaucoup
à Bercy si chanté pour le final ;))
On retrouve donc une certaine cohérence, mieux
travaillée qu'on ne le dit dans cette veine "revival old
sound", avec l'ovni "Nuit d'Hiver" comme pour "Alice" "Pornographique",
"Psychiatric", etc... Entre celles qui s'offrent trop "facilement",
jusqu'à la langueur ou l'ennui
dépassé, comme la déception manifeste
envers ces instrus dans le rétro, ces arrangements poussifs
à gogo boum boumesques... Je te tiens, tu me tiens par le
simiesque, on embrasse à la longue une alchimie presque
redoutable et maligne, envoûtement relatif,
évidemment, malgré des textes moins
littéraires voire tarabiscotés, opaques. Un effet
scénique afin d'optimiser ces singeries et les chansons de
"Bleu Noir" autant que d'autres, incontournables, avec des surprises,
bref, une track-list assurément des + délicates,
un casting casse-tête ("Et si Vieillir m'était
conté" nécessaire pour la ligne Timeless, autant
que "Pardonne-moi":)) Le cardio de Mylène, wow ! avec "Oui,
mais non"; "Du Temps"; "Lonely Lisa" et la majeure party, euh... partie
des nouvelles, ben je dis
merci et surtout gare au gorille !