Mylène
Farmer à accordé des interviews à
plusieurs radios fin novembre - début décembre
2010 avant la sortie de l'album
Bleu Noir.
L'interview pour NRJ a été
réalisée par Nikos Aliagas dans une suite de
l'hôtel Park Hyatt à Paris et diffusée
le lundi 06 décembre 2010 (jour de la sortie de l'album)
dans le "6-9" entre 08h et 09h.
Campagne de publicité importante avant la diffusion de cette
interview : pub dans "Le Parisien" le 05/12, teaser vidéo
sur nrj.fr et spots de pub sur l'antenne.
Nikos Aliagas
: Où et quand avez-vous rencontré Moby ?
Mylène Farmer : Nous nous sommes retrouvés. Moby,
je l'ai rencontré il y a quelques années
à New-York et j'avais très, très envie
de le rencontrer, partager nos univers peut-être un jour et
puis, nous avons fait ce duo. C'est quelqu'un... au fil du temps nous
n'avons jamais cessé de nous écrire via mail...
Nikos Aliagas : Sans
vous voir j'imagine ?
Mylène Farmer : Non, sans se voir puisque lui fait des
tournées mondiales et est très, très
occupé et moi, parfois aussi. Mais, sans jamais se perdre de
vue. Et puis, bien plus récemment...
(hésitation)... vous m'excuserez, c'est l'émotion
(rires)... Moby m'a envoyé je crois, près de 17
maquettes de chansons et puis, j'ai pioché ce qu'il me
semblait juste pour moi. Voilà.
Nikos Aliagas : Parce que
la première fois il y avait un de
vos titres qui tournait, il ya quelques années
Mylène Farmer : C'était Slipping Away.
Nikos Aliagas : Voila, Slipping away,
qui collait bien. C'était vraimenet chacun dans son univers.
C'était vraiment beaucoup de respect. Le son
était là, c'était justifié.
Mais là: un, vous êtes une chose et ça
c'est le lien au fil du temps, l'échange que vous avez eu,
l'un qui apprend à connaître l'autre. J'imagine
que ça se fait comme ça, non ?
Mylène Farmer : Ce pourrait être un facteur mais
l'avantage que j'ai eu c'est de pouvoir choisir comme je vous le disais
précédemment...
Nikos Aliagas : Le
choix...
Mylène Farmer : ... avoir le choix et trouver
l'émotion, en tout cas, ce que ces titres me procuraient
à la première écoute. Et, c'est ce que
j'aime chez Moby, c'est l'émotion instantanée
quand on écoute un titre. Quelque chose de très
mélancolique et à la fois de dance mais, il y a
toujours une bascule qui est comme ça, qui me touche, moi.
Nikos Aliagas : Vous
êtes dure avec vous-même justement quand vous
êtes en studio, très exigeante ou... Vous pouvez
passer des heures pour trouver une note ou retrouver un feeling, une
émotion comme un Bashung qui pouvait passer des mois
à trouver une fin de chanson ?
Mylène Farmer : Je crois que je n'irais pas jusque
là. Maintenant, être exigeante je le suis avec
moi-même comme je le suis avec les autres. Je
n'espère pas être un dictateur (rires). Je le suis
avec moi-même. Parfois, c'est vrai que sur une inflexion de
voix, sur quelque chose qui ne me plaira pas.. mais ça peut
se produire parfois trois semaines plus tard et y revenir; c'est
peut-être ça l'exigence.
Nikos Aliagas : RedOne on
l'a eu récemment au
téléphone. Il a dit que c'était un de
vos plus grand fans et qu'il était très
flatté. Comment s'est passée la rencontre ?
Comment s'est passé le lien, le contact ?
Mylène Farmer : Je dois cette rencontre finalement
à Pascal Nègre. C'était pendant que
j'enregistrais l'album et Pascal m'a parlé d'une
conversation. Je crois qu'il l'a rencontré dans une
soirée et mon nom a été
évoqué et, effectivement, RedOne était
très généreux et, j'ai dit
à Pascal que j'aimerais bien le rencontrer. C'est quelqu'un
qui est plein d'idées, qui est très respectueux.
Je crois que c'est une belle personne.
(Fin de la première partie de l'interview
diffusée sur NRJ)
Nikos Aliagas : Qu'est-ce
qui passe dans votre tête avant de monter sur
scène ?
Mylène Farmer : À vrai dire, quand je rentre en
scène... je ne suis pas sûre de pouvoir exprimer
ni ce que je ressens ni ce à quoi je pense. C'est plus avant
de rentrer en scène, où là, c'est une
espèce de montée en puissance, de panique, de "je
ne peux pas y aller". C'est presque un acte
héroïque pour moi. (rires) Parce qu'il faut y
aller... Et après, la magie s'opère en une
fraction de seconde. J'ai beaucoup, beaucoup de chance d'avoir le
public qui me suit d'abord depuis longtemps maintenant, et puis, qui
est indulgent, gentil.
Nikos Aliagas : Par
ce que vous lui donnez, parce que vous vous faites rare sans
être finalement mystérieuse. Vous êtes
finalement plus discrète que mystérieuse ?
Mylène Farmer : Oui, pudique, qui a du mal à se
raconter, qui aime dans le fond les choses rares, les personnes rares
et ça se crée aussi dans le silence, dans
l'absence. Maintenant, il n'y a pas de grande stratégie du
mystère comme on a pu tenter de l'expliquer ou de me
l'imposer.
Nikos Aliagas : On
est plus dans le sourire et en même temps dans le rire
plutôt que dans le mystère.
(Mylène acquiesce)
Nikos Aliagas :
Voilà, tout va bien. Vous vous marrez parfois avec vous
même, vous vous marrez parfois avec vos copains, avec vos
amis ?
Mylène Farmer : Bien évidemment, j'aime rire,
j'aime les choses... le rire souvent dans les choses tout à
fait bêtes et futiles...
Nikos Aliagas : Vous
regardez des séries à la
télé.
(Rire de
Mylène)
Nous, on est fans dans le
"6-9" des séries
américaines ou des "Californication" ou des "Glee" ou des
"Desperates Housewives". Vous regardez un peu, vous avez le temps de
regarder les séries ?
Mylène
Farmer : Le temps, oui, bien sûr. Alors moi, je me suis
tournée plutôt vers "Dexter"
Nikos Aliagas : Ah!
"Dexter" ! Pas mal ! Bien cynique en même temps, bien
drôle...
Mylène Farmer : Qu'est-ce que j'aime bien...
(hésitation) J'aimais beaucoup, ça s'appelait "La
caravane de l'étrange". Ça faisait penser un
petit peu à l'ambiance de "Freaks" je ne sais pas si vous
vous souvenez de ce film noir et blanc...
Nikos Aliagas : Bien
sûr, bien sûr...
Mylène Farmer : Des thèmes, des
thématiques très intéressantes
Nikos Aliagas : Luc
Besson nous avait dit que vous étiez très
sérieuse, très assidue quand vous aviez
prêté votre voix pour... Mylène
Farmer : Pour
Sélénia
Nikos Aliagas : Pour
ce personnage oui...
Mylène Farmer : Avec quelques éclats de rire
quand
même. (rires) Mais c'est vrai que c'est un travail qui est
assez difficile, assez éprouvant parce qu'on reste, je crois
huit heures debout consécutivement à
répéter les lignes. Ça lui
plaît, ça ne lui plaît pas.
Là encore, on tricote beaucoup, mais c'est assez
intéressant, mais épuisant.
Nikos Aliagas : C'est juste ma
dernière question. Le cinéma, vous l'avez
toujours côtoyé entre vos premers clips qui
étaient du cinéma. Une carrière
cinématographique, c'est une chose à laquelle
vous pensez, si le projet est bon ?
Mylène Farmer : En terme de carrière, absolument
pas. Nathalie Rheims qui est l'auteure du livre magnifique "L'ombre des
autres" m'a proposé donc le rôle de Tess. C'est
quelque chose qui est toujours d'actualité mais, on sait
à quel point le cinéma c'est très,
très long. Il faut trouver l'interrupteur (rires) et le
moteur "action". Donc, j'espère faire ce rôle,
sinon, j'adore le cinéma et je me contenterai d'aller au
cinéma et de regarder l'oeuvre des autres.