L'officiel
des loisirs : Sur
scène, vous ne chantez plus des chansons comme A quoi je sers, Plus Grandir
ou Puisque,
vous êtes dans un nouvel
état
d'esprit aujourd'hui ?
Mylène Farmer : J'ai simplement changé. Je
préfère ce
que je suis
aujourd'hui. Durant mon absence, j'ai fait l'apprentissage de la vie.
J'ai voyagé et beaucoup appris. Je souhaite à
présent aller de l'avant, quitter le cocon dans lequel
j'étais enfermée. J'ai envie d'aller vers
l'autre. Je me
sens plus légère.
Comment vivez-vous
le concert que vous donnez ?
Pendant le concert, je connais une émotion forte. Je
considère cela comme nécessaire à ma
vie. Je
communique avec le public par des regards. Il me reste toujours des
visages en tête après. En sortant, je suis
heureuse. Et
puis, je trouve le spectacle très beau, il y a des choses
que je
souhaitais absolument comme l'évocation du blanc par exemple.
Vous affichez une
personnalité moins sombre qu'à
l'époque de Chloé
ou de Jardin
de Vienne. Vous avez tourné
la
page, vous avez évolué ?
Je n'aime pas trop le terme "évoluer". J'ai
changé et ce
changement n'a pas été aussi brutal que vous
pouvez le
percevoir. J'essaye de ne plus m'envisager dans le futur, c'est un
fardeau pour moi. Je vis dans l'instant présent.
Que
représente l'échec du film Giorgino pour vous ? Giorgino
a été une période qui a
certainement
contribué à ce changement. L'apitoiement face
à un
échec ne fait pas partie de moi. C'est au contraire quelque
chose qui me porte vers le haut. J'envisage toujours
l'échec.
L'échec permet d'avancer.
Vous ne vous
exprimez jamais sur
des thèmes politiques ou sur des thèmes de
société. Ce n'est pas votre rôle selon
vous ?
Je n'ai pas envie de délivrer des messages politiques,
même si j'ai mon opinion : je suis contre le racisme et pour
la
tolérance à tous les niveaux.