Mylène Farmer - Interview - Girls - 24 septembre 1986
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Date
24
septembre 1986
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Média / Presse
Girls
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Interview par
Didier
Reboul
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Fichier
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Catégories
interviews
Girls : Qui est à
l'origine de ce clip ?
Mylène Farmer : Laurent Boutonnat et moi-même.
Girls : N'est-il
pas rare d'investir autant dans un clip, surtout pour une chanteuse qui
en est à son troisième disque ?
Mylène Farmer : Connaissez-vous le prix de revient de ce
clip ?
Girls : Non.
Mylène Farmer : Voilà, je ne dirais jamais
combien ce clip a coûté exactement, mais il a
coûté bien moins cher que la moitié des
clips. Bon, cela posé, il est vrai qu'investir sur un clip,
c'est un peu à perte pour les producteurs, j'ai tout
à y gagner.
Girls : N'est-ce
pas un clip d'une seconde génération,
c'est-à-dire que l'image prime sur la musique ?
Mylène Farmer : Non, je ne pense pas que la musique soit
moins prépondérante que l'image. Au contraire, je
les trouve en parfaite osmose. Quand je dis musique, je pense
à la musique libertine et aux musiques additionnelles, je
crois que c'est là où réside la vraie
nouveauté, c'est ce qui donne à ce clip cet
aspect court métrage.
Girls : Parlons-en
de l'aspect court métrage, qui a
réalisé les décors, les costumes ?
Mylène Farmer : Pour le décor nous
avons fait appel a Emmanuel Sorin spécialisé dans
les décors de films publicitaires et les long
métrages. Je crois qu'il a très bien su
recréer cette atmosphère 19è
siècle, nous avons tourné dans un magnifique
château en Normandie. Quant aux costumes de Corinne Sargati
(sic, Sarfati en fait, ndlr), ils sont le reflet très
rigoureux de ce qui se portait à l'époque. Je ne
suis pas intervenue au niveau des décors et des costumes,
à chacun son métier, en revanche j'ai choisi les
comédiens principaux, la jeune fille qui joue la rivale est
une danseuse professionnelle qui rêve de jouer la
comédie. Le jeune homme aussi exerce un métier
artistique. Quant à la figuration, ce sont des personnes qui
sont passionnées de théâtre.
Girls : N'as-tu pas
peur de choquer avec un texte si audacieux ?
Mylène Farmer : Choquer ! Non, si ça a
été le cas, cela ne me dérange pas,
mieux vaut choquer que laisser indifférent.
L'idée originale du texte de Libertine
était : "Je suis libertine, je suis une putain". Le parolier
a préféré catin, c'était
plus grand siècle, et il a réussi à me
convaincre. Je ne sais pas ce qui se serait passé avec ce
texte là. Peut-être la naissance d'une
révolte.