Cette interview a
également été publiée dans
d'autres quotidiens régionaux (L'Yonne
Républicain...)
Le Progrès :
Tantôt Libertine, tantôt Tristana, un brin coquine
et un soupçon de mélancolie: ainsi soit
Mylène Farmer... D'un pied léger, elle a
imposé une personnalité étonnante.
"Intemporelle", dit-elle... Mylène
Farmer : Ma carrière est jeune, elle n'a
que quatre ans, mais le succès est venu par
étapes. Je travaille beaucoup. Le travail d'une pochette de
disque est aussi important que le reste. Sur Ainsi soit je...
j'ai écrit toutes les paroles, à part l'Horloge, un
poème de Baudelaire. J'ai la
chance d'avoir cette facilité
mêlée à une espèce de pudeur
et d'inhibition. Ainsi
soit je..., ça ne veut pas dire que je frappe
du poing sur la table en disant, c'est comme ça ! Les points
de suspension sont très importants. Le
Progrès : Vos chansons, légères et
ambiguës dérangent, voire irritent... Mylène
Farmer : Peut-être. Etre intemporelle,
inclassable, c'est toujours ce que j'ai voulu. Je fais ce dont j'ai
envie. Au départ, j'étais plus attirée
par le cinéma que par la chanson et que j'ai
rencontré Laurent Boutonnat, c'est un heureux hasard. Je
crois aux rencontres, je ne crois pas au génie
méconnu. Le
Progrès : Quel genre de musique écoutez-vous ? Mylène
Farmer : Beaucoup de classique et de musiques de
films mais moins de variété française.
J'ai écouté le dernier disque de Renaud, il m'a
beaucoup plu. Sinon, j'adore Kate Bush, elle a atteint la perfection en
danse, en musique et ses clips sont excellents. Le
Progrès : Vous préparez un clip actuellement ? Mylène
Farmer : Oui, en ce moment, Laurent travaille sur le
prochain, Ainsi soit
je... pour un tournage de trois à quatre jours. Le
Progrès : Mylène Farmer sur scène,
c'est pour bientôt ? Mylène
Farmer : J'envisage de faire de la scène,
mais pas avant un ou deux ans. Il faut mettre ça au point,
j'aimerais que ce soit un mélange de
théâtre, de cinéma... En ce moment, je
prends le temps de redécouvrir la littérature.
J'adore Edgar Allan Poe, je me complais dans son univers
étrange, d'où la chanson Allan. J'ai envie
de faire plein de choses ! Vivre de la chanson pendant vingt ans, je ne
pourrais pas. C'est mutilant pour l'esprit...