Interview pour l'agence
de presse canadienne QMI pour la promotion de l'album
Interstellaires.
Des extraits seront repris par différents sites internet ou
journaux du pays : "24 Heures", journaldemontreal.com, canoe.ca,
domainebleu.ca...
Interview de Mylène Farmer, Sting et Martin Kierszenbaum
réalisée dans
une suite de l'hôtel Royal Monceau à Paris.
Agence QMI
: La collaboration avec Sting.
Mylène Farmer : Partager une chanson avec Sting
était
l'un des rêves de ma vie. Je me suis
déplacée
à Londres pour assister à l'un de ses spectacles
et
à New York pour sa comédie musicale The Last Ship.
Lorsque je lui ai demandé s'il voulait faire un duo avec
moi, il a tout de suite accepté.
Agence QMI : Difficile de dire
non aux talents de Mylène Farmer.
Sting : Je dis toujours oui, en particulier à une
belle
femme ! Ces choses-là arrivent par accident, et dans notre
cas,
c'est un succès. Nous avons réussi à
créer
quelque chose d'unique, de puissant.
Agence QMI : Le choix de Stolen Car.
Mylène Farmer : C'est Martin (Kierszenbaum, ndlr) qui a
demandé à Sting quelle chanson il souhaitait
interpréter avec moi ; il a tout de suite pensé
à Stolen Car.
L'idée était de créer un dialogue avec
ce voleur
de voiture, ce supposé mari-amant, et c'était un
exercice
très intéressant pour moi que de pouvoir y mettre
ma
patte. Cette chimie s'est très vite imposée
à moi.
Nous sommes devenus amis, c'est quelqu'un que j'apprécie
énormément, donc il n'a pas
été très
difficile de faire transparaître nos deux
caractères dans
le clip. Sting est très généreux,
très
sensible, il vous accompagne, donc c'est très
agréable de
travailler avec lui.
Agence QMI : C'est la
première fois que la chanteuse propose un album à
l'échelle internationale.
Mylène Farmer : Le but premier de cet album n'est absolument
pas
de conquérir les États-Unis. Je connaissais
Martin pour
ses compositions, et je voulais travailler avec lui. Le fait est qu'en
plus d'être compositeur, musicien et producteur, il est aussi
patron de label (Cherrytree Music Compagny, ndlr). Il a simplement eu
la gentillesse et la bonne idée de me mettre sur son label.
Agence QMI : Sortir Interstellaires aux
États-Unis était une évidence.
Martin Kierszenbaum : Ses compositions sont tellement puissantes et de
classe internationale, que les internautes ont
déjà
commencé à la découvrir. Le
phénomène est en marche, les gens admirent et
respectent
la musique de Mylène. C'est un honneur pour moi de sortir
cet
album aux États-Unis.
Agence QMI : Dans Interstellaires,
Mylène Farmer aborde des thèmes qui lui sont
chers :
l'amour, le désir, la mort, mais aussi le voyage. Un sujet
qu'elle a développé durant une immobilisation
forcée à la suite d'une fracture du tibia et du
péroné en mars dernier.
Mylène Farmer : J'ai été
bloquée pendant un
certain temps, donc j'ai voyagé dans mon lit (rires). Durant
cette période, j'ai beaucoup travaillé sur
l'album et sur
le conte philosophique de Michel Onfray (L'Étoile polaire,
ndlr) pour lequel j'ai réalisé les illustrations.
Ces deux choses m'ont sauvée.
Agence QMI : Autre
thème récurrent, celui de l'ennui, qui peut
être aussi destructeur que créatif.
Mylène
Farmer : C'est dans les moments de profond ennui que je trouve des
pulsions de vie. Ils me poussent vers des projets, me donnent envie de
bondir, de créer. Ils sont bêtement ou tristement
nécessaires, car ils ravivent les flammes. Mais je
n'écris pas par ennui, j'écris, car c'est une
question de
survie.
Agence QMI : Son enfance au
Canada.
Mylène
Farmer : J'ai très peu de souvenirs du Québec. Il
m'évoque essentiellement le froid, la neige, et les
étendues de glace. Il m'évoque aussi probablement
des
paysages, mais on se recrée des souvenirs qui ne sont pas
réellement les nôtres.
Agence
QMI : L'artiste ne s'est encore jamais produite dans la Belle Province.
Chose qui sera peut-être corrigée lors de sa
prochaine
tournée.
Mylène
Farmer : J'y suis allée il y a très longtemps
pour un
petit voyage, et j'ai vraiment envie d'y retourner. Je ne m'y suis
jamais produite, mais j'aimerais.