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Mylène Farmer - Interview - Jour de France - 23 avril 1988






Ainsi soit je...
Mylène Farmer : Ce sont surtout le trois petits points qui importent.


Deux jours seulement en terminale au lycée :
Mylène Farmer : Je voulais faire le chemin toute seule.


L'écriture :
Mylène Farmer : C'est la découverte d'un plaisir qui libère des inhibitions. Faire des chansons, ça vide momentanément. Je préfère ça à l'analyse.
L'écriture, c'est difficile.


L'enfance :
Mylène Farmer : J'aime l'enfance, mais elle m'inquiète. La mienne est tellement sourde, étrange [elle n'en dira pas plus...] Les enfants me font peur, leur innocence, leur cruauté me dérangent.


Zouc avec qui elle a tourné le clip Sans contrefaçon :
Mylène Farmer : Elle est insaisissable, c'est une sorcière... Quand je l'ai vue au théâtre, les gens riaient sans cesse. J'avais envie de pleurer.


Un terme pour se définir :
Mylène Farmer : Je suis le contraire de misogyne. Les hommes me mettent mal à l'aise. J'aime ceux qui ont gardé quelque chose de leur enfance dans les yeux.


Elle a dû fuir son appartement des Halles après le succès de Libertine :
Mylène Farmer : C'était horrible tous ces gens qui venaient sonner à ma porte.


Léon, l'un de ses deux singes capucins venu de Chine :
Mylène Farmer : Il a la tête d'un Pinocchio aux yeux bridés.
Si j'étais un animal, je serais entre singe et loup.


Les murs de son appartement sont recouverts de miroirs :
Mylène Farmer : Ce n'est pas un plaisir de se regarder, c'est essentiel.


Envisage-t-elle d'affronter la scène ?
Mylène Farmer : Oui, mais qu'elle soit la plus grande possible, que le spectacle soit grandiose avec des effets spéciaux, des décors, des clips. J'ai peur de l'intimité avec le public.


Un de se projets, faire une longue découverte du musée d'Orsay, qu'elle a vu en photo dans un magazine :
Mylène Farmer : Mais ce jour-là c'était tout vide, alors je me demande, avec du monde...


Ce qui la fait rire :
Mylène Farmer : Vous savez, on s'enferme dans sa mélancolie.
(Pierre Desproges et Woody Allen et puis) quand dans la rue quelqu'un se tord le pied...


"Sans contrefaçon, je suis un garçon". Ce refrain est un souvenir d'enfance :
Mylène Farmer : J'avais treize ans et je ne sais pas ce qui m'a pris. Je suis sortie de chez moi, j'ai pris mon mouchoir et l'ai placé dans le creux de mon pantalon. Mais, cinq minutes après, je l'ai vite retiré !

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