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le 2/11/1986

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Mylène Farmer - Interview - Libération- 07 novembre 1995






Interview réalisée dans une suite à l'hôtel Ritz


Mylène Farmer : J'ai envie de voyager. Je n'ai pas de réponse sur l'avenir." (...)


Ses singes :
Il n'en reste plus qu'un, ET, une femelle. Un vrai caractère, susceptible, attentif...


Son exil en Californie :
(J'avais) envie de voir la lumière. Paris, c'était le noir. Je n'exclus pas l'idée que je suis partie pour me reconstruire.


L'échec commercial du film Giorgino :
Une sanction inhumaine. Plusieurs années difficiles à surmonter et tout se volatilise en deux jours. Je l'ai admis, disons que je l'ai toléré. Mais mon envie de partir était liée à cette période.


Son enfance  :
On m'a dit que j'en mangeais beaucoup... (à propos de la neige, ndlr)


Son adolescence :
Elle "s'ennuyait", "solitaire".
Elle écoutait "Genesis, les Doors, les Eagles, Bob Marley, Gainsbourg, Dutronc, Barbara"
Du jour où j'ai quitté l'école, j'ai décidé que je voulais être actrice.


Au Cours Florent :
Je ressentais déjà cette envie d'être en pleine lumière et de ne pas m'y exposer en même temps. Jouer me procurait du plaisir et un vrai déplaisir. Etrange. Je n'ai pas insisté.


Laurent Boutonnat :
Son physique de romantique, ses yeux bleus, très pâles. Son côté secret. Il parle peu, comme moi.


Son goût des acteurs :
Une seule réponse : "Garbo"


Le rôle de l'image:
J'ai toujours aimé l'idée d'exister dans le regard de l'autre.


La poésie :
La poésie m'a enflammée, des gens avec qui je pouvais dialoguer en silence.


La perversion, une idée de Laurent Boutonnat ou d'elle ?
Un peu des deux. Moi en libertine ("je suis une catin"), c'était lui; Sans Contrefaçon ("je suis un garçon"), c'était moi. J'avais mis un mouchoir dans mon pantalon à la maison. Pour voir. J'aime me travestir. On m'a longtemps appelé : "mon petit garçon".


Le tournage de Giorgino :
Ça serait mentir de dire que j'étais heureuse.


Anamorphosée, oeuvre collective :
à quatre dans une maison.


Laurent Boutonnat, pygmalion ?
Une création des médias


Je me sens mieux depuis que j'ai compris qu'il y avait une vie après la mort. Et j'ai une force en moi, je peux tomber très bas, me laisser descendre, mais je repars toujours, je m'interdis de sombrer totalement.

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